Le groupe
Biographie :

Year Of The Goat est un groupe de heavy / rock suédois formé en 2006 et actuellement composé de : Thomas Sabbathi (chant / guitare), Mikael Popovic (chant / clavier / guitare), Jonas Mattsson (guitare), David Olofsson (guitare), Daniel Melo (batterie), Marko Kardum (basse) et Elin Gårdfalk (chant). Year Of The Goat sort son premier album, "Angels' Necropolis", en Décembre 2012 chez Van Records. Le deuxième album, "The Unspeakable", sort chez Napalm Records en Juillet 2015. "Novis Orbis Terrarum Ordinis" sort en Septembre 2019. "Trivia Goddess" sort en Septembre 2025.

Discographie :

2011 : "Lucem Ferre" (EP)
2012 : "This Will Be Mine" (EP)
2012 : "Angels' Necropolis"
2014 : "The Key And The Gate" (EP)
2015 : "The Unspeakable"
2019 : "Novis Orbis Terrarum Ordinis"
2025 : "Trivia Goddess"


Les chroniques


"Trivia Goddess"
Note : 15/20

Year Of The Goat revient nous hanter. Avec ce nouvel album, nommé "Trivia Goddess", Thomas Lucem Ferre Sabbathi Eriksson (chant / guitare), Mikael Mihailo Popovic (chant / clavier / guitare), Jonas Erik Waldhuber Mattsson (guitare / choeurs), David Hakan Andreas Olofsson (guitare), Daniel Melo Ortega (batterie), Marko Kardum (basse) et Elin Gardfalk (choeurs) continuent leur collaboration avec Napalm Records.

N’étant pas familier avec l’univers du groupe, mais n’écoutant que ma curiosité, je débute l’écoute avec "The Power Of Eve", première composition assez douce et presque guillerette qui devient plus mystérieuse lorsque les parties vocales entrent en jeu. Le titre retrouve son énergie sur les refrains accompagnés de ces claviers intrigants, et si le titre semble s’essouffler il repartira de plus belle vers son solo puis vers l’éponyme "Trivia Goddess" où on se laisse facilement prendre dans la danse. Un groove assez pesant est à l’oeuvre sur ce morceau où les choeurs se font plus insistants, en particulier ceux d’Elin qui répondent parfaitement au chant masculin, mais c’est dans une ambiance presque ritualistique que le titre nous mène à "Kiss Of A Serpent", titre encore plus occulte et intrigant. Les parties vocales sont également différentes, contribuant à rendre l’atmosphère pesante, mais les claviers illumineront finalement la rythmique pour mieux rejoindre "Mét Agwe" dans une mélancolie palpable, affichant des influences stoner grasses avant de s’apaiser.

La composition est assez longue, affichant clairement ses différences lors de sa progression, passant d’une touche maussade à des moments plus joyeux aux accents 70’s avant de laisser place à "The Queen Of Zemargad" qui pioche à nouveau dans les tonalités mystérieuses d’un hard rock chaud, mais toujours groovy. Le morceau est assez court, et l’accélération finale nous mène à la brumeuse "Alucarda" qui profite d’abord de quelques éléments dissonants avant de donner à sa rythmique de vrais moments entraînants lors des refrains, alors que "The King Of Damnation" choisit une approche beaucoup plus lourde et étouffante façon doom pour nous conter son histoire. Les racines les plus apaisantes ne sont cependant jamais trop loin pour permettre aux claviers de s’insérer dans les refrains, et j’ai bien cru que le titre se finirait avec le break, mais le groupe s’embrase à nouveau avant de passer la main à "Crescent Moon" qui nous hypnotise grâce à ses harmoniques. Le morceau reste très accessible et entêtant, presque même mielleux sur la fin avant de laisser "The Witch Of The Woods" proposer des patterns plus progressifs et travaillés, notamment sur la guitare lead, profitant de passages presque ritualistiques où la vocaliste se laisse posséder pour nous guider vers la fin de l’album.

Bien que très éloigné de mes styles de prédilection, "Trivia Goddess" m’a convaincu sans mal. Year Of The Goat exploite des tonalités old school enivrantes pour parvenir à ses fins, et le moins que l’on puisse dire, c’est que le groupe sait de quoi il parle en matière de sonorités aériennes façon années 70 !


Matthieu
Septembre 2025




"Novis Orbis Terrarum Ordinis"
Note : 15,5/20

Il y a des groupes qui sortent de l'ordinaire et qui nous rendent toujours impatients de retrouver leur univers. C'est le cas avec les Suédois de Year Of The Goat. Après le mémorable "The Unspeakable" en 2015, ils reviennent avec un troisième opus, "Novis Orbis Terrarum Ordinis", chez Napalm Records.

On retrouve ainsi leur musique rock occulte et ambiante au travers de neuf nouveaux morceaux. Toujours sur fond de belles envolées typées 70's, on voyage dans une autre époque tout au long de l'écoute de l'opus, et notamment avec "Avartia". La vie est palpitante avec des titres comme "Subortus" qui se trouve être mélodique avec des riffs plutôt légers mais une batterie lourde donnant un beau contraste. "Luxuria" et "Gula" nous donnent aussi une bonne dose de dynamisme et de luminosité, tout comme "Invidia" qui nous donne envie de danser. Le côté heavy de "Superbia", lui, donne ce petit plus endiablé vraiment sympa.

