Le groupe
Biographie :

Wolf est un groupe de heavy metal suédois formé en 1995 et actuellement composé de : Niklas "Stålvind" Olsson (chant / guitare), Simon Johansson (guitare / Bibleblack, Memory Garden, ex-Dion Fortune, ex-Fifth Reason, ex-Satariel, ex-Steel Attack, ex-Abstrakt Algebra, ex-Crystal Caravan), Pontus Egberg (basse / Dark Illusion, King Diamond, At The Movies, Kryptonite, Tainted Nation, Treat, ex-Lion's Share, ex-Zan Clan) et Johan Koleberg (batterie / ex-Scudiero, ex-Animal, ex-HammerFall, ex-Lion's Share, ex-Section A, ex-Therion, ex-Chris Laney, ex-Frontiers, ex-Talk Of The Town, ex-Zan Clan). Wolf compte sort son premier album, "Wolf", en Avril 1999 chez Prosthetic Records, suivi de "Black Wings" en Janvier 2002 chez No Fashion Records, de "Evil Star " en Février 2004, de "The Black Flame" en Septembre 2006 chez Century Media, de "Legions Of Bastards" en Avril 2011, de "Devil Seed" en Août 2014, de "Feeding The Machine" en Mars 2020, et de "Shadowland" en Avril 2022.

Discographie :

1999 : "Wolf"
2002 : "Black Wings"
2004 : "Evil Star "
2006 : "The Black Flame"
2009 : "Ravenous"
2011 : "Legions Of Bastards"
2014 : "Devil Seed"
2020 : "Feeding The Machine"
2022 : "Shadowland"


Les chroniques


"Shadowland"
Note : 15/20

S’il existe un style de metal qui n’est pas à la veille de disparaître, malgré que celui-ci soit souvent bafoué, c’est bien le metal traditionnel. Avec un pays comme la Suède, qui met de l’avant une multitude de groupes phares dans presque tous les sous-genres du metal, il va de soi que l’une des plus grande formations du metal traditionnel sorte également de ce pays. Wolf, fier d'une carrière de plus de vingt-cinq ans, nous arrive donc ici avec son neuvième album studio.

Il ne sera pas nécessaire d’y aller en long et en large pour vous dresser un portrait de la musique du groupe. "Shadowland", malgré sa haute valeur nostalgique, se veut quant à lui un tour de force de metal traditionnel à la sauce moderne. Tout spécialement au niveau des guitares, riches et puissantes. Le metal traditionnel ne serait rien sans un frontman hors pair et Wolf n’est pas en reste avec son chanteur / fondateur Nicklas Stalvind, qui pousse ici la note à la manière des plus grands qui ont fait la renommée de ce genre.

Album plutôt long pour le genre, les onze morceaux se déclinent sur plus de cinquante-cinq minutes. Vous comprendrez que le risque que le tout devienne répétitif à la longue est assez élevé et que malgré le fait que le groupe parvienne à inclure un peu de diversité dans sa musique, le tout devient parfois lassant, surtout si cela n’est pas votre tasse de thé. Par contre, si vous êtes de ceux pour qui le metal traditionnel est encore pertinent à ce jour, vous serez plus que servis.

Wolf poursuit donc son petit bonhomme de chemin sans trop prendre de risqued, et s’assure avec "Shadowland" de porter le flambeau du metal traditionnel bien haut.


Mathieu
Mai 2022




"Feeding The Machine"
Note : 15/20

Est-ce à propos de comparer un groupe au plus grand de la NWOBHM, Iron Maiden ? Ou bien à son confrère Judas Priest ? Peut-être même que cet exercice de style, trop souvent utilisé par les chroniqueurs de mon acabit, devrait tout simplement être proscrit. Il n’en demeure pas moins qu’il est pratiquement impossible de ne pas faire référence aux grands du genre lorsqu’il est question de metal traditionnel. Bien que "Feeding The Machine", huitième album de la formation suédoise, soit sans conteste un hommage bien senti aux années folles des "Piece Of Mind" et autres "Screaming For Vengeance" de ce monde, il n’en demeure pas moins que la véritable force de Wolf est d’avoir mis au goût du jour cet intemporel style. Les attaques de guitares en duo sur les interludes de "Guillotine" en feront sourire plus d’un.

D’entrée de jeu, le travail de Fredrik Nordström derrière les consoles est colossal. La réalisation de cet album est sans conteste la pierre angulaire de l’œuvre. Elle respecte en tout point les standards du genre tout en le modernisant sans le désacraliser. Allez écouter les dernières minutes de "A Thief Inside", pièce en conclusion de l’album, et vous y entendrez tout ce dont je fais ici l’éloge : voix bien en avant-plan, guitares précises et incisives, le tout accompagné d’une section rythmique dynamique avec la basse bien présente.

Sur 12 morceaux pour près d’une heure, "Feeding The Machine" propose une variété allant de pièces ultra rapides ("Shoot To Kill", "Guillotine") aux prestations plus mi-tempo. Je dirais par contre que le plus gros défaut de l’album, à mon avis, est son manque au niveau des refrains. Bien souvent, ils tombent à plat et ne laissent pas vraiment leur empreinte dans nos têtes. C’est bien dommage car le travail de Wolf ici n’est pas du tout ponctué de chansons que l’on pourrait considérer de "remplissage". Il y a derrière le tout un véritable souci de composition, mais qui aurait gagné à posséder des refrains plus étoffés, plus accrocheurs. Cela aurait grandement aidé à démarquer les pièces l’une de l’autre et à nous les imprégner dans le cerveau.

