Wolves In The Throne Room met fin à son hibernation. Créé en 2002 aux Etats-Unis par Aaron Weaver (batterie / guitare / claviers / chant) et Nathan Weaver (guitare / clavier / chant), le groupe a souvent fait appel à des musiciens de session. Quelques guitaristes ont parfois rejoint le line-up, comme Kody Keyworth (guitare, Aldebaran, ex-L'Acéphale, ex-Fall Of The Bastards) qui tient ce rôle depuis 2017, après avoir joué en live depuis 2010. Le groupe s’apprête à nous offrir "Primordial Arcana", son septième album.

L’album débute avec "Mountain Magick", une composition qui mêle cette ambiance pesante avec des sonorités mystiques avant de faire appel à cette vague de black metal atmosphérique tranchante. L’arrivée du chant ajoute une dimension ésotérique au morceau, qui nous envoûte autant qu’il nous effraie. "Spirit Of Lightning" prend la suite en jouant sur des sonorités lancinantes, qui donnent naissance à une rythmique entêtante, peuplée de sons clairs en arrière-plan. Le brouillard sonore nous enveloppe facilement, tout en proposant des éruptions de noirceur, tout comme l’introduction de "Through Eternal Fields" et ses sonorités mélancoliques. La rythmique est volontairement très lente, créant un contraste avec la batterie et les leads dissonants, puis "Primal Chasm (Gift Of Fire)" développe une attraction mystique peuplée d’orchestrations majestueuses.

La violence brute refait surface avec des blasts rapides et des tonalités agressives, puis "Underworld Aurora" nous enveloppe de cette aura angoissante et imposante avant que la noirceur ne revienne. Elle sera bien évidemment accompagnée d’une mélancolie pesante, alors que la longue "Masters Of Rain And Storm" débute avec des tonalités très guerrières. Des influences glaciales se greffent à cette rythmique qui s’apaise en un chant envoûtant avant de se parer de noirceur à nouveau. Un break vient nous permettre de respirer à nouveau avant de nous enfermer dans cette chape oppressante et de laisser le son fuir jusqu’à "Eostre", le titre le plus court. La saturation est abandonnée, mais les tonalités entêtantes non, jusqu’à ce silence angoissant.

Beaucoup diront que cet album de Wolves In The Throne Room est très bon. Mais ils n’en auront pas saisi l’essence. "Primordial Arcana" est un recueil de noirceur incroyable, qui mélange sonorités lancinantes, parties brutes et hurlements mystiques pour s’ajouter à un univers très riche.