Le groupe
Biographie :

Wolven est un one-man band de thrash mélodique / power metal québécois formé en 2015 dans lequel opère Dominic Nudo (guitare, basse, programmation / ex-Sequence, ex-Spelldown). Après un EP sorti en 2015, "In The Mist They Wait", Wolven sort son premier album, "Verbis Diabolis", en autoproduction en Août 2017, suivi d'un EP ("Chest Of Inspiration"), et de "Misanthropy And Other Grim Tales" en Décembre 2021. Suivent deux autres EPs, "In The Mist They Wait... Still" en 2022 et "...The Lake Which Burneth With Fire And Brimstone..." en 2023.

Discographie :

2015 : "In The Mist They Wait" (EP)
2017 : "Verbis Diabolis"
2019 : "Chest Of Inspiration" (EP)
2021 : "Misanthropy And Other Grim Tales"
2022 : "In The Mist They Wait... Still" (EP)
2023 : "...The Lake Which Burneth With Fire And Brimstone..." (EP)


Les chroniques


"...The Lake Which Burneth With Fire And Brimstone..."
Note : 17/20

Si je vous disais que Nevermore s’était mis au death metal, qu’est-ce que cela éveillerait en vous ? Si la curiosité est votre première impression, ne cherchez plus loin, le dernier EP de Wolven est pour vous.

Ce projet québécois est l’œuvre d’une seule et unique personne, l’excellent multi-instrumentiste et multidisciplinaire Dominic Nudo, bassiste de formation. Couvrant sa carrière sous la bannière "Wolven" depuis ses débuts, je peux en toute honnêteté vous annoncer que ce "...The Lake Which Burneth With Fire And Brimstone..." est le plus abouti des EPs de Nudo. C’est également l'EP sur lequel il se surpasse vocalement, autant clean que growlé. Autant son chant clair rappelle justement le grand Warrel Dane, autant sa voix agressive est malsaine dans le bon sens death du terme. C’en est même terrifiant, et je dis encore cela de manière positive. Autre point à souligner, les critiques de ce style de chant disent souvent que l’on n’entend aucune parole, mais ce n’est pas le cas avec Nudo. C’est paradoxal mais ses growls sont hyper précis et clairs.

Wolven puise ses influences principalement dans le death, avec des touches deathcore et des arrangements orchestraux, avec parcimonie, mais également du power metal US comme le faisait Nevermore justement. La musique de Wolven est chargée émotionnellement. Cet EP est très généreux en contenu, près de trente minutes pour quatre pièces principales et une intro orchestrale, très "trame sonore de film". La longueur des pièces permet à Nudo d’élaborer des fresques complexes, avec en prime des solos (faits par des collaborateurs) rendus avec brio.

Les projets solo, dans lesquels tout est réalisé par une seule personne, n’ont rien de nouveau, mais clairement Dominic Nudo avec Wolven témoigne d’une passion sans borne pour le genre, et mérite amplement d’être entendu.


Mathieu
Décembre 2023




"Misanthropy And Other Grim Tales"
Note : 17/20

Si je vous dis "homme-orchestre", soyez honnêtes, la première image qui vous viendra en tête est celle de l’homme de foire que l’on peut voir à l’extérieur les soirs de festival, pour amuser la plèbe. On est vraiment, mais vraiment très loin de cette image quand vient le temps de parler de Dominic Nudo, l’homme-orchestre derrière Wolven, et qui nous présente ici son deuxième album. Multi-instrumentiste (guitares, basse, voix, batterie, orchestration, programmation), Nudo a également pris en charge à nouveaux l’ensemble des tâches de production. Difficile d’être plus "multitask" que cela.

Je ne suis pas super friand des introductions d’album, mais il faut donner le crédit quand elles sont réussies. Ici, les 2 minutes 30 de "The Weight Of Humanity" servent à bon escient le propos de l’album. Elles posent les bases pour les 45 minutes totales d’une proposition intrigante, noire et obscure. D’ailleurs, en plus d’être un excellent compositeur de death metal, Nudo possède également un talent indéniable pour les arrangements et les orchestrations dignes des plus grands films ou de jeux video. Justement, certains passages instrumentaux me rappelaient par exemple la magnifique trame sonore de la série Diablo de Blizard.

Death metal donc dans son ensemble comme je le mentionnais, mais qui incorpore également des influences thrash et power metal moderne, le tout savamment serti d’impressionnants arrangements, habilement et soigneusement travaillés. L’album peut sembler court à la première écoute, mais jamais par contre nous ressentons le sentiment qu’il y a des moments inutiles que l’on voudrait passer, tout est réglé comme une horloge. Au-delà de ces arrangements, la véritable force de Nudo réside certes dans ses talents vocaux, mais aussi dans son jeu de guitare, les solos par contre étant du ressort des excellents guitaristes Carlos Miguel et Guilherme Durao. Ces talents, Nudo les possède en plus de sa formation de base, celle qui fait de lui l’un des meilleurs bassistes du Québec. C’est peu dire !

