Le groupe
Biographie :

Yurodivy : Personnage excentrique à l’écart des conventions sociales. Sa folie est ambiguë, et pourrait être réelle ou simulée. Il est en mesure de dire les vérités que d’autres ne peuvent dire, car il n’est soumis à l’autorité et au jugement de personne. Chacun peut être le fou de quelqu’un.

Discographie :

2014 : "The Valley Of Elah" (EP)
2015 : "When Deep Waters..." (EP)


Les chroniques


"When Deep Waters..."
Note : 11/20

Première partie d’un futur Album, "When Deep Waters..." des Strasbourgeois Yurodivy me fait un double effet : autant celui d’une grosse promesse que celui d’une déception.

Le concept est singulier : proposer un album complet mais en trois parties, et donc trois petits EPs de 4 morceaux (environ). Ici, avec "When Deep Waters...", nous rentrons de plain-pied dans la première partie. Les morceaux s’avèrent pêchus dès le départ, violents et post-hardcore comme le groupe sait si bien en faire. On commence par des dissonances et une basse ultra saturée et directement ça balance au niveau du chant : "Six Feet Under Water (Story Of A Fish )" est un petit régal de post-hardcore apocalyptique, le tout entrecoupé de parties où ne résonnent que des dissonances et un chant qui se veut douloureux, et puis d’un coup, sans crier gare, ça repart sur le désastre, le chaos…. Très bonne entrée en matière, puissante, inventive, imprévisible, variant les émotions, les envies et les tourments et puis…. nous enchaînons sur un deuxième morceau dans la même veine, peut-être plus prévisible, moins accrocheur. Quant aux deux derniers titres, c’est là où arrive ma déception. Des morceaux que j’ai trouvé sans gros relief, même s'ils sont intéressants, mais plutôt fades comparés aux deux précédents qui sont de très grosse facture. Ces deux derniers morceaux de l'EP et donc première partie d’album deviennent plus brouillons... Tout s’entremêle sans cohérence, lisibilité, ni distinguos. La production y est pour beaucoup et ne rend pas service aux morceaux. De plus, la solution de facilité qui consiste à incorporer dans certains refrains un chant hurlé appuyé par les instruments, le tout dans un style "tout droit" sans variations, devient lassante à la longue, mais je le répète, cette production ne rend pas du tout service aux différents instruments qui se retrouvent noyés dans une masse brouillonne et infâme. Dommage. Cet EP qui s’annonçait bien (avec la grosse promesse suscitée par les deux premiers morceaux) me laisse sur un sentiment de déception amer (par rapport aux deux derniers morceaux moyens et brouillons).

Yurodivy propose un post-hardcore ambitieux, technique et puissant, mais pour que celui-ci fonctionne, outre la dextérité des musiciens, il faut un son qui en vaille la peine sinon l’ensemble des éléments se froissent, se grippent et ne fonctionnent plus… Dommage. C’est vraiment sur ces deux derniers morceaux que ma déception pointe le bout de son nez, et comme 4 morceaux c’est court, très court, mon avis fut vite tranché. Suite au prochain épisode.


Sam
Mars 2016




"The Valley Of Elah"
Note : 16,5/20

Le moins que l’on puisse dire, c’est que Yurodivy fait de tout sauf quelque chose de policé, se permettant avec cet EP des entrées dans un monde qui est tout sauf banal. Un premier EP pour les Strasbourgeois qui les place directement dans le top 5 de mes dernières découvertes et baffes musicales. Les mecs balancent un post-hardcore décapant comme on n'en fait plus en France (ou si peu). Se donnant la réplique, les mecs ont instauré un règne musical qui va probablement, si ce n’est déjà fait, dépasser les simples frontières de notre doux pays, pas ou si peu métallique. Des prises de risques en-veux-tu-en-voilà, un chant hardcore et écorché comme on n'en fait peu, des contretemps, des demi-temps et autre mid tempo, Yurodivy et son nom apocalyptique innove encore et toujours avec des riffs barrés et des grosses rythmiques qui iront rappeler par moments The Dillinger Escape Plan, rien que cela.

La basse tient une part omniprésente dans la création des morceaux, dans les structures et les morceaux. La très bonne production s’avère être un allié indispensable pour les morceaux et les structures de ceux-ci. Yurodivy a tout soigné dans cet EP, de l’atwork superbe, très "pur", à son logo dans le même esprit, son nom énigmatique, ces morceaux entrecoupés juste comme il faut, ces alternances de rythmiques et ces placements de chant à la fois puissants et bien sentis. On remarquera des performances dans la durée qui dépassent quelquefois l’entendement.

Les arrangements sont compliqués, barrés et insaisissables pour celui qui recherche un metal simple, sans inventivité. Yurodivy n’est pas à conseiller aux teenages, mais bien aux adeptes d’un metal vrai, technique, puissant et sans concession... Impressionnant, scotchant par moments, Yurodivy avec "The Valley Of Elah" arrive par la grande porte, un EP emprunt de technique et de maturité. A écouter absolument. J’entame ma quatrième écoute de suite, et je découvre encore des choses. Post-hardcore quand tu nous tiens. Il ne reste plus qu’à transformer l’essai, ce qui ne sera pas une mince affaire quand on voit la qualité de cet EP.


Sam
Mai 2014


Conclusion
Le site officiel : www.yurodivy.net