ANATHEMA + RENDEZVOUS POINT + MASVIDAL
Le Trianon - Paris
08/03/2020
Review rédigée par Matthieu
Alors que la file d’attente semble très conséquente et que la pluie vient de cesser, c’est au
Trianon que je me rends ce soir pour fêter avec ANATHEMA les dix ans de leur album "We’re
Here Because We’re Here". Mais les Anglais ne sont pas seuls, et c’est avec RENDEZVOUS POINT et MASVIDAL qu’ils jouent à guichet fermé. Les portes ouvrent… eh bien en avance
visiblement !
Après un petit temps d’attente, c’est Paul Masvidal (guitare / chant) qui entre seul en scène,
pieds nus. L’homme prend sa guitare, règle rapidement quelque chose et commence un titre
en acoustique. La voix de l’homme enchante une salle silencieuse, qui applaudira entre
chaque titre. Quelques ambiances viennent agrémenter la prestation du guitariste, qui
demeure relativement calme. Pas un mouvement superflu, pas un mot, simplement lui, un
écran et sa guitare. La rythmique est douce, la voix du chanteur est maîtrisée, et le public
apprécie. Mais le show est rapide. Après quelques titres, il prend enfin la parole. "Thank you
for being here, I will play one more song, that I dedicate to my friend Sean Reinert…". Et
c’est avec "Wheels Within Wheels", un morceau de Cynic, groupe dans lequel les deux
hommes ont joué pendant des années, que l’Américain conclut un set enchanteur et simple.
"Thanks for being here, have a nice evening !" lâche-t-il avant de quitter la scène.
Une rapide pause, et on enchaîne avec RENDEZVOUS POINT dont le son lourd contraste avec
l’entrée calme des musiciens. Au centre, Geirmund Hansen (chant) surplombe la salle,
alors que Petter Hallaråker (guitare) et Gunn-Hilde Erstad (basse) mêlent leurs riffs prog à
la rythmique de Baard Kolstad (batterie) et aux atmosphères de Nicolay Tangen Svennæs
(claviers). Chaque musicien a sa petite mimique, et c’est cette combinaison de personnalités
scéniques qui donne du piment aux morceaux. "Hey Paris we are Rendezvous Point, thank
you ! What an amazing call !" lâche le frontman alors que les musiciens arrangent leur
accordage après un premier titre assez doux. Et le son repart, avec des musiciens qui
headbanguent en quasi-permanence pour correspondre à cette montée d’énergie qui se
ressent dans leur son. Très charismatique, le chanteur donne également vie à ses paroles
sous des flashs quasi incessants. Et c’est au dernier morceau que le concert prend une
toute autre tournure. Assis devant le pit photo, le vocaliste va finalement rejoindre la crash
barrière pour aller au plus près du public, alors que les musiciens s’acharnent sur leurs
instruments. Le vocaliste repart par le côté, puis court sur scène pour terminer sa prestation
en compagnie de ses camarades, et les applaudissements sont de mise.
Setlist : "Apollo", "Wasteland", "Mirrors".
La scène est réaménagée pour permettre à la magie d’ANATHEMA d’opérer. C’est après une
longue introduction que les musiciens entrent un à un sur scène, sous les acclamations. Au
centre, Vincent Cavanagh (chant / guitare / claviers) lance le début de "Thin Air", un morceau
lent et lumineux qui tire partie de la virtuosité des musiciens, devant un écran qui diffuse des
images appropriées au son. Les percussions de John Douglas (batterie) et la guitare de
Danny Cavanagh (guitare / claviers / percussions / chant), ainsi que la basse de Charlie
Cawood (basse) offrent au public parisien un excellent début de set, et ce sont également
de vives acclamations que reçoit Lee Douglas (chant) lors de son entrée en plein milieu du
titre. Les musiciens changent alors d’instruments, allant même jusqu’à utiliser un vocoder, et
continuent l’interprétation de l’album dont nous fêtons les dix années. Le son est toujours
impeccable, et chacun trouve sa place dans le mix. Les lumières sont plutôt clémentes, et
c’est avec grâce que le temps passe. La première partie du show sera comme prévu une
intégrale de "We’re Here Because We’re Here", et le groupe ne prendra que très peu la parole
en dehors des compositions, remerciant timidement la capitale. Jouant entre eux, les
membres du groupe sont totalement immergés dans leur élément, et le naturel avec lequel
ils interprêtent leurs titres fait plaisir à voir. Acclamés entre chaque titre, Vincent prend la
parole. "A bit more s’il vous plaît" lâche-t-il, relançant une salve d’acclamations. Et le groupe
pioche alors dans sa large discographie pour continuer un concert haut en couleurs, riche en
sonorités, et d’une beauté à la fois glaciale, l’écran géant participant à cette ambiance.
Certains passages sont presque dansants, d’autres sont plus lourds, mais tous sont infusés
de cette douceur et cette énergie propre à ANATHEMA. S’adressant un peu plus à la fosse, le
chanteur sollicite parfois son public. "This is "A Natural Disaster"... Please tout le monde
switch on the light !" demande-t-il alors que cette pièce maîtresse de la discographie des
Anglais démarre. Elle sera suivie des deux parties d’"Untouchable", plongeant le Trianon dans
une transe mélancolique, et c’est finalement une reprise de Hans Zimmer qui mettra fin à ce concert, sous des nuées d’applaudissements.
Setlist : "Thin Air", "Summernight Horizon", "Dreaming Light", "Everything", "Angels Walk Among
Us", "Presence", "A Simple Mistake", "Get Off, Get Out", "Universal", "Hindsight", "Can't Let Go",
"The Lost Song, Part 3", "Springfield", "Closer", "Firelight", "Distant Satellites", "A Natural Disaster",
"Untouchable, Part 1", "Untouchable, Part 2".
Rappel : "Day One" (Hans Zimmer cover).
Pendant deux heures, ANATHEMA a enchanté le public parisien avec ses compositions, et
jamais cela ne nous a paru longuet ou ennuyeux. Il faut également saluer la prestation de
RENDEZVOUS POINT et de MASVIDAL, qui ont, avec leur propre univers et malgré un temps de
jeu très court, su captiver la fosse. Merci à Replica Promotion pour l’accréditation photo.