La manière dont les membres de Wovewar ont su gérer la catastrophe médiatique et humaine qui les avait frappés quatre plus tôt force le respect. Souvenez-vous : en été 2013, le chanteur Tim Lambesis - As I Lay Dying – est incarcéré pour tentative de meurtre contre sa femme. Voyant leur frontman irrécupérable et le nom de leur groupe sali, les membres restants d’As I Lay Dying ont su réagir avec pragmatisme et rapidité. Se retrouvant face à une déjection toute probable, As I Lay Dying a très vite compris qu’il était inutile de lutter et que la meilleure façon de contourner ce problème était de reformer le groupe sous un autre nom et une nouvelle identité musicale. Pari réussi, Wovenwar rencontre dès leur premier album éponyme en 2014 le succès. "Honor Is Dead" suivra en Octobre 2016.

Le premier titre, "Confession", ouvre cet album sur des notes électroniques et une ambiance metalcore peu agressive. Le second titre – "Censorship" - est bien plus lourd et propose des éléments largement plus convaincants. En outre, le degré d’énergie s’élève davantage et révèle un côté du groupe plus mélancolique et légèrement plus avangardiste. La suite de "Honor Is Dead" supporte cette idée et explore des facettes plus progressives comme le montre le morceau suivant, "Lines In The Sand". Malgré quelques incursions plus évidentes de metalcore dans tout le reste de cette galette, Wovenwar flirte aussi avec le rock alternatif avec "Silhouette" ; un titre plus à part et faisant la part belle à l’électronique.

Côté voix, le chant clair occupe une place très importante et adoucit une production et un son qui savent sortir les muscles. En effet, la sonorité  et le nouveau sous-accordage des guitares apportent une lourdeur toute bienvenue. Cet aspect renforce la volonté de Wovenwar de se différencier encore un peu plus de son fantôme As I Lay Dying, quitte à se calquer sur la plupart des formations et des standards actuels.

Wovenwar se donne du mal et produit une expérience différente afin de sortir du chemin qu’il s’était tracé avec As I Lay Dying. Globalement, c’est une réussite car cet exercice de style ne semble pas forcé et demeure crédible. En incluant des éléments en raccord avec Nine Inch Nails ou Tool sur fond de metalcore moderne, Wovenwar tente quelque chose de pas forcément évident ; un style où les fans de la première époque ne se retrouveraient peut-être pas. Quoi qu’il en soit, l’effort est encourageant et devrait largement interpeller les amateurs de production metalcore au son moderne et sophistiqué.

Si vous suivez l’actualité du metal moderne, As I Lay Dying ça doit certainement vous dire quelque chose. Eh bien en cette fin d’été 2014, Phil Sgrosso, le talentueux jeune guitariste du groupe, nous présente le premier album de Wovenwar, projet parallèle et petite infidélité à As I Lay Dying. Formé en 2013, le groupe originaire de San Diego en Californie nous livre son premier méfait, sobrement intitulé "Wovenwar". Wovenwar évolue dans un style alliant les grosses influences mélodiques du heavy metal classique à l’énergie du groove et au son ultra moderne.

On prend plaisir à écouter les 15 titres qui composent ce premier album, c’est indéniable. Moi qui suis plus attiré par les formations plus anciennes, plus académiques (si je peux me permettre l'expression), à la limite du statut de culte, je dois reconnaître que cet album est une vraie bouffée d’air frais. Il faut dire sincèrement que l’on se laisse entraîner facilement par ce metal mélodique très inspiré, bien maîtrisé et très bien construit. Pour les présentations, Wovenwar c’est Shane Blay au chant, Nick Hipa et Phil Sgrosso aux guitares, Josh Gilbert à la basse et Jordan Mancino à la batterie ; vous l’avez compris, on retrouve pas mal de membres ou d’anciens membres d’As I lay Dying dans Wovenwar qui, reconnaissons-le, se font plaisir le temps d’un album et qui nous présentent quelque chose de différent. Merci à Metal Blade pour cette offrande musicale ! Wovenwar, c’est de la mélodie, des grosses guitares et surtout une grosse envie de créer de grandes émotions comme Shane Blay sait parfaitement le faire par exemple avec Oh, Sleeper. Pour résumer, Wovenwar est une opération très simple : on prend des membres d’As I Lay Dying, on y rajoute un membre de Oh, Sleeper, et on obtient Wovenwar, tout simple au final. Ce petit mélange des genres donne des morceaux émotionnellement très forts à l’image de "All Rise", "Tempest", et "Sight Of Shore" qui est certainement le meilleur morceau de l’album ou encore "Ruined Ends".

Il est à espérer que Wovenwar ne soit pas seulement un one-shot, et que les membres du groupe se reverront pour donner une suite à ce premier album malgré leurs carrières bien remplies. Un disque pour les fans de d’As I Lay Dying, et Oh, Sleeper bien sûr, mais également pour tous les fans de l’école metalcore, screamo, groovy et les curieux !