Yorblind, voilà une formation française qui ne peut laisser de marbre ! Pourquoi ? Tout simplement car le groupe, depuis sa première démo en 2003, ne lâche rien et propose un thrash technique mélodique et expérimental qui s’améliore à chaque nouvelle sortie. "Blind... But Alive" est son troisième album et sort sous la houlette du label lillois Great Dane Records.

Yorblind, toujours dans la quête de proposer une musique novatrice, possède et manie avec brio l’art du contre-pied et nous délivre avec ce nouvel album une production de grande qualité. Je dirai que cela devient véritablement une habitude pour Yorblind. Soyons (encore une fois !) heureux d’observer qu’un groupe français est capable de proposer quelque chose de grand. Yorblind avec "Blind... But Alive" propose à la fois une musique moderne et actuelle tout en incluant grosses guitares, mélodies et electro. Il est indéniable que cet album sort des sentiers battus, Yorblind arrive à dégager pour chaque morceau de "Blind... But Alive" une identité propre, une réelle personnalité. On n'a pas l’impression d’écouter un bloc mais bel et bien 9 titres qui s’articulent parfaitement entre eux. Yorblind pour cet album a mis les petits plats dans les grands : album enregistré au Lower Tones Place Studio par Edgard Chevalier, invités de marque (Cyd de Magoa, Julien de Lokurah, Raf de T.A.N.K, Krys de Mur ou Mathieu de Gorod). Si à cela vous rajoutez des morceaux hallucinants et hallucinés tels que "I Am Not", "Genesis" ou "The Exploited", vous avez entre vos mains un album du tonnerre ! Yorblind a élevé son niveau, c’est évident. Le groupe tente toutefois de brouiller les pistes avec l’intro "Blind..." mais rassurez vous, "Blind... But Alive" est un album 100% Yorblind, 100 % puissant.

"Blind... But Alive" pose la barre très haut, plaçant Yorblind dans les starting blocs des albums de l’année 2014. Un super album, des invités de marque, un superbe visuel, que demander de plus ? Il est à noter que Yorblind présentera un extrait de "Blind... But Alive" sur la nouvelle compilation de votre webzine préféré L’honneur des guerriers. Vive le metal français !

Arf, haute qualité que Yorblind, ce groupe est à placer en tête de liste des grosses bombes Françaises et plutôt rapidement je pense... "Reflexions" , second album du combo Français est arrivé, il confirme l'accueil positif qui avait été réservé à ses premières productions. Si l'on prend cet album dans l'ordre chronologique des choses, c'est d'abord sur le visuel que les compliments doivent pleuvoir. Effectivement la pochette peut sembler basique, mais les couleurs utilisées et vieillies, un peu à la manière "sepia" attirent l'oeil et un CD de Yorblind dans le rayon de la Fnac à mon avis si ton regard se pose dessus, la curiosité inéluctable qui fait que t'es un simple mortel fera que ta main, guidée par ton cerveau viendra jusqu'au boitier de "Reflexions" et forcément t'entraînera jusqu'à la caisse afin que tu écoutes cet album chez toi tranquillement après avoir été soulagé quelques peu du restant des sous que tu avais dans la poche... Finalement Yorblind est machiavéliquement malin... Ha ha haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaargh !!!!!!

Un peu un mélange de celle de "The Dreams You Dread" de Benediction et de "Alien Love Secrets" de Steve Vai, cet artwork est une véritable masturbation de la cornée et de l'iris... Sérieusement j'aime bien et j'ai une sale habitude (même si ici je n'ai eu qu'une version promo et que le booklet doit être agréable), de regarder sous toutes les "coutures" un booklet et l'artwork pendant que j'écoute. Je fais la même chose quand je mange, pendant que j'en ai une fournée dans ma bouche, je regarde en détail le reste qui tient sur ma fourchette, plaisir visuel et sensoriel en même temps, essayez je suis sûr que vous apprécierez...

