Le groupe
Biographie :

Zippo est un groupe italien de sludge / metal progressif formé en 2004 et actuellement composé de : Tonino "Stonino" Bosco (basse / Death Mantra for Lazarus, Santo Niente), Federico "Ferico" Sergente (batterie / Death Mantra for Lazarus, Santo Niente), Alessandro "Sergente" Sergente (guitare) et Davide "Dave" Straccione (chant / Shores Of Null). Zippo sort son premier album, "Ode To Maximum", en Janvier 2006 en autoproduction, suivi de "The Road To Knowledge" en Février 2009 chez Subsound Records, de "Maktub" en Avril 2011 chez Subsound Records, et de "After Us" en Mars 2016 chez Apocalyptic Witchcraft Recordings.

Discographie :

2006 : "Ode To Maximum"
2009 : "The Road To Knowledge"
2011 : "Maktub"
2016 : "After Us"


Les chroniques


"After Us"
Note : 10/20

Les Italiens de Zippo ne sont plus des bleusailles. Crée en 2004, le groupe de stoner / psyché rock retourne en cette année 2016 avec un quatrième album nommé "After Us" sur le label Apocalyptic Witchcraft. Notre premier contact avec ce groupe est engagé par la cover très suggestive posant la question du futur de l'humanité qui n'est, selon le groupe, pas à rechercher du côté de l'Homme. L'avenir de la planète réside t-il en nos cousins les singes ? Ou faut-il regarder vers le bas et les formes de vies grouillantes et insectoïdes y résidant ? A vous de chercher les réponses.

En ce qui concerne la musique de Zippo, la question ne se pose clairement pas avec "After Us". Après eux, quoi donc ? Eh bien, un million d'autres groupes. Disons-le sans détour, cet album est vraiment mauvais. Dans un style musical basé sur les ambiances hypnotiques, l'effet de transe et la lourdeur terrestre des riffs, ces derniers sont d'une incroyable platitude et d'une navrante pauvreté musicale et ne dégagent rien sinon une profonde torpeur comateuse. On se demande bien comment le groupe a pu arrêter ses choix sur de telles séquences musicales digne d'une formation débutante de stoner rock jammant ensemble pour la première fois. Et ce n'est pas la prod' mettant l'accent sur le chant et la batterie qui va faciliter l'immersion et le voyage. La guitare et la basse, en retrait, au son faiblard, rachitique et sans feeling aucun ni sans la moindre petite touche de folie, sont les grandes perdantes d'"After Us".

Il faut attendre le sixième morceau (sur huit) nommé "Stage6", avec ses guitares claires mystiques, son riffing noise rock et son pont proche de l'indus pour enfin trouver quelque chose d'intéressant sur le plan ambiance. Ce morceau est le plus créatif de l'album. Le titre suivant, "Summer Black", continue sur la lancée initiée par "Stage6" avec une petite touche renforcée en stoner mais s'il est pas mal, il ne vaut pas le morceau précédent. Enfin, le dernier titre, "The Leftovers", long de sept minutes, est une pièce lente basée sur les toms où un texte déclamé de manière acerbe pose une ambiance ritualiste. Un saxophone maintient l'intérêt et sauve le titre de l'ennui jusqu'a l'explosion finale rock. Zippo conclut sur une note finalement positive.

Deux-tiers d'album chiants à en mourir et un troisième tiers "passable", voilà un bilan bien maigre. Pour un groupe fort de 12 années d'expérience et sortant son quatrième disque, cela est inquiétant. Et même s'il on peut retenir quelques petites trouvailles ci et là sur les premiers titres, ils plombent trop le disque. Au bout de deux ou trois écoutes, on a vite fait le tour et nous n'avons aucune envie d'y revenir. "After Us" ne peut prétendre rivaliser avec la concurrence rude qui sévit et ne laissera pas un souvenir impérissable dans les annales du desert rock.


Man Of Shadows
Mai 2016




"Maktub"
Note : 17/20

Avant de parler musique, j’ai surtout envie d’évoquer le sublime artwork, ou plutôt le packaging dans son intégralité. Un joli digipack aux couleurs pâles, glaciales et au graphisme cellulaire octroyant à ce bel objet quelque chose de mystique. Pour les fans de punaises au mur vous aurez le plaisir de découvrir (enfin plus maintenant que je vous l’ai dit), un livret en feuille de chou avec d’un côté les paroles et de l’autre un poster. Zippo ouvre "Maktub" avec le titre "The Personnal Legend". Eh oui, je m’attendais à des paroles en italien, tant pis pour moi et après tout, comment leur en vouloir quand la majorité des groupes français chante également en anglais.

C’est donc sur une rythmique effrénée qu’on se laisse traîner par l’élastique du slip dans l’univers de Zippo. La voix, majoritairement claire, crée une liaison évidente entre les parties très typées metal et les parties un peu plus aériennes pour obtenir une cohérence agréable dans les oreilles, dans la tête, partout ! Plus apaisant d’entrée de jeu, le titre "The Omens" amène avec lui des sonorités de guitares inhabituelles sur un fond de rock nourri aux stéroïdes. Ne comprenez pas par là une production sur-vitaminée à base de superpositions de guitares et de bidouilles électroniques puisque le son, bien que soigné, reste d’un naturel incontestable. On poursuit avec "Caravan To Your Destiny" qui, tout en douceur, amène des mélodies (vocales notamment) au groove accrocheur avec une montée en intensité tout en finesse jusqu’à passer presque inaperçue. Le groupe nous perd ainsi entre ses pseudo ballades prêtes à éclater et un metal plus franc. La facette stoner rock de Zippo est un pilier central de cet album, qui malheureusement voit défiler quelques longueurs comme sur "Man Of Theory" qui échappe un peu au filet des oreilles pour être entendu mais pas forcément écouté. L’album suit son court, cohérent, et "We, People’s Hearts" nous plonge un peu plus dans l’univers trop carré pour être serein, de Zippo. De belles mélodies et de chouettes riffs viennent tapisser nos oreilles avec "Simum" avant de se laisser happer une dernière fois par "The Treasure" qui, de mon avis, est un des titres les plus captivants de cette galette !

C’est simple, si tu aimes le stoner rock aux accents de doom avec une vraie voix (oui oui une vraie !), de belles mélodies ponctuellement perturbées par un metal plus tapageur n’hésite pas une seule seconde à aller savourer ce skeud, dans ton canapé, dans ta voiture, en faisant ta plâtré de pâtes quotidienne, pendant l’amour, enfin tu as compris, Zippo c’est la petite flamme journalière qui fait du bien !


Kévin
Septembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.zippomusic.it