Meme si Year Of The Goat aime faire une musique plutôt légère et assez joyeuse en fond, il y a chez eux une part d'ombre bien occulte et de mélancolie que l'on retrouve dans les autres morceaux. Ainsi, "Acedia" se trouve être touchant, aux portes de la nostalgie et de la délicatesse, c'est un vrai coup de coeur. "Ira" est une ballade métallique assez triste mais "Subicio" est de loin bien plus tourmenté et profond, avec une émotion pure et intense. Le chant clair masculin fait un lien unique entre le côté joyeux et celui plus triste de leur musique avec une voix surprenante, modulée et travaillée.

Il n'y a que des bons titres sur cet album, certains ressortent plus et possèdent vraiment une certaine magie, alors que les autres nous captivent moins. Le précédent opus était aussi peut-être un peu plus enivrant, mais ce n'est pas grave car au final on passe un bon moment d'écoute.


Nymphadora
Septembre 2019




"The Unspeakable"
Note : 17/20

Le premier album de l'Année de la Chèvre a fait grand bruit dans les milieux autorisés à l'époque de sa sortie. On découvrait un jeune groupe talentueux qui restaurait avec une grande classe le rock des années soixante-dix dans une approche renouvelée, fraîche et exaltée. Year Of The Goat aura pris son temps pour nous livrer ce second opus longue durée ; trois ans. L'apéritif de luxe qu'avait constitué l'EP "The Key And The Gate" nous offrait un bel espoir quant à un avenir radieux sous les cieux du rock occulte pour la Chèvre et nous faisait rêver sur le potentiel artistique et musical du groupe. Et la Chèvre a relevé le défi haut la main. Car avec "The Unspeakable", Year Of The Goat confirme tous les espoirs que nous avons placés en eux pour porter le flambeau du rock psychédélique moderne que tenait autrefois The Devil's Blood avant la disparition tragique de son leader Selim Lemouchi.

Les Suédois ont créé un album somptueux, exalté et mystique, une œuvre fine, céleste et inspirée. Le son, tout d'abord, est prodigieux. Tous les instruments sont parfaitement audibles et les nombreux détails dont regorgent les compositions ressortent merveilleusement du mix, le tout, avec un naturel et un faste éblouissant, sans pour autant mettre de côté la puissance rock primale des riffs et de la batterie, lourde mais ample. Les trois guitares s'entremêlent avec limpidité et clarté. La basse, les chœurs et les claviers discrets ornent le fond sonore dans une mosaïque sonore ultra-colorée. On n'avait pas entendu un son pareil (lumineux, clair, aéré, profond et massif) depuis belle lurette.

Riche mais fluide, la musique de la Chèvre à six têtes (ben oui, c'est un sextuor) ne nécessite pourtant que quelque écoutes pour être appréhendé et une seule pour que la magie opère. Rien que pour son premier titre, "All He Has Read", petite pépite épique de presque treize minutes, l'achat de l'album en vaut la peine. Son intro rituelle sinistre nous invite à une célébration de cette noire musique paradoxalement resplendissante. Les guitares jouent, harmonieuses, limpides, mélodiques, sous des riffs démoniaques et un rythme entraînant jusqu'à un pont fait de guitares claires aux effluves occultes et fantastiques. Cette sarabande infernale est menée par la voix spéciale de Thomas Sabbathi, tragique, rêveuse et narrative. La voix porte les compositions et les refrains, subtils et exquis, s'inscrivent vite dans l'esprit.

Chaque morceau contient un travail guitaristique énorme, ciselé et douloureusement beau rehaussé d'orgue Hammond hanté ou de mellotron frémissant. Sans révéler tous les trésors que renferme "The Unspeakable" (tellement dense et à la dimension si abstraite et lunaire qu'il porte très bien son nom), nous pouvons vous parler de "The Emma" : ses claviers 70's d'une autre planète, son rythme tranquille et ses chœurs stratosphériques évoquent un Muse perdu dans les limbes d'un enfer psyché. ""World Of Wonders" nous emmène dans un monde cotonneux et opaque véritablement magique où les soli de guitares sont d'une noirceur élégante.

Year Of The Goat sait aussi créer des ambiances typées. Le très western "Black Sunlight", évoquant le lointain "Apache" des Shadows, possède un superbe refrain pop digne de ces années rétro. Le gothique "The Wind", à mi-chemin entre Ghost et Type O Negative (pour la voix) est une autre grande réussite. Enfin, le sombre et fleuve "Riders Of Vultures", aux accents progressifs, conclut magistralement l'album en faisant voyager notre âme à travers les vides intersidéraux séparant les galaxies dans une quête musicale fantasmée et unique.

Epiques ténèbres que ce "The Unspeakable" et chef d'œuvre incontesté. Captivant, majestueux, ésotérique, ce deuxième album montre un groupe au talent fou. 2015 sera définitivement l'année de la Chèvre.


Man Of Shadows
Septembre 2015


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/yearofthegoat