"Serpent Crown"
Note : 18/20
Dix ans de carrière, ça se fête ! Pour l’occasion, Wound a décidé de nous offrir "Serpent Crown", son troisième album. Soyez prêts pour une avalanche de death metal made in
Germany, signée Schettler (chant), Last (guitare, Obscure Infinity), Appel (batterie,
Rusted Chains), Florian (guitare, Nocturnal, ex-Obscure Infinity) et Alex Schulz (basse,
Sinbreed) fin 2021 !
Sans perdre de temps, on débute avec le son pesant et très brut de "Silent Indoctrination", un
titre qui crée immédiatement un contraste entre death metal vif et harmoniques entêtantes.
Les hurlements ne sont pas en reste dans ce mélange sombre mais très accrocheur, qui
mélange les influences pour être aussi abrasif que mélodieux, puis "Disciples Of Downfall"
renoue avec une violence plus écrasante. Blast et hurlements hargneux s’allient sous des
leads aussi tranchants qu’entêtants, créant un vortex étouffant au son sublime, qui laisse
chaque instrument à sa place dans le mix. On continue avec la mélancolique mais
énergique "Dethroned Supremacy", une composition assez changeante qui propose des
ambiances assez complémentaires tout comme "Towers" et ses leads aussi sombres et
mystérieux qu’entraînants. Le son est assez pesant, tout en délivrant des pointes de
technicités dissonantes, puis le groupe renouera assez rapidement avec les mélodies, qui
s’éteindront après un point culminant pour laisser "Antagonism" s’embraser.
Le titre est court
et assez direct, mais il conserve des leads entêtants et planants avant que "Forged For Death"
ne vienne alourdir à nouveaux les riffs du groupe. La rythmique devient immédiatement
martiale, provoquant un son écrasant à chaque frappe, puis les harmoniques reviennent
hanter les hurlements du vocaliste en créant un brouillard impénétrable et pesant. La fin de
l’album se dessine avec "Ominous Depths" et ses influences black metal malsaines qui
donnent une énergie impie au death metal solide du groupe et à ses mélodies pernicieuses,
puis "Serpent Crown" met le point final avec une longue et lancinante composition qui mêle
habilement toutes les influences du groupe. Peu importe que votre élément préféré soit la
puissance brute, le son crasseux, les harmoniques sombres, le déchaînement d’énergie ou
les hurlements massifs, vous trouverez de quoi vous satisfaire avec ce morceau très
travaillé et hypnotique.
Avec un pied dans les clichés et l’autre dans l’univers sombre, Wound sait parfaitement
comment forger un death metal massif et pesant. "Serpent Crown" ne renie pas la puissance
brute, mais ses mélodies abrasives et parfois malsaines sauront vous capturer pour
l’éternité.
"Engrained"
Note : 16/20
Lorque l'on parle de death metal, on pense tout de suite aux légendes du genre. Pourtant, certains jeunes groupes méritent largement que l'on parle d'eux, et Wound en fait partie, créé en Allemagne il y a à peine six ans. Alex Schulz (basse), Florian, Last (guitares) et Schettler (chant) ont joué deux ans avec Appel, leur batteur de l'époque, et enregistrent un album avant de faire appel (ironie, quand tu nous tiens) à Lexow pour marteler les fûts. Le deuxième album, beaucoup plus axé sur des sonorités death metal atmosphérique et blackened death metal, a pris quatre ans à voir le jour, et c'est non sans fierté qu'ils nous le présentent aujourd'hui. Toujours avec leur label FDA Rekotz (Chapel Of Disease, Décembre Noir, Dehuman Reign, Entrails, Master, Skeletal Remains, Slaughterday...), les Allemands sortent même un clip vidéo pour un des titres. Si vous voulez bien prendre la peine de me suivre dans ce labyrinthe de violence...
Après un léger larsen nous arrive directement en pleine face l'introduction d'"I Am Havoc", un riff bien inquiétant et aérien, avant la tempête en elle-même. Le contraste entre les voix puissantes et criardes de Schettler participent à donner une atmosphère spéciale à ce titre unique, qui n'hésitera pas à faire un break acoustique entre deux riffs sanglants. "The Gateway To Madness" arrivera de manière progressive, mais ne lâchera rien une fois arrivé. Les blasts sublimeront les hurlements sur des riffs majoritairement black, alors que "Thy Wrath & Fire" prendra la rage du death metal que le groupe calquera sur une rythmique black pour une furie sans nom. "Morbid Paradigm" reprendra les bases du death suédois du début des années 90 pour nous offrir un titre d'une qualité rare, sous les hurlements survoltés d'un Schettler en grande forme. Vous pensiez pouvoir vous reposer un peu ? Impossible sur "Carrion" tellement ce titre sent le headbang à plein nez. Morceau parfait pour tout mouvement de foule en live, il n'en reste pas moins excellent sur CD, tandis qu'"Of Non Serviam" se prêtera plus à un moment de relaxation avec un verre à la main, avec ses riffs atmosphériques et aériens. "The Plague" semble renouer avec les riffs énergiques, et le son de basse est également plus présent que d'habitude, et c'est appréciable surtout sur les nombreuses accélérations de ce titre. Dernier morceau, mais non des moindres, "Engrained" I, II & III. Décomposé en trois parties qui s'enchaînent à merveille, une introduction instrumentale et progressive laissera lentement la place à un titre d'une qualité monstrueuse. Les différents chants s'emboîtent avec une justesse démoniaque, alors que les riffs se chevauchent parfaitement, nous menant à la dernière partie du titre, après un solo aux sonorités épiques. La fin de ce morceau, principalement composé avec un son clair, se prête parfaitement à une bande son de sortie de scène lorsque le groupe aura encore grossi, ce qui ne devrait pas tarder à arriver.
Si le groupe a parfaitement su tirer profit des influences exploitées, les compositions ont également gagné en maturité. Les musiciens n'hésitent pas à utiliser une guitare lead un peu plus atmosphériques pour sublimer une rythmique déjà bien forte. Je ne serais pas surpris de les voir entamer une tournée à grande échelle dans les années à venir, et c'est avec plaisir que j'assisterai à leur show !
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