Ceux qui me connaissent savent que je suis d’abord et avant tout un grand amateur de chanteurs. Pourtant, la pièce que je préfère sur "Misanthropy And Other Grim Tales" est l’excellente instrumentale "The Labyrinth", un morceau de 6 minutes frénétique qui ne laisse aucune chance à l’auditeur de prendre son souffle, un vrai bijou. Et que dire du morceau de résistance, sous plus de 12 minutes, qu’est "Visions Of Apocalyptic Grandeur" ? Disons seulement qu’il a composé ici son propre "To Live Is To Die" qui, pour moi, représente un solide compliment.

Évoluer au sein de l’industrie musicale est déjà un véritable tour de force. Le faire qui plus est dans le merveilleux monde du metal, cela tient plus de la passion que de la raison. Ne passez surtout pas à côté de Wolven, allez également écouter le premier album, vous ne serez vraiment pas déçus.


Mathieu
Décembre 2021




"Verbis Diabolis"
Note : 17/20

Si je vous dis Ziltoid The Omiscient, vous me répondez quoi ? Devin Townsend ? Oui, c’est vrai. Quoi d’autre ? Que c’est un de ses albums les plus réussis ? Je ne peux qu’être d’accord avec vous. Un petit effort voulez-vous ? Qu’est-ce qui pourrait donc tant relier l’un des plus grands compositeurs metal avec un nouveau venu sur la scène metal ? Je vous donne un indice de taille : le nombre de membre composant le groupe. Tout comme Townsend sur "Ziltoid", Dominic Nudo, bassiste de talent, propose ici un "one musician show" ayant composé, écrit, joué de tous les instruments, mixé et produit lui-même ce premier album complet, suite à un excellent premier EP "In The Mist The Wait" en 2015. Avec à ses côtés son fidèle collaborateur Pete Leroux au chant clair (ils ont tous deux fait partie de l’aventure Sequence, un groupe de metal progressif), Nudo présente sur "Verbis Diabolis" une approche différente avec des growls à plus de 70% de la totalité de l’album.

Vous êtes de ces gens pressés qui vivent de single en single sur leur iPod ? Pourquoi écoutez-vous du metal alors ? Trêve d’éditorial, si tel est le cas, faites-vous un point d’honneur de découvrir Wolven avec la pièce "In The Devil’s Mire". Tout y est en un amalgame condensé de pur thrash metal à saveur death, saupoudré d’une belle dose de metal progressif savamment incorporée. Et que dire de la basse ? Lorsque vous entendrez les passages sublimes des bridges et du refrain, vous saurez que vous n’avez pas affaire à "...And Justice For All" ! Et tant qu’à être sur le sujet, Nudo n’est pas qu’un bassiste hors pair, il est également un ingénieur de son professionnel, maîtrisant son art sans pareil. Sachant que le tout est fait maison, cela est d’autant plus impressionnant, des groupes professionnels mieux nantis font pâle figure face à Wolven.

"Mais c’est que mon temps est précieux moi monsieur, je n’ai pas le temps de vous lire, allez droit au but !". Seulement pour vous, fidèles des false news et de vidéos de chats en corpse paint, je vous donnerai un deuxième exemple. Rien de mieux qu’un résumé de 7 minutes 23 secondes au nom de "Wrath Of The Maskims" pour décrire sans détour la musique de Wolven. Des riffs de guitare dynamiques et nerveux, une batterie intelligente et variée, de la basse à plus finir et des passages orchestraux, le tout gentiment chapeauté par un judicieux mélange  growls - chant clair et je ne pourrais être un peu plus clair, non ? Les amateurs de riffs savoureux ne seront pas en reste. Ajoutant à ses talents de bassiste et de programmeur, Nudo s’acquitte haut la main du boulot de lead et de rythm guitar. Humblement par contre, il a su laisser à d’excellents collaborateurs, le soin de produire des solos de qualité, les choisissant avec attention, s’assurant d’une symbiose parfaite avec son projet.

Vous ne trouverez aucune ballade sur cet album. En fait, beaucoup de haine peut être ressentie sur "Verbis Diabolis". Il suinte une noirceur malsaine sur cet album qui pourtant est aussi plaisante à ressentir qu’un film d’horreur de qualité qui parvient à terrifier intelligemment plutôt que de jouer sur les clichés. Nudo possède clairement une profonde culture et la laisse transparaître dans ses textes, qui sortent des routes balisées du metal de base. Sa culture metal se manifeste également dans sa musique, avec ici des influences Iced Earth bien senties, avec en trame de fond du Pain Of Salvation et du Into Eternity. La comparaison n’est jamais de mauvais goût lorsqu’elle sert au lecteur à mieux saisir d’où vient un artiste.

Frileux de donner une chance à un musicien de la relève, nouveau sur la scène metal ? Rappelez-vous seulement de ceci : tous vos groupes préférés ont débuté quelque part, et ce n’est que par votre passion qu’ils ont su connaître du succès. D’avoir l’esprit ouvert face à la nouveauté ne démontre qu’une seule chose : que vous faites partie de la scène musicale la plus solidaire qui soit.


Mathieu
Août 2017


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/wolvenband