Après plus de sept longues années de splits à outrance et de démos intenses, les Espagnols de Xerión ont réussi à sortir un premier album portant "Nocturnal Misantropía" comme nom (et si vous avez bien fait attention j'ai fait plusieurs rimes dans la même phrase). Ils n'auront pas mis autant de temps pour attendre d'offrir quelque chose de suffisamment long et mettre à la disposition de tous ce second album : "Cantares Das Loitas Esquecidas". Ce sont seulement 3 petites années qui les séparent, et vu que la version CD du premier Xerión s'est faite par Schwarzdorn, il était normal de supposer que ces derniers tentent l'aventure du deuxième opus. Alors c'est ainsi que Xerión réapparaît dans le blizzard avec son nouveau CD sous la main.

Présenté comme un album de black, cette oeuvre d'un seul homme à savoir Nocturno (que d'originalité, mais où vont-ils chercher tout cela ? Chez Darkthrone peut-être...) propose de nous faire passer agréablement 47 minutes et des bricoles étalées sur neuf titres dont les explorations vont de la musique pagan jusqu'à la musique celtique à l'aide d'instruments tels que la cornemuse et aussi pas mal de sonorités de claviers. Sans pour autant repousser aucune frontière de l'univers black metal, Xerión réussit tout de même à être assez intéressant pour que l'achat du profane ne fasse pas de ce cd un retour sur les forums directs au prix de la braderie de Lille... En effet on pourra passer de morceaux plus ancrés dans la musique pagan / celtique avec "O Expectar Do Xerion" à des moments outrageusement plus black metal et plus rythmés tout en restant mélodiques avec "A Alquimiça Dexeneracion Da Ialma" avec des moments proches de Vinterland. Xerión se plait à jouer du black metal traditionnel aussi proche des vieux Rotting Christ, notamment sur "Onde A Victoria Agarda" mélangé à des rythmiques basiques Darkthroniennes... Tout ceci permet d'en conclure qu'il n'y a pas vraiment d'influences majeures ou de forte personnalité schizophrénienne qui prendra le dessus sur le reste. Mais un titre justement comme "Onde..." redore bien la légitimité d'un tel album écrit rappelons le, par une personne.

Alors entre passages rapides, mélodiques et typiquement malsains, et d'autres plus influencés par la musique pagan avec des paroles en Espagnol, on y trouve son compte malgré tout, sans sauter au plafond. Par rapport à pas mal d'autres prods pour lesquelles on se roule par terre ou que l'on se prosterne si facilement parce que la mascarade prend le dessus à la place de la qualité, j'estime qu'il y a un large fossé avant de dire que Xerión est à chier et qu'il lui manque de pas mal de choses. Les morceaux tels que "Nas Verdes Fragas"... avec les petites flûtes jouées au claviers, et une rythmique version rapide à la Summoning, donnent quelques soubresauts sur la longueur qui permettent à l'auditeur d'apprécier à sa jute valeur cet album honnête et sans grosse prétention. D'autres encore comme la longue introduction de "Cantares..." avec une batterie incessante, une ambiance morbide et noire, tout ceci ne peut pas laisser de marbre, surtout qu'à l'arrivée le titre expulse lui même une hargne intense comme Dark Funeral pourrait le faire... Beaucoup de mid-tempo, des accélérations efficaces, des ambiances très pagan avec la bonne reprise de Taunusheim "Nebelkampfe", groupe de pagan black Allemand dont j'ignorais l'existence (mais qui a poussé ma curiosité à aller sur leur MySpace), Xerión présente un album correct influencé par beaucoup de choses. Malgré tout il en ressort une bonne mixture qui, même si elle n'écarquille pas nos yeux brouillés par le blizzard, soulève quand même nos paupières à coup de hache... Alors une note moyenne pour un album moyennement pas mal...