Le groupe
Biographie :

Witheria est un groupe de thrash metal finlandais formé en 2001 et actuellement composé de : Rob Diver (batterie / ex-Starlit Black, ex-Fallout), Markus "Kusmar" Taipale (guitare / Nowen, ex-Starlit Black, ex-Fallout), Tuberculosis (chant / Assatur, Spirit Disease, ex-Fallout), Mikko "Lappis" Lappalainen (guitare / Nowen, ex-Strym) et Max Pekkonen (basse / The Jasser Arafats, ex-Joukkomurha). Witheria sort son premier album, "Infernal Maze", en Août 2006 chez Twisted Face Productions, suvi de "Painful Escape" en Février 2009 chez Stay Heavy Records, de "Vanishing Order" en Mars 2011 chez Violent Journey Records, de "Devastating Return" en Mai 2014, toujours chez Violent Journey Records, et de "Infinite Recollection" en Juin 2017 chez Twisted Face.

Discographie :

2006 : "Infernal Maze"
2009 : "Painful Escape"
2011 : "Vanishing Order"
2014 : "Devastating Return"
2017 : "Infinite Recollection"


Les chroniques


"Infinite Recollection"
Note : 16/20

Des cerveaux violets dessinés à l'ancienne contrôlant un vaisseau spatial ; voici une illustration signée J. Riikonen qui colle parfaitement au cinquième album des Finlandais de Witheria. En effet, à travers huit titres d'une durée totale de cinquante-deux minutes, le groupe jongle ici avec dextérité entre thrash old school et metal progressif. L'intro du premier titre, "UCB", nous en donne un exemple parlant avec son tapping à la Dream Theater suivi d'un bon riff typiquement thrash.

Tant au niveau de la production que de l'univers musical, on peut rapprocher ici Witheria d'un Vektor en plus dépouillé et moins jusqu'au-boutiste. On retrouve, en effet, un son de guitare assez cosmique et une volonté de nous embarquer dans un univers bien particulier. Je pense notamment à la planante instrumentale "Isolation" qui offre une intéressante respiration en milieu d'album ou à l'excellente utilisation de la basse fretless dans "Within The Multitude Of The Slave Brains". On a bien sûr droit à beaucoup de virtuosité dans cet album mais sans jamais tomber dans la pure démonstration ou dans la course effrénée à la vitesse comme peut le faire Vektor sur certains titres.

La force de cet album est de proposer un très bon équilibre entre d'un côté, la dimension complexe et mélodique du prog et, de l'autre côté, l'efficacité et l'énergie du thrash. Cet équilibre délicat est cependant mis un peu à mal par le chant death très bestial de Tuberculosis qui est plutôt dérangeant à la première écoute. L'exemple le plus marquant est l'ignoble tentative de chœurs growlés sur "Cracks In The Fabric of Illusions" qui est clairement une insulte au bon goût ! Néanmoins, comme pour Vektor (désolé, je manque un peu de références en thrash / prog), on finit par s'habituer un peu mieux à la voix du chanteur au fil des écoutes.

Au final, Witheria nous propose ici un album intéressant et très accrocheur avec des compositions variées et bien inspirées. Plus axé sur la volonté de façonner un univers musical singulier que sur l'envie de tout casser, cet "Infinite Recollection" apporte une agréable bouffée de fraîcheur au milieu d'une scène thrash qui peine à se renouveler.


Zemurion
Juillet 2017




"Devastating Return"
Note : 13/20

Même si Witheria ne pratique pas le style que je suis le plus à même de juger, ce n'est pas pour autant une totale découverte pour moi... En effet, j'ai eu l'occasion de fréquenter le chanteur du groupe lors du MetalCamp 2008, et suite à ça, il est venu une fois sur Lyon, ce qui m'a permis de récupérer un des albums du groupe. C'était une découverte plutôt sympathique à l'époque, et c'est donc avec une certaine nostalgie que je vais m'atteler à la chronique de ce nouvel album intitulé "Devastating Return"... A pochette old-school, musique old-school ??? Réponse dans ces lignes...