Trop souvent snobé par l’autoproclamée "élite" du metal, il faut bien s’avouer qu’avec des formations de la trempe de Wolf, le metal traditionnel est là pour perdurer.


Mathieu
Octobre 2020




"Devil Seed"
Note : 15/20

Essayez de parler avec un métalleux de la phylogénie moléculaire des cétacés pour savoir s’ils ont leur place au sein de la famille des artiodactyles, il orientera inconsciemment la conversation sur le metal. C’est viscéral, vous ne pouvez pas luter. J’exagère… N’empêche qu’une conversation avec un headbangueur tourne neuf fois sur dix en débat stérile qui dure toute la nuit sur un groupe, un album, un mouvement… Parce que les chevelus, aussi grandes gueules que passionnés, ont la critique facile. La communauté metal, aussi vaste et variée soit-elle, forme un public exigent. Exemple frappant : les métalleux peuvent reprocher à un groupe de changer d’horizon, comme ils peuvent reprocher à un groupe de faire toujours la même chose. Mais on ne reprochera pas aux suédois de Wolf de n’avoir rien inventé, et d’être toujours aussi fidèles au pur Heavy depuis pas loin de vingt ans.

Leur septième album, "Devil Seed" (avec un tel titre, la pochette aurait pu être plus captivante qu’une échographie d’un fœtus dont le prolongement de la colonne vertébrale est un dard de scorpion…), sorti en Août, est dans la parfaite continuité de ce qu’ils ont toujours fait. Malgré un remaniement de line-up au cours des albums précédents, ne laissant que le chanteur Niklas Stålvind comme membre d’origine au sein du groupe, Wolf conserve son son, son ambiance, son énergie typiquement heavy metal, sans prétention, comme le prouve le morceau d’introduction instrumental "Ouverture In C Shark". De même pour le puissant "Shark Attack" qui suit. Nous sommes alors ensorcelés par la magie d’un groupe très comparé au divin Judas Priest. Vient ensuite "Skeleton Woman", où une guitare claire au parfum hispanique chante un solo, inédit mais bien placé. "My Demon" est le morceau qui m’est resté dans la tête pour ne plus en sortir. C’est que Wolf offre encore de remarquables mélodies, tant au niveau du chant avec le grondant "The Dark Passenger" qu’au niveau des guitares avec l’envoûtant "River Everlost". Aucun titre n’est à jeter. On constate tout de même, par rapport à un "Legions Of Bastards" (2011), ou un "Ravenous" (2009), ou n’importe lequel de ses prédécesseurs, un léger ralentissement de tempo qui colore plus ou moins "Devil Seed", comme le présentent "Skeleton Woman" ou le onzième titre final "Killing Floor", qui reprend également un son clair. Et ça leur va bien.

L’efficacité du heavy metal traditionnel demeurant intacte, "Devil Seed" ne surprendra pas et ne décevra pas. La dimension subjective d’une chronique ne permet pas souvent de dire : l’album nous fait passer un bon moment et devrait mettre tout le monde d’accord. Alors pour le coup, pas de long débat stérile. Si t’es pas d’accord j’te pète la gueule, c’est tout.


Gabba Gabba Hey
Octobre 2014




"Legions Of Bastards"
Note : 14/20

Après 11 ans de bons et loyaux services, le groupe suédois Wolf sort son sixième album "Legions Of Bastards", autant vous dire tout de suite que le titre et bel et bien révélateur. Car dès le début on est transporté dans du heavy / speed influencé bien entendu par la NWOBHM ! "Viscious Companions", "Skill Crusher", "Full Moon Possession" et "Jekyll And Hyde" envoient la sauce et sont copieux en plus !

Le groupe nous gratifie de grosses rythmiques et de des solos très bien placéss, autant vous dire que niveau musical c’est très carré, propre mais pas lisse. Côté voix c’est assez hétérogène, on peut passer du malsain à quelque chose de plus mélancolique voire grunge sur certains moments. "Absinthe", "Tales From The Crypt", "Nocturnal Rites" et "Road To Hell" tendent vers quelque chose de plus rock 'n' roll / grunge tout en gardant le côté heavy / speed, certains riffs sont très basiques, et ce n’est pas forcement un mauvais point au contraire, mieux vaut envoyer la sauce avec trois accords que de nous emmerder avec des tas de solos inutiles. On sent un réel travail du groupe pour garder les compositions assez homogènes tout en ajoutant des ponts très cohérents. "Nocturnal Rites" est définitivement ma préférée, elle mélange un refrain très efficace et des riffs à couper le souffle où on a l’impression d’être possédé, bref, cette compo dégage quelque chose de malsain mais très mélodique. Côté mixage, comme je l’ai dit ci-dessus, c’est une grosse claque dans ta gueule. Le groupe a su garder un petit côté old school tout en ayant un son travaillé comme il faut, donc ce n’est pas du brut à proprement parler mais ça a son charme ! On finira la sodomie auditive par "False Preacher", "Hope To Die" et "K-141 Kursk" qui seront les plus subtiles de l’album, surtout "Hope To Die" qui reviendra à quelque chose de plus speed / heavy, un léger retour aux sources pourrait-on dire, et que dire de "K-141 Kursk" qui est tout simplement du pur génie où le groupe nous dévoile sa simplicité comme sa complexité, c’est assez étrange d’entendre ce type de composition à la fois très nerveuse et très précise !

Bref, le groupe nous dévoile un super album avec de bons gros riffs. Un gros point noir quand même, la durée du disque : 50 minutes, le choix aurait été judicieux de retirer une ou deux compos pour éviter de décrocher à tout moment.


Motörbunny
Mars 2011


Conclusion
Le site officiel : www.wolf.nu