Après, suite logique c'est donc l'écoute de l'album. Grosse claque immédiate au niveau du son. Pour "Melancholy Souls", Yorblind était allé faire un tour du côté du Soundsuite studio avec un mixage en compagnie de Terje Refsnes (Enslaved, Green Carnation, Nightmare). Mais pour avoir un son encore plus direct, efficace, puissant, ravageur, destructeur, impitoyable, "annihilateur", et apocalyptique, cette fois-ci ça s'est passé aux côtés de Franck Hueso au Mix'em All Studio (Hacride, Klone, Mistaken Element...) avec une masterisation par Tue Madsen (Dark Tranquillity, Moonspell, Disbelief...),est le résultat est là. Bien au dessus de pas mal de productions , avec une puissance écrasante , c'est un alliage spécial qui est ressorti du son de Yorblind. Un son de type rouleau-compresseur des enfers qui ne fait pas de quartier.

Et enfin la musique de Yorblind. Un metal genre death et thrash, redoutable, fort et intense. L'écoute du premier morceau "Media Oppression" a été révélatrice. Yorblind a un talent indéniable , et un savoir-faire monstrueux. Leur musique est thrash parce que l'on ressent le thrash Américain, mais sans influence particulière, ça me rappelle l'approche de Testament dans ces albums les plus brutaux, mais sans pompage de quoi que ce soit. En plus Yorblind y rajoute des effets claviers pour amplifier la puissance orchestrale. On prend ça immédiatement en pleine face, c'est carrément énorme. Les titres passent comme une lettre à la poste, un thrash brutal qui flirte avec le death metal , c'est une rencontre, du style Testament qui affronte Bolt Thrower, complété, je le répète à certains endroits par des claviers, proches d'un Dimmu Borgir qui permettent de balancer un effet symphonique des plus géniaux.

Yorblind contrôle la situation pendant 10 titres. 10 titres durant lesquels la voix de Yohann dirige son orchestre avec un talent lui aussi trapu et violent. Sa voix est ultra perforante, doublée quasiment tout le temps par des variations , afin de donner la réplique entre le grave et le medium. Ce qui est intéressant c'est qu'ils réussissent à offrir un death/thrash tantôt mega brutal avec des blasts qui n'en finissent plus, mais avec des solos beaucoup plus mélodiques, et tantôt des passages véritablement savoureux avec "Suicide" qui après avoir tranché dans le vif se calme tout de suite imposant une ambiance plus douce et planante, entourée de guitares aériennes.

Il n'y a pas d'inégalité , tous les morceaux ont la même teneur en vitamines B, C, betacarotène et autres "stéroides naturels". Il y a quelques fois où l'on penserait même que Yorblind prend peut-être un peu de la hargne des groupes de black , dans le chant d'une part mais dans certaines accélérations également. Ce groupe a toutes les aptitudes pour être un grand groupe. "You're Blind" m'a tué par ses passages rock sur fond toujours de death / thrash. Mélange de old school et de modernité la plus affutée, "Reflexions" prend le meilleur de chaque mouvance. Et de titre en titre j'ai assisté à de nouvelles surprises. Je parle de "Blood Sucker" et son passage symphonique, je parle de "Eradicate The Human Race" et son côté death melodique mélancolique, Après le dernier morceau "Madness To Kill" en allant quelques minutes plus loin, vous découvrirez en titre fantôme une reprise cachée de Metallica : "Creeping Death", version burnée et poilue, et je peux vous dire que c'est velu. Pour terminer je dirais que Yorblind s'est aussi entouré de quelques guests tels que Adrien d'Hacride, Seb d'Abirted et L. Chuck D de Carnal Lust, que du monde monde. "Reflexions" c'est une bombe nucléaire....

"Yorblind"
Note : 12/20

Prenez une pincée de Dark Tranquility, une pincée de At The Gates, un zest de Carcass, mélangez bien le tout, faites mijoter et vous obtiendrez un plat appelé Yorblind.

Ce plat français s'accompagne volontiers de bière et de pogo ! A l'écoute de cette démo, on s'aperçoit que le niveau des musiciens n'est pas à remettre en cause. Des riffs très mélodiques (autant les solos que les passages acoustiques), agressifs quand il le faut et plutôt variés dans l'ensemble. Le son n'est pas exceptionnel mais il a le mérite de faire ressortir le potentiel du groupe, c'est peut-être là l'essentiel d'une démo après tout... La voix, elle, est digne d'un Jeff Walker de Carcass mais on aurait apprécié que les variations voix aiguë / voix death comme sur "Place Of Death" soient plus nombreuses car elles apportent une vraie variété et donc un peu moins de lassitude.

Une démo qui devrait tout de même satisfaire les fans du genre à n'en pas douter.

Petebull Juillet 2003