Dès les premières notes du premier riff, on sait qu'on est en présence d'un pur groupe de thrash-metal !!! Cette certitude ne nous abandonnera d'ailleurs à aucune seconde de ce quatrième album remarquablement bien produit... Une batterie puissante et redoutablement efficace, des guitares entre thrash (pour la rythmique) et heavy-metal (pour les leads et les solos), bref, seul le chant dénote un peu, étant plutôt dans un style extrême, à la frontière du thrash et du death !!! Mais l'ensemble est tout ce qu'il y a de plus cohérent, combinent intelligemment la puissance d'un son moderne avec l'efficacité d'une musique résolument old-school... Du grand art !!!

Mais très vite, les nombreuses influences du groupe vont faire leur apparition, à l'image d'un deuxième morceau, "Passenger Of Thought", dont Chuck Schuldiner n'aurait pas renié certains riffs... Le morceau reste incroyablement accrocheur et bien exécuté, mais on ne peut s'empêcher de penser à Death, c'est indéniable !!! Et à l'image de cet illustre parent, les solos de ce morceau sont plutôt bien envoyés... Et que dire des lignes de basse ??? Witheria est véritablement un groupe à la technique redoutable !!! Mais que penser alors du morceau suivant, "Burnt To Ashes", qui vous fera sans doute penser à un certain Arch Enemy... Influence discrète mais évidente, à l'image du refrain mélodique !!! J’avoue être, à ce stade de l'album, un peu perplexe...

On enchaîne avec "Raft Of Desolation" et là encore, je me trouve face à un lien de parenté évident : cette fois-ci, on a bel et bien l'impression d'être en présence d'un morceau de Kreator !!! Le pire, c'est que ce soit pour les passages Death ou Kreator, le chant s'adapte pour que la ressemblance soit encore plus flagrante... Et à partir de ce moment, ça me dérange vraiment !!! Autant les morceaux sont très plaisant à écouter, parfaitement exécutés, avec un niveau technique impressionnant, un son tout simplement brillant ainsi qu'un efficacité et une pertinence de tous les instants, mais je ne peux vraiment pas m'empêcher de penser à toutes ces illustres références... Et même si chaque morceau propose des riffs heureusement très personnels, le morceau suivant sera toujours là pour vous rappeler un autre grand nom de la scène !!!

Ainsi, avec un "Some Wounds Will Not Heal" plutôt rapide et agressif, je vais aisément penser à Destroyer 666, surtout avec l'utilisation des chœurs, même si l'ensemble est vraiment très bien fait... "Thrown Down The Well"vous rappellera une fois encore les incontournables Arch Enemy !!! Mais rassurez-vous, vous trouverez bien aussi un peu de Slayer ou de Destruction ici et là si vous cherchez bien... Tout ça pour dire que j'ai autant l'impression d'entendre un album de Witheria qu'un album de reprises thrash-metal !!! Et c'est bien cela qui me dérange le plus... Car c'est vraiment dommage de manquer à ce point de personnalité quand on bénéficie de tels musiciens et d'une telle production !!! Cet album aurait pu être magistral, mais sera au final seulement bon...

Quand on fait abstraction de tout ces grands noms du genre, ce "Devastating Return" reste en effet un album très plaisant qui vous rappellera bien des souvenirs ou qui permettra aux plus jeunes de mettre un pied dans un style intergénérationnel et fédérateur par excellence, entre la musicalité du heavy et l'agressivité du metal extrême... Les victimes de ce dilemme seront à n'en pas douter les "anciens" qui préféreront écouter les grands groupes de leur époque plutôt que les groupes plus modestes d'aujourd'hui, même tout droit venus de Finlande !!! Espérons que Witheria reprenne ses solides bases, digère aux mieux toutes ses influences et nous sorte un cinquième album d'anthologie... Le surprenant et mid-tempo "Back On Earth", morceau de clôture de l'album, me donne d'ailleurs bon espoir en l'avenir !!! A suivre donc...


Carcharoth
Juillet 2014


Conclusion
Le site officiel : www.witheria.com