Le groupe
Biographie :

Withering Soul est un groupe de black metal mélodique américain formé en 1999 et actuellement composé de : Krystofer (guitare, clavier / ex-Veneficum), Mykil (chant), Pat (basse) et Rick (batterie / Reign Inferno, ex-Dead For Days, ex-Euphoric Evisceration, ex-Earthen). Withering Soul sort son premier album, "Apparitions Of The Surreal", en Avril 2004 chez Xohol Records, suivi de "No Closure" en Mars 2011 chez Mortal Music, de "Adverse Portrait" en Juin 2015, et de "Last Contact" en Septembre 2021.

Discographie :

2004 : "Apparitions Of The Surreal"
2011 : "No Closure"
2015 : "Adverse Portrait"
2021 : "Last Contact"


Les chroniques


"Last Contact"
Note : 15/20

Troisième album pour les Américains de Withering Soul qui avaient durci le ton de leur black metal mélodique sur "No Closure" sorti en 2011 et encore un peu plus sur "Adverse Portrait" en 2015. Six ans déjà que cet album attend un successeur, c'est chose faite cette année avec "Last Contact". On s'attend à du changement là encore parce qu'il a pu s'en passer des choses en six ans !

"Visitation" nous accueille en guise d'introduction avec moins d'une minute mais déjà de l'énergie et un visage black metal clairement affiché qui laisse la place à "Allegory Of The Void" qui démarre sur un bon tapis de double et des riffs teintés de thrash. Sans aller dans la brutalité, on sent que Withering Void a gardé ce visage plus dur qui se reflète jusque dans le chant plus grave, plus arraché et plus menaçant. Les riffs sont eux aussi plus agressifs, plus froids et plus franchement black metal et quelques blasts viennent de temps en temps relever encore la dose d'agressivité. Si la musique du groupe se montrait très atmosphérique voire baroque à ses débuts, elle a tendance à devenir de plus en plus crue et proche du black metal originel au fur et à mesure que le temps passe. "Adverse Portrait" laissait entendre des velléités presque progressives dans sa façon d'intriquer les structures, de proposer des morceaux en mouvement constant. Cette fois, Withering Soul balance un black metal plus direct, plus méchant sans être non plus trop brutal et si la mélodie est toujours présente, l'ambiance est devenue plus dure, plus sombre. Les tendances baroques des débuts ont disparu et le groupe a clairement durcit le ton en tendant encore un peu plus vers du black metal froid et les claviers qui ont toujours été présents sont cette fois un peu plus en retrait. Ils appuient les mélodies et renforcent les ambiances mais ne prennent jamais le dessus et laissent les guitares mener la danse. En tout cas, même en se présentant sous un visage plus teigneux, le groupe ne perd rien de sa capacité à créer des ambiances justement, "Last Contact" en est rempli et nous emmène dans son monde sans aucune difficulté pendant une bonne quarantaine de minutes.

Withering Soul n'a pas changé de visage depuis "Adverse Portrait" mais a peut-être rendu son propos plus concis, plus contrôlé et "Last Contact" est du coup doté d'une efficacité imparable. Si les morceaux durent en général cinq minutes, le groupe ne perd pas de temps et développe ses ambiances sans jamais s'étaler outre mesure. On sent que la composition a été travaillée, que rien n'a été laissé au hasard et que l'efficacité était le mot d'ordre. Même "Of Blackened Pillars" qui dépasse les sept minutes ne manque pas d'impact et paraît en durer trois de moins. Même les blasts n'ont probablement jamais été aussi présents que sur ce nouvel album, "Into The Harrowing Expanse" est d'ailleurs bien belliqueux dans le genre. "The Transcendence Of Night" prend carrément des airs death metal par moments et se montre lui aussi bien teigneux. Les deux précédents albums montraient que Withering Soul se dirigeait vers un black metal plus dur, plus froid et plus frontal et le bouchon est poussé encore un peu plus loin avec "Last Contact". Ce que l'on sent aussi, et heureusement, c'est que le groupe maîtrise de plus en plus son propos et compose de plus en plus efficacement. Ce nouvel album ne connaît pas de moments de faiblesse et sa durée de quarante minutes lui évite le syndrome du passage à vide. La production s'améliore aussi avec le temps et on est bien loin du premier album au son brouillon et étouffé, "Last Contact" bénéficie d'un son puissant, clair, relativement propre (on garde un peu de saleté sur les guitares quand même, ça reste du black) et une batterie organique, bref tout ce qu'il faut pour donner de la patate et suffisamment de clarté à la musique de Withering Soul.

