La review

ABBATH + VLTIMAS + 1349 + Nuclear
La Machine Du Moulin Rouge - Paris
28/01/2020


Review rédigée par M.B.


La soirée commence à 18 heures sur les chapeaux de roues avec le combo de thrash chilien NUCLEAR. Ce quintette est en fait un groupe déjà ancien puisque formé en 1998 même si, je dois l’avouer, je n’en avais jamais entendu parler auparavant. Signé sur le label Candlelight Records, le groupe a déjà cinq albums studio à son actif et joue une sorte de thrash à l’ancienne mais avec un son résolument moderne. Même si cela n’a rien de révolutionnaire en soi, les Chiliens ont un bon niveau technique et leur musique est assez efficace et par conséquent, la petite demi-heure allouée au groupe pour cette première partie passe assez vite.



Suite à une inversion de running order, ce sont les blackeux norvégiens de 1349 qui prennent le relais (au lieu de VLTIMAS comme prévu initialement). Dès le premier titre, les Nordiques mettent le feu à la scène du Moulin Rouge. Sans pitié, ils déversent leur haine devant un parterre de fans de black metal. Les light shows jouent sur la couleur rouge, ce qui renforce la dimension infernale de leur prestation. Pas un seul temps mort : les riffs endiablés déferlent à un rythme effréné et le public enivré de décibels en redemande ! Au milieu de cette orgie sonore, c’est la qualité technique du jeu de scène qui est mise en évidence. Le groupe, qui vient de sortir un nouvel album courant 2019, n’a rien perdu de sa hargne depuis sa création à Oslo en 1997. Un moment jouissif sans commune mesure !



Dans l’ordre des choses, c’est donc aux Américains de VLTIMAS de prendre la relève. Plutôt récent, ce groupe a joué au Hellfest en 2019. Par conséquent, je sais parfaitement à quoi m’attendre, les ayant déjà vus à cette occasion. VLTIMAS, c’est d’abord un "all star band" formé d’acteurs éminents de la scène du metal extrême, à savoir le vocaliste David Vincent (ex-Morbid Angel), le guitariste Rune "Blasphemer" Eriksen (ex-Mayhem, Aura Noir, Ava Inferi) et le batteur Flo Mounier (Cryptopsy). Musicalement, cela ressemble à du death metal technique à la sauce Morbid Angel. Sur scène, David Vincent a un côté malicieux, renforcé par son accoutrement plutôt peu banal. En effet, il est vêtu d’un chapeau de cowboy et d’un long manteau de cuir, si bien qu’il semble sorti tout droit d’une bande dessinée. Le groupe est là pour défendre son premier et unique album, "Something Wicked Marches In" (Season Of Mist) et le fait plutôt bien. Sans surprise, les musiciens enchaînent dans l’ordre la tracklist de ce disque. Si le groupe avait fait une reprise du morceau "Black Sabbath" du groupe du même nom lors de leur prestation au Hellfest, cette fois ils ne se prêteront pas au jeu, ce qui est plutôt dommage. Cela n’enlève cependant rien à la qualité de leur show qui fut tout bonnement apocalyptique ! La tension monte encore d’un cran avant la prestation d’ABBATH. Culte !



On arrive donc au clou de la soirée, à savoir le show de l’ex-membre fondateur d’Immortal. Je parle bien entendu d’Abbath ! Récemment, le groupe a connu un changement de line-up avec le départ de la bassiste Mia Wallace qui a tout simplement été remerciée pour d’obscures raisons. Dès les premières notes du premier morceau, une ambiance glaciale et épique s’installe à la grande joie des fans qui se pressent autour de la scène. Oscillant entre black et death metal, leur musique est assez proche de ce que faisait Immortal en son temps. Il y a quelque chose de purement rock’n’roll dans leur son. On dirait presque du Motörhead à la sauce black metal. Le groupe vient d’ailleurs défendre son dernier opus, "Outstrider" (Season Of Mist), qui est sorti l’an dernier. Au milieu de la scène, Abbath détone dans son complet en cuir noir façon armure médiévale. Le groupe puise abondamment dans son répertoire avec une priorité donnée au dernier opus du groupe. Parmi les morceaux joués, on trouve notamment des titres du précédent projet solo d’Abbath, I. Au bout de quelques titres, le groupe commence également à puiser dans le répertoire d’Immortal avec "Against The Tide (In The Arctic World)" (extrait de l’album de 2000, "Damned In Black") puis "One By One" (extrait de "Sons Of Northern Darkness") et enfin "Mountains Of Might" (extrait de l’album de 1997, "Blizzard Beasts"). Le concert se clôt dans le chaos le plus jouissif avec le morceau "Winterbane", un extrait de l’album éponyme d’ABBATH sorti en 2016. Carrée du début à la fin, la prestation d’ABBATH fut un des moments les plus forts de cette soirée. Inoubliable !

Tracklist : "Hecate", "Count The Dead", "Bridge Of Spasms", "Harvest Pyre", "The Artifex", "Warriors" (I cover), "Ashes Of The Damned", "Against The Tide (In The Arctic World" (Immortal cover), "Calm In Ire (Of Hurricane)", "Outstrider", "One By One" (Immortal cover), "Mountains Of Might" (Immortal cover), "To War !", "Winterbane".