Le groupe
Biographie :

Withered est un groupe de black / death metal américain formé en 2003 et actuellement composé de : Mike Thompson (guitare, chant / ex-Necroflesh, ex-Social Infestation, ex-Puaka Balava), Beau Brandon (batterie / Waited), Rafay Nabeel (basse / Spewtilator, ex-Mangled) et Dan Caycedo (guitare, chant / ex-Leechmilk, ex-Sons Of Tonatiuh, ex-Lost Hours). Withered sort son premier album, "Memento Mori", en Août 2005 chez Lifeforce Records, suivi de "Folie Circulaire" en Juin 2008 chez Prosthetic Records, de "Dualitas" en Octobre 2010, de "Grief Relic" en Mai 2016 chez Season Of Mist, et de "Verloren" en Juin 2021 chez Season Of Mist / Underground Activists.

Discographie :

2005 : "Memento Mori"
2008 : "Folie Circulaire"
2010 : "Dualitas"
2016 : "Grief Relic"
2021 : "Verloren"


La chronique


Cinquième album pour les américains de Withered qui nous amènent un nouveau pavé baveux du nom de "Verloren". Le groupe officie dans un style mêlant un peu de black, un peu de death, du doom, du sludge, bref tout ce qui peut créer une ambiances glauque et poisseuse. Withered n'a pas changé son fusil d'épaule pour cette fois et vous propose une petite virée dans les égouts les plus proches.

Les huit minutes de "By Tooth In Tongue" débutent l'album par des arpèges en son presque clair déjà bien glauques et malsains, pas de doute le groupe sait accueillir ! C'est sans compter sur les grosses guitares qui débarquent à grands renforts de dissonances et de riffs poisseux. Pas de brutalité pure par ici, pas de gros barrages de blasts non plus sur ce premier morceau, juste une puissance sale et une violence sourde qui donne l'impression de pouvoir exploser à tout instant. La musique de Withered est noire et rampante, elle laisse derrière elle une traînée d'une substance non identifiée dans laquelle vous n'avez pas envie de mettre les pieds. Même quand le chant clair fait son apparition il ne contribue pas à adoucir le propos, il le rend au contraire encore plus hanté et inquiétant. La production est à l'avenant avec un son presque caverneux sur la batterie et des guitares assez grasses à mi-chemin entre la couenne et l'essaim de bourdons. Certains ont fait le rapprochement avec le Gorguts dernière période mais à part certaines dissonances et le tempo assez lourd, il n'y a pas grand-chose en commun. Withered est bien plus poisseux, moins empreint de finesse et pose des ambiances plus sales. "The Predation" accélère le rythme et se fait plus primitif et brutal tout en gardant cette couche de crasse et ces ambiances dégueulasses. Les riffs dissonants prennent des airs de Portal dans leur folie, impression renforcée par la présence de blasts et de ce son de guitares bourdonnant. Sur huit morceaux, trois atteignent les huit minutes, Withered prend le temps de les poser ces fameuses ambiances et développe un climat malsain pendant les quarante-cinq minutes que dure l'album.

Les autres morceaux tournent autour des cinq minutes et prennent une approche un peu plus directe, sans pour autant sombrer dans la violence pure et dure. "Dissolve" sent d'ailleurs le Morbid Angel avec ce tempo très lourd appuyé à la double grosse caisse. Que ce soit sur un tempo lourd ou une grosse accélération à coups de blasts la musique, de Withered reste étouffante, le groupe ne lâche jamais la pression et ne vous laisse pas reprendre votre souffle. Même l'interlude d'un peu plus de deux minutes "Passing Through..." est tellement glauque que vous ne pourrez pas en profiter pour sortir la tête et chercher un peu d'air. Même le morceau-titre avec sa guitare acoustique trouve le moyen d'être malsain, en plus d'introduire le dernier pavé de l'album, "From Ashen Shores" avec ses huit minutes écrasantes, comme le reste de l'album. Globalement, on retrouve la même patte que sur les précédents albums et Withered n'a pas changé grand-chose à sa formule, mais celle-ci est tellement efficace et pose des ambiances tellement poisseuses et malsaines que l'effet est réussi. Le groupe a en plus la bonne idée de ne pas s'étirer pendant des plombes et garde un maximum d'impact, en trois quarts d'heure la messe est dite et "Verloren" a posé sa bave partout. Sol, plafond, moquette, ça va dégouliner des enceintes et vous pourrir la déco. Les explosions de violence ne sont pas légion mais elles font mal et quand Withered lâche les blasts et les hurlements, ça ne plaisante pas. Le chant passe d'ailleurs par le growl, le chant crié, hurlé, bref par toutes les façons de vous cramer les tympans et de vous faire comprendre que par ici on n'est pas content.

Withered nous sort un album dans la lignée de ses prédécesseurs, toujours à cheval entre le death, le doom, le sludge et une pincée de black parce que le tout n'était pas encore assez sombre et crade évidemment. Si vous connaissez déjà bien le groupe, "Verloren" ne vous surprendra pas mais il vous donnera ce que vous êtes venu chercher, une bonne dose de sang, de crasse et de boue.


Murderworks
Août 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/witheredmetal