Le groupe
Biographie :

Zornheym est un groupe de black / death metal symphonique suédois formé en 2014 et actuellement composé de : Scucca (guitare / Encrowned), Zorn (guitare / Aktiv Dödshjälp, ex-Devian, ex-Suicidal Seduction, ex-Dark Funeral), Bendler (chant / Bendler, Engulfing Rage, Facebreaker, ex-BackWardness, ex-Hellhog, Wreck) et Steve Pygmalion (batterie / ex-Intohimo). Zornheym sort son premier album, "Where Hatred Dwells And Darkness Reigns", en Septembre 2017 chez Non Serviam Records, suivi de "The Zornheim Sleep Experiment" en Octobre 2021 chez Noble Demon.

Discographie :

2017 : "Where Hatred Dwells And Darkness Reigns"
2021 : "The Zornheim Sleep Experiment"


Les chroniques


"The Zornheim Sleep Experiment"
Note : 19/20

L’asile de Zornheym est à nouveau ouvert. Créé en 2014 en Suède par Zorn (guitare/basse, Aktiv Dödshjälp, ex-Dark Funeral, ex-Devian), il recrute rapidement Scucca (guitare / chant, Encrowned) et Bendler (chant) ainsi qu’un batteur pour parfaire leur premier album, qui sort en 2017. Après plusieurs dates à travers l’Europe en compagnie de Steve Pygmalion (batterie, Ghostkid), le groupe l’intègre officiellement et ils composent ensemble "The Zornheim Sleep Experiment", leur deuxième album.

Accompagnés comme sur l’opus précédent par The Zornheym String Quartet, un ensemble de violons et violoncelles, ainsi que par leur Chorus Tenebris, une chorale de vocalistes reconnus, le groupe nous raconte les expérimentations des docteurs Bettelheim et Gutzmann. Un univers aux frontières du réel. L’album débute avec "Corpus Vile", une composition prenante, sombre et majestueuse qui mélange les différentes influences extrêmes du groupe tout en nous présentant l’expérience entre hurlements et chant clair. Les leads entêtants nous tiennent en haleine pendant que les choeurs et les orchestrations nous oppressent, puis le groupe nous laisse reprendre notre souffle sur la mystérieuse "An Evil Within", qui sert d’introduction à la violente "Dead Silence", une composition qui nous inonde de noirceur. On remarque l’apparition de plusieurs personnages via samples ou même au sein du chant, alimentant ce contraste musical soutenu par une batterie incroyablement puissante et une rythmique solide. Le son s’éteint pour donner naissance à "Keep The Devil Away", le titre choisi pour présenter l’album. Les différentes voix continuent de nous conter leur histoire sous cette rythmique magistrale, que ce soit au niveau des mélodies, des orchestrations ou de la puissance brute. Bien que quelques parties font abstraction de son saturé, elles ne font pas décroître l’intensité, tout comme sur la martiale "Slumber Comes In Time". Le titre est lancinant, créant une lourdeur entraînante sur laquelle les voix et les harmoniques nous envoûtent en permanence, puis "Black Nine" dévoile des tonalités enjouées dérangeantes. Le morceau devient de plus en plus inquiétant, notamment grâce à ce break orchestral, mais cette noirceur envahissante est addictive, et la cassure provoquée par "The Veiling Of Bettelheims Eye" nous frustre autant qu’elle nous fascine. La progression continue jusqu’à "The Revelation", une composition qui laisse croître l’intensité en permanence. Ces choeurs malsains sont de plus en plus présents, répétant sans cesse la même chose : "Stay away. Stay away.". L’instrumentale viendra nous offrir quelques moments de répit avant de nous lâcher sur "Keep Cutting", un titre sur lequel on ressent toute la détresse et la brutalité de l’art sombre des musiciens, ainsi que de leur concept. Ce contraste nous saisit littéralement à la gorge, en dévoilant peu à peu l’horreur de cette expérience, qui prendra fin avec "The Madness That Lurks Within (Epilogue)". Les bruits que vous entendrez, soutenus par une orchestration inquiétante, risquent de vous hanter.

