Le groupe
Biographie :

Yayeth Corpse est né en Janvier 1999 après une discussion entre copains autour d’une bonne bière. Chacun jouait d’un instrument et l’idée de se réunir fut lancée. Le style musical choisi fut le death metal. A cette époque, le line-up était le suivant : Vociférator (chant) Darknitter et Bluebeard (guitares) Tormentor (basse) Doctor Death (batterie). N’ayant aucune croyance en un dieu quel qu’il soit, les membres fondateurs décidèrent de créer leur propre divinité : Yayeth le monarque du cadavérique, dont une bonne partie de leurs compositions traiteraient. L’association d’un guitariste venant de l’école du blues-rock, d’un autre, inconditionnel du heavy-metal et de deux accros de metal extrême apporte une grande diversité dans leurs compositions. Les Principales influences musicales des membres du Yayeth Corpse viennent de Hendrix, Slayer, Cannibal Corpse, Emperor et des groupes apparentés. Pour ce qui est des textes, l’inspiration vient principalement de l’oeuvre de H.P. Lovecraft, des films fantastiques, de leurs expériences personnelles et de leur non croyance en dieu.

Discographie :

2005 : "Revere The Unholy"
2007 : "Heretical Rites"
2011 : "Reign Over The Upperworld"


Les chroniques


"Reign Over The Upperworld"
Note : 13,9/20

C'est bizarre comme un nom de groupe peut sembler intriguant, juste parce qu'il peut avoir plusieurs consonances. "Yayeth", sied autant pour le death metal que pour le black metal, et finalement c'est tant mieux pour ce groupe qui écrit en fait un death metal avec des riffs souvent black, tout en gardant leur esprit death. C'est con à dire, et à lire, mais c'est pourtant vrai.

Yayeth Corpse tire son nom de Yayeth forcément ; divinité maléfique, monarque des cadavres... Alors création originale ou culte historico-mythique, je n'en sais foutrement rien, j'ai cherché, rien trouvé, mis à part des articles sur Yayeth Corpse eux-mêmes... et il y en une une palanquée... Bref nous voici tout de même face au troisième album de gaillards originaires de Luneville. Un troisième album autoproduit, réalisé (enregistrement / mixage) au Bon Hom Studio par Seb Eidenchenck et masterisé par P-E Pelisson qui a déjà travaillé avec Diluvian et Holy Cross si je ne m'abuse. Et un album dont l'artwork a été quant à lui conçu par Sarah Van Den Bliek, artiste dont les œuvres ne sont pas forcément "metal" et qui ici a donné libre cours à son imaginaire lugubre.

Yayeth Corpse est un groupe dont les influences, telles que revendiquées par lui-même, se calent effectivement entre des idées très massives à la Immolation-Morbid Angel vieille époque, avec je rajouterais des tendance death metal très underground Américain justement un truc comme les groupes dans lesquels a joué Jeff Gruslin le premier chanteur de Vital Remains, des trucs old school à la Godless Rising, Order From Chaos, vieux Incantation et beaucoup de groupes qui dont les pochettes ont été réalisées par Chris Moyen. Je ne parle pas des styles de death metal, mais de l'esprit death underground de ce genre de groupes. Et donc on sent que Yayeth Corpse s'approche de cet esprit sombre, très death, mais malsain sans être horrifique. Après effectivement que leur côté black metal qui s'entend dans pas mal de riffs, transparait dans une essence très Norvégienne. Pas dans le fait que la mélodie soit limpide, puisque le fond de la musique de Yayeth Corpse est très très sombre, mais dans le fait que là aussi cet aspect black est très underground. C'est dans la manière d'envoyer ses rythmiques noires, comme le faisaient Satyricon effectivement et tous les "Satyricon-like" (rien qu'à écouter "The Torturer Of The Tomb", c'est mis en avant avec force) de l'époque, qu'on ressent cette influences majeures. Mais pas le black Norvégien mis en place après les années 90's, vraiment celui des débuts, des démos, de la crasse et de la noirceur perverse.

Trois albums en l'espace de douze ou treize ans d'existence, avec un tirage de 500 exemplaires à chaque fois, Yayeth Corpse n'était jamais parvenu jusqu'à moi... Je ne saurai parler de leur réputation, mais leur death / black possède autant de bons côtés que de mauvais côtés.

Le son tout d'abord.
Quelque part ça fait plaisir qu'un groupe ne veuille pas à tout prix avoir le son des Hertz Studio, ou ceux de chez Tägtgren ou encore la puissance d'un Finnvox. Non je crois que Yayeth Corpse avec ces douze titres a voulu mettre en avant ce côté sombre en limitant la limpidité de leur production. Je veux dire par là, qu'il aurait pu être plus net, plus clair, plus puissant, mais en fait cette manière d'avoir assombri le rendu par un côté plus sourd, plus roots, plus sinistre en fait en gardant cette atmosphère crasseuse donne à l'album plus de corps. Et c'est un point que certains pourraient considérer comme mauvais, qui finalement est une chose positive.

