Le groupe
Biographie :

Within Destruction est un groupe de deathcore slovène formé en 2010 et actuellement composé de : Luka Vezzosi (batterie / Nephrolith, ex-Nexcastrum), Rok Rupnik (chant / ex-Destruction Of Uranus) et Howard Fang (guitare / Barren, ex-Defying Decay, ex-Fallen, ex-Sinking City ). Le premier album, "From The Depths", a vu le jour en Septembre 2012 chez Noiseheadrecords. Le deuxième album, "Void", sort en Février 2016 chez Rising Nemesis Records. Le troisième, "Deathwish", sort en Mars 2018 chez Unique Leader Records. "Yōkai" sort en autoproduction en Août 2020. "Lotus" sort en Septembre 2022 chez Ultra Heavy Records.

Discographie :

2012 : "From The Depths"
2016 : "Void"
2018 : "Deathwish"
2020 : "Yōkai"
2022 : "Lotus"


Les chroniques


"Lotus"
Note : 17/20

Il faut bien reconnaître que, nul en géographie comme je le suis, j’aurais bien du mal à situer la Slovénie sur une carte, et c’est péché ! En effet, Within Destruction, groupe de deathcore sovène, sort actuellement son cinquième et nouvel album, "Lotus", qui succède à "Yōkai".

Au programme 12 titres d’un deathcore aux ambiances électroniques et futuristes, aux riffs parfois à couper au couteau ("Scars") et aux voix qui partent dans tous les sens. On alterne entre le chant clair, le scream le growl, les effets tout droit sortis de la table de mixage. Le tout est, bien entendu, enregistré à la perfection par Federico Ascari et mixé / masterisé par Jeff Dunne (Stick To Your Guns, Veil Of Maya, Born Of Osiris, Chelsea Grin, pour ne citer qu’eux, donc l’homme sait faire !). Sans pour autant cracher sur sa signature musicale, Within Destruction a su apporter pour ce nouvel opus une nouvelle touche pas déplaisante.

Faisons court, faisons bien (une maxime que n’aurait pas boudé le chanteur de Napalm Death). Cet album est très bon, frais, technique (partant des fois à la course à l’échalote), précis, et agréable à écouter. Seul bémol à mon goût, la surenchère au niveau de la voix qui, jamais au grand jamais, ne rendra aussi bien en condition live.


Byclown
Novembre 2022




"Yōkai"
Note : 12/20

Avec une bonne dose d’anticonformisme, Within Destruction nous présente son nouvel album. Intitulé "Yōkai", il marque un tournant important dans l’évolution sonore du groupe, qui est maintenant indépendant. Pour ce quatrième album, Rok Rupnik (chant), Luka Vezzosi (batterie, Nephrolith, ex-Hollow Prophet), Francesco Filigoi (guitare) et Howard Fang (guitare) ont décidé d’ajouter des influences très diversifiées à leur base deathcore surpuissante.

On débute avec "Yomi", un sample introductif aux sonorités japonaises, comme le nom de l’album le laissait supposer. Mais on retrouve également des influences trap sur la fin, avant de se faire heurter de plein fouet par "Yōkai". Ce duo avec Ryo Kinoshita (Crystal Lake) renoue avec la violence que l’on connaissait au groupe, et même si des accents metalcore font leur apparition, le groupe est toujours aussi efficace. Changement d’ambiance total avec "Harakiri", un morceau oppressant avec un passage trap en collaboration avec l’Américain Bill $aber. Un mélange de genres étrange. On reste dans ce mouvement entre nu metal et deathcore pour "No Way Out", un titre lourd et imposant qui renoue avec les origines de la formation tout en incorporant leurs nouvelles sonorités, tout comme l’entraînante "Malevolent". Le morceau reste agressif et dissonant, mais le groove dansant prend le dessus avant "King Of Darkness". Bourrée de samples et effets, la rythmique est accrocheuse, mais… il manque quelque chose pour me permettre de pleinement rentrer dedans.

Retour des sonorités japonaises sur un son criard entre downtempo et slam pour "Alone", un titre dont les riffs seront brisés pour faire place à un break trap avant de revenir à une rythmique plutôt planante, sans jamais négliger l’aspect violent. Le contraste entre riffs nu metal et hurlements deathcore de "Hate Me" est surprenant mais pas inintéressant, et le son me donne une impression de montagnes russes. "Backstab", le titre suivant, m’a également beaucoup surpris. Entre les riffs simples mais agressifs, les choeurs en chant clair et à nouveau ces passages entre mathcore et trap, le groupe expérimente énormément. La courte "No Mercy" est également dans cette dynamique, entre riffs imposants et sonorités explosives, mais l’univers change totalement pour "B4ngb4ng!!". Réalisé en collaboration avec le japonais TYOSiN et l’américain Kamiyada, le titre s’axe évidemment sur une grosse dose de hip-hop / trap oppressante tout en incluant les bases lourdes de Within Destruction. Jason Richardson (All That Remains, ex-Chelsea Grin, ex-Born Of Osiris) se joint au groupe pour "Sakura", un titre instrumental très joyeux qui joue sur des leads alambiqués et perçants avant "Tokoyo-No-Kuni", un final… dans la continuité de ce nouveau son.