Une fois encore, Zornheym n’a pas sorti un simple album magistral. "The Zornheim Sleep Experiment" n’est pas qu’un recueil de morceaux puissants, saisissants et majestueux, c’est une histoire qui vous fera entrer dans la folie, plonger dans la noirceur et vivre dans la terreur.


Matthieu
Novembre 2021




"Where Hatred Dwells And Darkness Reigns"
Note : 19/20

Vous avez toujours rêvé de voir un album de metal mis en scène d'une manière théâtrale ? Dans ce cas, Zornheym est parfait pour vous. Avec un son axé black / death symphonique, les Suédois ont fait leur première apparition live au Motocultor 2017 pour la promotion de l'album "Where Hatred Dwells And Darkness Reigns", qu'ils nous ont interprété en intégralité. Formé en 2014 par Zorn (guitare et basse, jouant également avec Aktiv Dödshjälp et ex-Dark Funeral) s'est entouré d'Angst (batterie, également dans Diabolical et Craft), Succa (guitare) et Bendler (chant, jouant aussi pour Bendler, Engulfing Rage et Facebreaker), ainsi que du Chorus Tenebris, un orchestre symphonique. Tous les titres ont été écrits de manière à recréer l'ambiance d'une pièce de théâtre sur un asile psychiatrique qui se découvre dans le livret qui accompagne l'album. N'écoutez surtout pas cet album dans le noir si vous êtes sujets à des crises d'angoisse...

L'entrée dans l'univers du groupe se fera par "The Opposed", titre pour lequel un clip a été tourné. Des bruits angoissants saisissent notre esprit alors que des riffs puissants sublimés par l'orchestre du groupe nous assaillent. Le décor est alors planté pour Bendler, qui, aidé de Zorn et Succa, nous contera l'horible histoire d'Edward, le personnage principal. Je ne perçois pas "Subjugation Of The Cellist" comme le deuxième titre, mais plus, à la manière du clip vidéo, comme un générique à ce qui vient de déferler sur nous. "A Silent God" repartira sur une rythmique black metal rapide, avec des interventions vocales de Cain Cressal (The Amenta, ex-Malignant Monster) à glacer le sang. "A Prologue To A Hypnosis" fait intervenir une voix robotique pour introduire "Trifecta Of Horrors", une scène entre un hypnotiseur et son patient qui verra la participation de Cain Cressal mais aussi Jonas Magnusson (Facebreaker) après un passage symphonique tout simplement dantesque. Nouveau titre instrumental plus qu'angoissant, "And The Darkness Came Swiftly" nous mettra en appétit avec une guitare atmosphérique avant "Whom The Night Brings". Véritable rouleau compresseur, ce titre démarrera au quart de tout et n'autorisera aucun temps mort. Le chant est tout simplement magnifique, alternant entre différentes voix pour une sensation de réponse incessante qui ne me laisse clairement pas indifférent. "Decessit Via Patris" change quelque peu d'ambiance, nous exposant la complainte d'un père qui semble avoir perdu son fils, alors que celui-ci reprend vie. Ses lamentations nous accompagneront tout au long de cet épisode, alors que la voix du fils (interprété par Algot Jacobson) se fera entendre pour lui demander un nouveau corps. Cette composition effrayante laissera finalement place au dernier titre, "Hestia". C'est en effet la déesse grecque du feu sacré et du foyer que les Suédois ont choisi d'invoquer pour leur dernière scène. Ses riffs enflammés laisseront une marque brûlante dans votre esprit, alors que le solo de Zorn se chargera de couper court à cette rêverie pour vous permettre d'apprécier entièrement le final qui est digne d'une musique de film.

Conquis ? Moi aussi. Si le teasing du groupe laissait prévoir quelque chose d'absolument divin, je ne suis pas déçu. Zornheym a su reconstituer un univers riche et torturé à travers une musique d'une qualité étonnante. Le mixage rend hommage à chaque note, qu'elle soit jouée par les membres ou l'orchestre, et le mélange des deux ravira les fans de Septicflesh et Dimmu Borgir. Votre prochain show en France est attendu comme le messie, tout autant que votre prochain album d'ailleurs !


Matthieu
Septembre 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/zornheym