La review

AORLHAC + NYDVIND + GRIFFON
Le Glazart - Paris
24/01/2020


Review rédigée par Matthieu


Retour au Glazart en cette fin de (fraîche) semaine, et si je suis habitué aux groupes internationaux, ce sont ce soir trois groupes français, chacun avec leur ambiance particulière, qui vont se produire devant nous. AORLHAC, NYDVIND et GRIFFON. La soirée, placée sous l’égide d’Ondes Noires et des Acteurs De L’Ombre, promet d’être riche. Et à l’ouverture des portes, nous sommes tout de même une bonne poignée à patienter devant la salle.



On commence donc avec les Parisiens de GRIFFON, qui n’attendent pas une seule seconde après cette introduction oppressante, pour nous asséner leur black metal médiéval, à grand renfort des hurlements puissants (en français !) d’Aharon (chant). Sinaï et Antoine (guitare), enchaînent les harmoniques sombres et tranchantes d’un "Souviens-toi, Karbala" dont la rythmique de Dino (basse) et Kryos (batterie) semble quelque peu brouillon au départ, mais le son s’améliore à chaque seconde. C’est niveau luminosité que c’est plus complexe, puisque le groupe joue dans une pénombre qui ne sera dispersée que par des flashs en arrière-plan, nous permettant de voir les ombres des musiciens qui bougent devant nous. S’approchant d’un tambour juste devant la batterie pour quelques percussions supplémentaires, le chanteur signe alors la fin du morceau, juste avant de nous annoncer "L’Arbre Blanc". Très mouvant, le frontman se met à hurler avant de headbanguer au rythme des riffs du groupe, qui restent quelque peu statiques tout en jouant. Des choeurs hurlés s’ajoutent à ce mélange, et les spectateurs commencent à peine à se rapprocher pour observer ce théâtre obscur. Au chant hurlé succède un chant clair, mais les riffs ne faiblissent pas, et les morceaux s’enchaînent. Tombant à genoux pour hurler les dernières paroles de "Jérusalem", le chanteur reste silencieux entre les titres, qui sont acclamés. Quelques samples se chargent de l’introduction des morceaux, qui sont parfois composés de parties plus techniques, comme un double tapping et un blast furieux qui fait s’affoler les lumières. Et c’est avec un "La Cité Est Perdue" viscéral que s’achève le set des Parisiens, qui prêchaient à des convaincus ce soir.

Setlist : "Souviens-toi, Karbala", "L'Arbre Blanc", "Jérusalem", "Si Rome Vient À Périr", "La Cité Est Perdue".



Changement rapide de plateau, cette fois aux couleurs du black pagan de NYDVIND. Hingard (guitare / chant) et sa horde s’installent face à nous pendant un sample épique aux influences nordiques, et le show démarre, toujours sous des flashs qui suivent le blast de Charlie Videau (batterie), alors que Geoffroy Lacarrière (guitare) et Nesh (basse / bouzouki) headbanguent en jouant. Le chant est imposant, mais les lumières rendent l’appréciation du concert difficile. Le public se masse pourtant devant la scène, et c’est après un premier morceau rapide que le chanteur prend la parole. "Salut Paris ! Nous sommes Nydvind ! Avant d'enchaîner on va demander un peu plus de retours !". Et une fois ce réglage effectué, le son reprend de plus belle. La rythmique est martiale, et c’est la guitare lead nous transporte dans les contrées enneigées, alors que les musiciens se démènent sur la scène. S’offrant un peu de répit entre les titres, le groupe en profite pour communiquer avec nous. "Merci Paris, ça va mieux comme ça !" lâche alors le chanteur. "Vous voulez un morceau calme ? Eh bien non !" ironise-t-il, alors que les riffs sanglants reprennent. Haranguant la fosse et levant leurs instruments, les musiciens donnent de leur personne afin de rendre leur prestation la plus vivante et prenante possible. Le son est toujours aussi martial et prenant, ce qui provoque quelques headbangs dans la fosse. "On va continuer avec un titre inédit ! Il fait partie de notre tétralogie !" annonce le frontman. Intitulé "The Serpentine Call", il nécessite que Nesh pose sa basse quelques instants pour s’emparer d’un bouzouki, dont il jouera pour introduire le morceau. Et ce nouveau titre reprend les accents pagan que le groupe aligne depuis le début pour séduire un public réceptif. Quelques passages atmosphériques sont à prévoir pour la suite, et le set avance toujours dans cette ambiance peuplée de vikings et autre créatures mythologiques, jusqu’au dernier morceau, "Empire Of Frost". Le break atmosphérique fait remonter l’intensité et c’est ainsi que s’achève le set des Parisiens sous les applaudissements.