Within Destruction a bien changé. Entre deathcore, trap, passages samplés electro, collaborations entre univers éloignés, "Yōkai" est l’album des expérimentations pour le groupe. Certains passages restent intéressants, mais il est évident qu’il ne plaira pas à tout le monde...


Matthieu
Août 2020




"Deathwish"
Note : 18/20

Si la Slovénie nous a appris une chose au cours des dernières années, c’est bien l’existence de la Slam Police, représentée par Within Destruction. Combattant sans relâche le “Fake Slam” depuis 2010, Luka Vezzosi (batterie) et Rok Rupnik (chant) jouent un mélange de deathcore et de slam death. Ils sortent un album en 2012 avec un premier line-up, puis recrutent Janez Skumavc (basse) la même année. En 2013, ils remplacent leur guitariste lead par Damir Frlan, puis sortent un excellent album nommé "Void" en 2016. Kristjan Bajuk (guitare) complète le line-up et les cinq gaillards composent alors "Deathwish", leur troisième tuerie, qu’on vous présente maintenant !

L’album des Slovènes commence par "External Interference", un sample introductif qui nous explique l’arrivée d’aliens sur Terre. Alors rejoints le temps d’un titre par Duncan Bentley (chant / Vulvodynia, Wormhole), ils lancent les hostilités avec "Deathwish", le titre éponyme. On y découvre une composition démentiellement lourde et puissante qui fait alterner growl caverneux et pig squeal avec quelques mots en chant clair sous une avalanche de double pédale et de riffs qui abusent du palm mute pour coller aux règles du slam death. Le groupe enchaîne sur "False Revelation" qui attaque très fort dès les premières notes, tout en calant quelques harmoniques assassines de temps à autres. Une rythmique un peu plus lente, mais qui reste bien évidemment très lourde, avant d’accélérer d’un coup grâce à un blast beat puissant. Vous préférez une ambiance malsaine ? Alors c’est sur "Extinction" qu’il faut vous tourner. Ses riffs un peu atmosphériques vous plairont à coup sûr avant de revenir sur une déferlante de violence.

"Torture Ritual" ne prendra pas la peine de faire dans la dentelle avec une rythmique agressive dès les premières secondes, mais à nouveau les harmoniques dissonantes refont leur apparition et le groupe mélange toujours les deux à la perfection. Pour "Human Defect", c’est leur ami Dickie Allen (chant / Infant Annihilator) qui aide Rok Rupnik à hurler sur des riffs puissants qui mettent en avant la basse. Le chaos provoqué par leurs instruments sous-accordés permet tout de même d’inclure quelques samples futuristes qui renforcent ce côté “alien”. Pour "Downfall Of Humanity", c’est un son lointain qui se rapproche que l’on entend en premier, avant de se prendre la tornade de plein fouet. La double pédale ultra rapide renforce cet aspect violent que le groupe cultive depuis les premières secondes. Dernier invité de l’album, Adam de Micco (guitare / Lorna Shore) les aide à aligner quelques riffs et un solo sur "Darkness Swallows Life". On retrouve sur ce titre quelques harmoniques dissonantes supplémentaires qui se marient à merveille avec la violence des riffs du groupe. Un début saccadé pour "Self-Hatred" qui se transforme en une fraction de seconde en véritable rouleau compresseur avec des ambiances mystiques qui inviteraient presque à la méditation, s’il n’y avait pas cet incessant blast beat qui donne envie de frapper quiconque s’approche. Ultime composition de l’album, "Death Awaits Us All" garde la même recette qui mélange harmoniques aériennes et gros riffs gras à souhait pour le plaisir de tous, avant le sample final nommé "HMR45" . Une manière originale de terminer l’album. Ou de le recommencer.

Si le groupe prend à la dérision cette bataille “True Slam” / ”Fake Slam” sur les réseaux sociaux, ils délivrent ici une excellente galette qui plaira aux fans de son moderne, gras et lourd, façon “poing-dans-la-gueule”. Within Destruction est lancé, et gare à quiconque essayera d’arrêter le mastodonte ! Pour les avoir vus en live, la qualité est au rendez-vous !