Les interludes ensuite.
Oui les interludes, car c'est quelque chose chez Yayeth Corpse qui accentue l'aventure sur "Reign Over The Upperworld", ces introductions très musique de films, ces mises en bouche que sont "Flames From Within", le début de "A Disturbing..." dont le riff de départ rappelle pas mal de groupes, comme Ê ou Melechesh avec cet accent légèrement moyen orient. Un peu comme celles de Mortician ou Nile, les interludes de Yayeth Corpse apportent un petit plus à l'atmosphère de l'album. On pénètre mieux dans les thèmes des chansons et ce côté morbide entoure effectivement l'auditeur d'une meilleure manière...

Les voix.
Oui, les vocaux du triple chant effectué grâce à Excruciate, Torscythe et Darknitter donnent une dimension plus en relief sur les chansons grâce à ces variations. Bien que le timbre reste très guttural pour tous, on apprécie particulièrement ces voix très graves dans le guttural (bon c'est vrai c'est mon style de chant death préféré), quelque chose là aussi encore très old school dans la manière de balancer les growls, mais ça colle parfaitement au tableau peint par Yayeth Corpse

La musique et l'inspiration.
C'est vrai qu'au départ , aux premières écoutes, j'ai trouvé ça fade comme une soupe sans sel, une endive sans jambon et béchamelle, fade comme une femme sans seins, ou encore comme un Omar sans Fred, ou un Dagobert sans culotte... Mais au fur et à mesure, on découvre plein de choses qui agrippent l'écoute finalement, on s'aperçoit que malgré les idées black, c'est un death metal bien "evil" qui ressort de tout ça. Une batterie rythmée au gré de guitares ténébreuses, et des ambiances, oui des ambiances ,qui sont l'atout principal des chansons. Yayeth Corpse, ne tombe pas dans la brutalité sans fin, c'est un death metal posé, classique mais efficace et honnête qui rejaillit de ces douze titres. "Punishment For The Impure" est un des morceaux qui retient le plus l'attention dans son intensité et qui donne facilement une demi-molle musicale (laisser votre imagination faire le reste), un truc d'anthologie. Il y a comme ça des titres qui déboitent sévèrement sur cet album comme "Temple Of Demise". Je suis peut-être moins fan des passages plus black au final, peut-être que l'aspect plus massif de l'ensemble death va mieux à Yayeth Corpse, mais tout est question de goût...

Pour conclure.
Ce n'est pas un album essentiel ni exceptionnel que Yayeth Corpse a écrit, il ne faut pas mentir. Je ne sais pas s'il a la capacité de sortir de l'underground et des autoproductions, mais en tous les cas leur death metal, quand il est bien pensé, comme sur des morceaux tels que "The Torturer Of The Tomb", "A Disturbing Procession", "Punishment For The Impure" ou encore "Temple Of Demise", mérite amplement qu'on s'intéresse à lui, qu'on lui offre sa chance. C'est bien exécuté, c'est noir et cataclysmique, les solos crachent et le style est malsain à souhait. Yayeth Corpse maîtrise cet aspect death metal old school de mastodonte, c'est indéniable. Maintenant est-ce qu'une meilleure prod' aurait poussé les titres vers le haut, est-ce que leur facette diesel qui fait que l'on mette un certain temps à apprécier les titres devrait plutôt se changer en booster turbo GTI pour qu'on aille plus vite à l'essentiel... Chacun appréciera. En tous les cas, après pas mal d'écoutes, cet album possède quelques qualités essentielles qui font que l'encouragement sera le mot de la fin. "Reign Over The Upperworld" est un produit issu de l'underground Français et s'adresse à un public averti où l'émancipation est de rigueur... Il ne plaira pas à tout le monde, mais on s'en fout, tant qu'il plaît à ceux qui l'aiment...


Arch Gros Barbare
Février 2012




"Heretical Rites"
Note : 14/20

Intro froide, ambiance glaciale…. C’est ainsi que débute ce skeud "Heretical Rites"… Ensuite… Ca part sur du death, simplement. Belle double pédale, son correct ; sachant que ce genre est difficile à mettre en son, on peut noter un bon boulot au niveau du mix. Les compos sont assez complexes. Nos Lorrains balancent fort dans un death musicalement proche d’Emperor (track 6) et parfois même des Cradle ("Ceremonial Of Grand Conjuration", plages 4,5,6). Quant aux vocaux, ils sont parfois très gras, parfois bestiaux un peu comme les Morbid Angel époque "Covenant". Ce qui est le plus dommageable peut-être est la place de la basse dans l’ensemble de la lecture. En effet, elle est trop loin trop souvent, ce qui empêche la compo d’être mis plus en relief. L’ordre des titres me semble assez judicieux, et la présence d’une voix féminine en cours de route est vraiment bienvenue ("Cursed By The Queen Of Sheda") ! En bref, les Yayeth nous offrent ici un bon LP, parfois répétitif, bien mis en place, assez carré avec un visu sobre et efficace. Un moment assez agréable (si l’on peut dire ainsi….).


El Caco
Mars 2008


Conclusion
Le site officiel : yayethcorpse.free.fr