Setlist : "Skywrath", "Thunderhymn", "Son Of Fire", "The Serpentine Call", "Nordic Dawn", "Sailing Toward The Unknown", "Empire Of Frost".



Dernier groupe de la soirée, AORLHAC vient délivrer son black metal occitan au Glazart. "Bonsoir Paris !" lance Arvernian (guitare / choeurs) alors que le show débute à peine. Et c’est avec "Aldérica" que le set commence. A nouveau des ombres mouvantes, sauf K.H. (batterie) qui est parfaitement éclairé en toutes circonstances, et qui matraque consciencieusement ses fûts. Au centre, Spellbound (chant) hurle en prenant appui sur les retours ou en levant son micro, alors que NKS (guitare) et Alex (basse) alignent une rythmique sombre, mais truffée d’harmoniques. La cohésion du groupe est parfaite, le chanteur se rapprochant parfois des autres membres en jouant, et le headbang est de mise. Le deuxième morceau démarre immédiatement après, et si quelques petits soucis de son s’invitent à la fête, ils sont rapidement réglés. "Bonsoir vous avez l'air super chauds ! Nous sommes Aorlhac !" lâche le frontman. "Prochain titre ça s'appelle "Sant Flor, La Cité Des Vents" si ça parle à quelqu'un !". Et c’est en effet un public réactif qui profite de ce morceau, accompagné de choeurs prenants. Les diverses influences du groupe se mêlent dans leurs compositions, et malheureusement quelques larsens, bien vite maîtrisés, se glissent entre ces riffs sombres. Les guitaristes haranguent la fosse, le batteur se lève pendant les breaks, le groupe est définitivement survolté, et les Parisiens le leur rendent bien ! "Le prochain c’est "La Révolte"…" commence le chanteur, à qui la fosse répond immédiatement "des Tuchins !". Et c’est un petit mouvement de foule qui se laisse observer dans le pit, alors que Spellbound et Arvernian se placent toujours au plus près des spectateurs. Les hurlement sont viscéraux et soutenus par des choeurs puissants, alors que la fosse se montre de plus en plus active sur les breaks, harangués par les membres du groupe. "Vous êtes bons ce soir !" lâche le chanteur alors que la fosse répond à l’annonce des morceaux. "Merci à vous ! Bon paris il nous en reste une dernière ! De notre dernier album, "L'Esprit Des Vents"... qui reste quand même ancré dans le présent…". C’est donc avec sur "Infâme Saurimonde", morceau qui mettra le chanteur à genoux et qui fera headbanguer une fois de plus les musiciens ainsi que les spectateurs, que les Occitans concluent un set massif, épique et surtout très énergique. Il va sans dire que les applaudissements sont de mise !

Setlist : "L’Esprit Des Vents" (intro), "Aldérica", "Plérion", "Sant Flor, La Cité Des Vents", "Le Bûcher Des Cathares", "La Révolte Des Tuchins", "Mandrin, L’Enfant Perdu", "Les Enfants Des Limbes", "Infâme Saurimonde".

Alors que les musiciens rangent leur matériel, le stand de merch est pris d’assaut. Après l’excellente ouverture médiévale de GRIFFON et le dépaysant passage nordique de NYDVIND, AORLHAC a enflammé un Glazart que je juge trop peu rempli pour la qualité du show. Je remercie évidemment Ondes Noires pour l’accréditation, et vous invite à aller écouter les groupes si vous ne les connaissez pas !