Matthieu
Avril 2018




"Void"
Note : 17/20

La Slovénie est un pays dont on entend très peu parler quand on discute metal, à part bien sûr le super festival des MetalDays. Eh bien ça va changer avec ce petit groupe qu’est Within Destruction. L’album "Void" est pour moi l’une des très bonnes surprises de ce début d’année 2016, pour faire simple et pour rigoler on peut qualifier la musique de Within Destruction de "modern technical brutal slamming blackened deathcore", en gros le concentré de tout ce qui est poussé à son extrême dans le metal et ça dans un seul et même groupe.

Si l'on débute l'écoute de "Void" par une intro oppressante, les titres suivants vont littéralement foutre des claques de premier ordre à l'auditeur avec une omniprésence de blast beats, aucun ne va laisser reposer nos oreilles, de plus la voix terrifiante de Rok Rupnik ne nous laisse pas indifférent avec le arge panel qu'il utilise, allant du growl classique puis brutal typique slam death au pig squeal ultra perçant. Aucun titre de l'album non plus n'est à jeter car le rythme est très bien géré et toutes les compos se distinguent de par des signatures spécifiques allant de l'ambiance oppressante et malsaine au côté super brut et infernal. Pour ma part j'ai une préférence pour le titre "Desecration Of The Elapsed" qui arrive à combiner ces deux éléments avec brio.

Enfin, la cerise sur le gâteau : les featurings avec les vocalistes Adam Warren d'Oceano et Jamie Hanks de I Declare War, et Dean Lamb, guitariste chez Archspire. Ces featurings sont impressionnants, les guests font bien plus que de la figuration, comme si chacun faisait vraiment partie du groupe. Within Destruction évite également l'erreur de copier la musique de ses invités. Bref, ces featurings apportent vraiment ce qu'il faut pour rendre l'écoute plus dynamique et intéressante.

En résumé, Within Destruction a créé l'un des meilleurs albums de metal extrême de cette année et ceci ne présage que du bon pour ce groupe, leur tournée européenne avec Disentomb et Kraanium en Février dernier nous l’ayant bien démontré.


Herizo
Mai 2016




"From The Depths"
Note : 16/20

Autant l’avouer d’entrée, Within Destruction m’était totalement étranger. Le jeune groupe slovène estampé death extrême est le parfait exemple d’une industrie musicale surpeuplée au risque de passer à côté de talents certains. Car WD n’est pas seulement un excellent combo prometteur mais possède également un son bien à lui, une teinture voix très death extrême et feutrée brutal thrash dans le flow, à laquelle s’ajoute une double caisse omniprésente, des grattes tranchantes et métalliques, une basse lourde qui remonte les amygdales.

Certes tout n’est pas parfait, mais frôle tout de même l’excellent. L’excellent "Cardiomyopathy", dont le très sympathique clip est visible sur les réseaux sociaux, démontre l’incroyable maturité d’un jeune combo capable de passer à des riffs Cannibalesques, gutturaux en prime, à du mélodique tout aussi caverneux couplé à des effets et samples judicieusement placés ; constat des plus intéressants, démontrant une construction réfléchie des composition ; en un mot, Rok et ses acolytes sont de formidables conteurs d’histoires et feraient le bonheur de tout clipper averti. A commencer par "King Of Serpents" et son intro inquiétante débouchant sur un matraquage annonciateur du contenu d’un album homogène en puissance et variations rythmiques. "Demise" enfonce le clou avec ses blasts et cuts radicaux ; WD ne fait pas dans le maniérisme, absence totale de tout effet inutile ; "This Misery" inclue une voix hurlée stridente aux growls ; la touche deathcore de l’album. "As I Drown" débute sur une intro acoustique, débouchant sur une explosion électrique en deux temps, lente et pesante ; le titre est entrecoupé de prog voix qui foutent les poils ; le savoir dans le dosage est admirable. "The Price Of Heresy" nous offre une section guitare plus heavy "roulé de cordes", le chant restant assez convenu mais tout aussi intéressant. "While She Was Dying" et son rythme plus lent et surtout plus lourd, d’une massivité qui accélère le rythme cardiaque démontre la capacité du groupe à tenir la cadence sur un album, même si celui-ci ne comprend que huit titres effectifs et un neuvième musical en forme de prologue très John Carpenter, Danse Macabre ; pause salvatrice après la dernière rafale "God Of Souless".

Un album à découvrir impérativement, en attendant de voir le combo en live, où leur son brutal, devrait faire des ravages dans la fosse à condition que la voix du frontman tienne la distance.


Braindead
Novembre 2012


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/withindestructiontrueslam