Le label gardois M&O Music est décidément bien actif ces derniers temps, les amis. Vous me direz, on ne va pas s’en plaindre, ça fait toujours du bien de voir que des labels se sentent motivés et impliqués au sein de la scène française. Eh oui, j’ai encore le plaisir aujourd’hui de vous présenter un groupe français, Zaang, qui nous offre son premier album intitulé "Perdition". Je ne sais pas si vous les connaissez, aussi, laissez-moi vous présenter nos amis du jour qui nous viennent de la capitale des Flandres, Lille. Zaang est composé de Jérôme au chant, d’Hervé aux claviers samples et chœurs, Niko à la basse, Stéphane au massage de fûts et enfin d’un duo de guitares composé de Fred et Michaël. Ce joli petit monde nous assène un metal résolument moderne où se mêlent de nombreuses influences émanant du progressif.

Vous connaissez désormais mon engagement auprès de la scène française, je ne cesse de dire que notre scène est sacrément belle et que les groupes sont bougrement bons et surtout motivés et impliqués dans leur art. Encore une fois, je dois vous avouer (et cela ne tient qu’à moi, attention) qu’avec cet album de Zaang, le constat est le même. Mais ce que j’apprécie le plus, ce sont les groupes qui utilisent notre belle langue dans leur musique, et là, encore une fois, Zaang répond présent en plus d’utiliser une langue latine cousine à la nôtre, l’espagnol (sur le titre qui donne son nom à l’album, "Perdition"). Zaang n’en est pas à son premier coup d’essai puisque le groupe, en 2011, nous avait déjà proposé un EP quatre titres intitulé "Characters" qui lui avait permis de se faire connaître, mais aujourd’hui, quasiment quatre ans après, le groupe tient (enfin) dans ses mains son premier album.

Comme je disais un peu plus haut, Zaang nous offre un album de metal résolument moderne, présentant 7 titres pour près 31 minutes de musique. Ça peut paraître court mais c’est suffisant pour que Zaang nous en mette plein les oreilles, car oui, on a avec "Perdition" un album plaisant, bien écrit et bien pensé. L’ajout des samples et des nappes de claviers rajoutent inexorablement quelque chose, et ça fait rudement plaisir d’observer encore une fois un groupe impliqué à 100% dans sa musique, son monde, son univers. Côté technique, "Perdition" a été enregistré, mixé et masterisé entre l’Aquastud, le Sound Up Studio et le Domination Studio ; une pluralité de lieux qui aurait pu handicaper le son et l’ambiance de l’album, eh bien non ! "Perdition" est un album puissant ("Machine", qui ouvre l’album), engagé ("Madoff" ou méchant ("Dégage"). Bon, d’accord, on n'a peut-être pas entre les mains l’album de metal du siècle, mais Zaang a quand même pas mal d’arguments à faire entendre, et ça, ça fait beaucoup de bien ! Je le dis et je le redis, à la vue de tels albums, la scène française n’est quand même pas en carton-pâte.

Au final, "Perdition" est un album sincère d'où se dégage une grande maîtrise et une dextérité certaine, à cela rajoutez un design et une illustration en adéquation totale (création en tandem de Maxime Decarsin ; dont on peut voir le travail ici ; et de Wendy Sketch ; donc le travail est visible également ici) et vous avez entre les mains un album qui vous attire à lui, surtout si vous êtes fans de metal abreuvé de nombreuses influences qui se  mélangent (le groupe cite en références musicales autant Pantera que A-Ha que le thrash ou le death) et faites donc preuve d’une certaine ouverture d’esprit (à l’image du visuel de l’album). Les amis, je ne puis que vous inviter à vous rendre ici, les Lillois ont mis en écoute intégrale "Perdition" et leur premier EP "Characters" (merci à eux !) et bien sûr plus encore si affinité, cela va de soi, car quand on aime la musique on la soutient, n’est-ce pas ? Pour ma part, je ne sais pas ce que vous en pensez, mais j’ai envie de voir encore longtemps des disques "en vrai" sur mes étagères ! Zaang est une bien jolie découverte, croyez-moi.