Le groupe
Biographie :

Yob est un groupe américain de doom metal d'Eugene (Oregon), formé en 1996 et composé de Aaron Rieseberg (basse), Travis Foster (batterie) et Mike Scheidt (chant / guitare). En 2001, Yob enregistre son premier album pour 12th Records, "Elaborations Of Carbon". En 2002, Yob signe chez Abstract Sounds et sort "Catharsis" en 2003., Le troisième album, "The Illusion Of Motion", sort chez Metal Blade Records en 2004, suivi du quatrième, "The Unreal Never Lived", en 2005. Yob se sépare en 2006 pour finalement se reformer en 2008. En 2009, sort l'album "The Great Cessation" chez Profound Lore Records, suivi de "Atma" en 2011. En Février 2014, Yob signe chez Neurot Recordings pour la sortie de "Clearing The Path To Ascend" en Septembre 2014. Le huitième album du groupe, "Our Raw Heart", sort en Juin 2018 chez Relapse Records.

Discographie :

2002 : "Elaborations Of Carbon"
2003 : "Catharsis"
2004 : "The Illusion Of Motion"
2005 : "The Unreal Never Lived"
2009 : "The Great Cessation"
2011 : "Atma"
2014 : "Clearing The Path To Ascend"
2018 : "Our Raw Heart"


Les chroniques


"Our Raw Heart"
Note : 17/20

Le chanteur / guitariste Mike Scheldt, qui lutte contre une grave maladie intestinale, remonte la pente petit à petit avec courage et la rage de vivre. Il s'est ainsi remis au travail avec Travis Foster et Aaron Rieseberg pour composer le huitième opus de Yob. "Our Raw Heart" est donc spécial de par son histoire, sa cover colorée et space réalisée par Orion Landau, mais aussi musicalement parlant. En effet, la musique du groupe se trouve être plus électrique et encore plus émotionnelle. Nous sommes ainsi transportés dans un royaume unique et difficilement descriptible pendant une heure et quart.

Les sept morceaux sont plutôt longs du coup, quoi de plus normal pour ce groupe. Il y a cependant des morceaux plus courts comme "Lungs Reach" qui fait bien son effet et qui s'empare de notre âme, nous laissant le regard dans le vide. "Original Face", qui n'est pas si court avec ses sept minutes, nous donne de grands coups de riffs massifs et nous laisse dans une atmosphère aérienne mais oppressante. Il se passe le contraire avec le dernier morceau éponyme "Our Raw Heart" qui est une évasion céleste tout en légèreté et classieuse. Telle une thérapie, ce morceau fait un bien fou. C'est aussi le cas de "Beauty In Falling Leaves" qui est vraiment poétique et plein de douceur.

Ensuite, il y a des morceaux plus froids, des morceaux qui font à la fois du mal et qui nous rendent heureux. "In Reverie" est contemplatif avec une structure assez complexe et nous hypnotise totalement sans comprendre où l'on est. Gris et dépressif, "Ablaze" se révèle être le gros coup de coeur de l'album, on est totalement à sa merci et les frissons se propagent à toute vitesse. Le désespoir nous arrive dessus comme un vent glacial et vicieux, sans pitié, et nous laisse dans un magnifique néant. Ce titre est riche et a également un côté mélodique et planant typique de Yob qui forme un tout plus que parfait. Enfin, on passe un cran au-dessus avec "The Screen" qui est également dans un esprit froid mais radicalement différent, allant vers la violence et la folie. Les riffs sont tranchants et saccadés, il faut se battre et accepter cette rage sombre et sinueuse beaucoup plus métallique et rentre-dedans que les autres morceaux de cet opus. "The Screen" nous martèle ainsi les oreilles et on aime ça ! Même s'il est en décalage avec le reste de l'album, il a tout à fait sa place.

Quatre ans après l’exceptionnel "Clearing The Path To Ascend", Yob ne s'est pas laisser faire par la maladie et a continué sur sa voie avec la rage de vivre en plus. "Our Raw Heart" se révèle donc être plus intime et touchant car l'on ressent son histoire et le combat qu'il y a derrière. Et ça paye grâce à une musique pleine de caractère et apaisante nous laissant voguer dans un rêve éveillé.


Nymphadora
Juin 2018




"Clearing The Path To Ascend"
Note : 18/20

Les titans américains du stoner / doom que sont YOB sont retour avec une septième offrande céleste nommée "Clearing The Path To Ascend", trois ans après "Atma". C’est à un véritable pèlerinage vers les hauteurs divines que nous invite la bande dirigée par Mike Scheidt, un voyage initiatique vers l’apaisement de l’âme et de l’esprit. Mais l’ascension ne se fera pas sans difficultés, car avant de pouvoir atteindre le sommet de la montagne, représentée par le très bel artwork du disque, et prétendre à la Lumière, l’auditeur sera malmené par trois longues épreuves, trois titres noirs comme le goudron, trois cauchemars rampants et funestes dont il ne sortira pas indemne.

Une voix nous dit qu’il est temps de nous réveiller et "In Our Blood" commence. Des arpèges de guitares introspectifs résonnent, inquiétants, annonceurs de la misère à venir. L’ascension débute et une première tempête survient. Une chape de plomb colossale nous recouvre et nous assaille. Un riff de guitare énorme soutenu par les plaintes du chanteur nous emporte. Des démons nous persécutent lorsque Mike Scheidt prend une voix plus rocailleuse et grave. Le morceau continue inlassablement (plus de 16 minutes !) jusqu’à ce qu’une lead de guitare menaçante et pernicieuse vienne nous hanter l’esprit. Il n’est plus possible de faire marche arrière désormais, il est trop tard, il faut poursuivre la route. Pas le temps de souffler que déjà le deuxième titre "Nothing To Win" déboule et nous prend à la gorge avec ses incessants roulements de toms, qui s’avèrent très hypnotiques au final, et des riffs plus puissants les uns que les autres. Une véritable furie s’installe où le batteur Travis Foster se lâche. Assurément le titre le plus heavy et terrifiant du lot. Des notes de guitares sinistres introduisent le troisième calvaire, le plus doom et désespéré de l’album. Un solo de guitare nous fera malgré tout apercevoir quelques rayons de lumière avec ses couleurs psychés. Mais ne vous y trompez pas : après une courte accalmie où des vents moqueurs se jouent de nous, la brise redevient ouragan et le martyre ne prendra fin que lorsque les dieux l’auront décidé.

De délicats arpèges parviennent à nos oreilles. Les nuages s’estompent, la tempête est finie. Après avoir dégagé le chemin vers le sommet, nous pouvons enfin admirer les voluptés célestes du Paradis. La voix hallucinée de Scheidt, accompagnée de chœurs d’anges sous acide, éclaire la voie et disperse les nuages précédents, nous dévoilant un monument heavy / rock psychédélique de près de 19 minutes. Une guitare lumineuse égrène de magnifiques solos. La rédemption est accomplie, les sens s’éveillent, le voyage fut long mais en valait la peine. Monumental et fascinant.


Man Of Shadows
Septembre 2014


Conclusion
Le site officiel : www.yobislove.com