"Last Contact" est donc un album plus dur et teigneux que ses prédécesseurs mais qui laisse tout de même de la place aux ambiances qui se font elles aussi plus froides. Withering Soul monte d'un cran en qualité à chaque album et ce nouveau méfait se montre plus concis et percutant que "Adverse Portrait" qui développait des structures plus complexes et qui était déjà très bon dans son genre.


Murderworks
Octobre 2021




"Adverse Portrait"
Note : 12/20

Withering Soul est un groupe américain officiant dans le black mélodique. Et quand on en arrive à ce genre précis, j’ai toujours mes doutes car la scène se trouve souvent peu innovatrice. On ne compte d’ailleurs plus les doublons répétitifs, rabachant toujours les mêmes orchestrations sans que cela ne surprenne plus personne. Et personnellement, à force d’écouter toujours la même chose, cela finit par m’ennuyer ET à me mettre en colère. N’ayant jamais eu l’occasion d’écouter ces musiciens de Chicago, c’est donc avec doute que j’entame cette écoute.

L’album s’ouvre sur "Vestige". Une introduction qui se veut d’ors et déjà grandiloquente, et qui cherche à atteindre un aspect majestueux sans réellement y parvenir. Le titre se veut dramatique, mais la guitare peine à nous plonger dans l’ambiance. Un début mitigé donc, qui n’annonce pas grand-chose, et qui semble déjà être réchauffé. Passé l’introduction, "No Longer Within" ouvre les festivités. Et si le côté plus incisif du titre me plaît déjà plus, je ne peux m’empêcher de penser aux vieux albums de Moonspell. Ce genre d’hommage à peine dissimulé se retrouvera d’ailleurs également dans le titre suivant "The Dreadful Echo" où on retrouve la même influence, et peut-être un peu de Type O Negative. Mais peut-être que je vais chercher trop loin. Les vocaux ne sont pas expressifs, et malgré l’alternance entre une voix grave et puissante, et des cris gutturaux, la magie n’opère pas. Le tout manque cruellement d’intensité et d’intention. Avec "Awakening", on voit un peu la lumière, avec un frêle espoir que le contenu de l’album s’améliore et devienne plus passionné. Les guitares se font plus pressantes, les vocaux cherchent à vous emporter, et la batterie cherche à instaurer une litanie destructrice dans votre esprit. Ce sera pourtant l’un des seuls moments de bravoure de Withering Soul, et ce n’en est même pas un. Un bon point va également au titre suivant "Hour Of Obstinacy" qui se révèle relativement efficace, et qui possède un bon potentiel. Les vocaux se font plus durs, et plus insistants, et pour une fois, on ressent un peu d’intensité. Ces deux titres sont définitivement ceux qu’il faut sauver dans cet album. Le soufflet retombe avec "Hex Illusion" qui retombe dans les vieux travers de la simplicité, et du terrain connu. Il y a quelque chose d’étonnant avec cet album, c’est que j’ai véritablement l’impression de l’avoir déjà entendu quelquepart. Dans une autre vie, dirons-nous. Que dire de "Shadow Path" ? Mêmes influences qu’en début d’album, sauf que là jackpot, j’entends clairement l’inspiration venant de Dimmu Borgir. Et ça me rend nostalgique des vieux albums de Dimmu tiens. L’album se termine sur "In Absence" qui ne réhaussera pas la donne, je le crains fort.

Le problème de Withering Soul est pour moi identitaire. C’est fâcheux qu’un groupe ayant déjà du vécu derrière lui, peine à ce point à trouver un son qui lui est propre. La production est soignée, et les musiciens semblent maîtriser leur sujet mais... l’hommage doit un jour s’arrêter. Je comprends la fascination pour les grandes oeuvres et noms du black mélodique, mais j’aimerais vraiment trouver un groupe qui pour une fois innoverait de façon probante et ne stagnerait pas dans le chemin tracé par ses aînés. L’album manque d’intensité et dynamisme. En fait, il manque d’âme. Et c’est regrettable.


Velgbortlivet
Août 2015


Conclusion
Le site officiel : www.witheringsoul.com