Avec la séparation et la fin du groupe The Gates Of Slumber mais aussi le décès de son ami Jason McCash, ex-bassiste du groupe, Karl Simon a eu beaucoup de mal à s'en remettre. Il a ainsi mis du temps pour se reconstruire et a trouvé dans la musique son remède : il a décidé de créer un nouveau groupe, Wretch, toujours de doom, en s'entourant du batteur Chris Gordon et du bassiste Bryce Clarke. Ce titre d'album n'a pas été choisi au hazard car il s'agit aussi du dernier album de The Gates Of Slumber. C'est donc un gros clin d'oeil qui démontre une nouvelle fois la nostalgie de Karl.

Cet album éponyme, donc "Wretch", ne passe pas inaperçu au premier abord avec une pochette qui regroupe tous les ingrédients du doom. On a le crâne, le grimoire, le sang, la bougie, la typographie aussi et le style vieux film d'horreur. A priori, tout est fait pour que cet opus soit marquant ! Mais qu'en est-il réellement ? Eh bien ce n'est pas vraiment le résultat auquel on s'attendait...

L'album est hélas pas vraiment abouti et semble bancal. Cela est dû essentiellement aux sept titres qui n'ont aucune cohésion entre eux et qui ne forment pas un vrai ensemble. Ils ne sont pas mauvais si on les écoute pris séparément mais cela devient très perturbant lorsque l'on les écoute à la suite. La majorité d'entre eux sont, comme attendu, dans un style doom traditionnel à l'image de "Rest In Peace", "Drown" ou encore le superbe titre bien ficelé mélangeant des influences telles que Candlemass, Black Sabbath et Electric Wizard, "Icebound". Mais voilà, au milieu de cela on trouve des morceaux stoner rock qui arrivent d'un coup et qui n'ont absolument rien à voir avec le reste ! La variété est plutôt souhaitée dans un album mais il faut garder une certaine ligne directrice. Ici, "Winter", "Bloodfinger" et "Grey Cast Mourning" ne se mélangent pas au reste et semblent être des pièces rapportées. Le décalage est vraiment très étrange et cela gâche la bonne lecture de l'album...

C'est vraiment dommage car les autres morceaux sont intéressants, sobres et à la fois profonds ! En espérant que les Américains arriveront à l'avenir à choisir entre les deux styles ou pourquoi pas arriver, comme certains groupe le font, à mélanger habilement le stoner et le doom.