Le groupe
Biographie :

Fondé en 2011, le groupe toulousain s'est imposé comme la référence française de la scène stoner / doom. Inspiré par Electric Wizard, les membres du trio viennent de formations émérites (Darvulia, Sektarism...). Après un album éponyme sorti en 2014, un passage au Hellfest Open Air Festival en 2015, Witchthroat Serpent revient en 2016 avec un nouvel opus "Sang-Dragon". La musique du trio se veut psychédélique, occulte et pourtant très vintage, elle transpire les années 70 et les influences heavy Sabbathiennes. "Swallow The Venom" sort en Novembre 2018 chez Svart Records. "Trove Of Oddities At The Devil's Driveway" sort en Mars 2023 chez Heavy Psych Sounds.

Discographie :

2014 : "Witchthroat Serpent"
2016 : "Sang-Dragon"
2018 : "Swallow The Venom"
2023 : "Trove Of Oddities At The Devil's Driveway"


Les chroniques


"Trove Of Oddities At The Devil's Driveway"
Note : 14/20

Les Toulousains de Witchthroat Serpent, en activité depuis 2011, ont choisi un nom à rallonge pour leur quatrième album studio en date : "Trove Of Oddities At The Devil's Driveway", sorti le 3 Mars dernier sur le label italien Heavy Psych Sounds. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, fidèle à la tradition propre au doom / stoner actuel, le groupe a pondu six titres dont la longueur excède presque tous les cinq minutes !

Au vu de la pochette ornée d’une bâtisse évoquant le motel du Psychose d’Hitchcock, on a le pressentiment que la musique a quelque chose d’anxiogène. En effet, ce nouvel opus est un monument de mélodies lancinantes et de riffs pachydermiques sur fond d’atmosphères inquiétantes voire horrifiques. Le rituel sonore commence en beauté avec le morceau "Multi-dimensional Marvelous Throne" qui ne dure pas moins de dix minutes et plante tout de suite le décor. La voix hallucinée du chanteur-vocaliste Fredrik nous fait d’emblée rentrer dans une autre dimension, entre rock occulte, doom et stoner avec une bonne dose de psychédélisme à la clé.

Côté influences musicales, on ne peut s’empêcher de penser à Electric Wizard tant le son des toulousains est très inspiré de celui des Anglais. A coup de pédale flanger et d’effets sonores typiquement seventies, le groupe nous transporte dans un univers étrange digne de la bande originale d’un film de vampires gothique des années 60, comme l’illustre parfaitement le morceau instrumental "The Gorgon". D’ailleurs, les titres de ce disque font presque tous référence à l’univers des films de la Hammer et des films de genre des années 70 / 80 comme ceux de Lucio Fulci ou Dario Argento. On décèle d’ailleurs ici ou là quelques samples tout droit sortis de films de genre du siècle dernier. On sent d’emblée que les membres du quatuor occitan ont été biberonnés très tôt au son de Black Sabbath et Candlemass mais sont également d’authentiques amateurs de films d’horreur.

Allumez des cierges à la gloire de Lucifer, plongez-vous dans l’obscurité presque totale et laissez-vous bercer au son de morceaux ultra heavy comme "Yellow Nacre" ou "Mountain Temple In Bleakness" afin de ressentir toute la force du son de Witchthroat Serpent ! Pour ne rien gâcher, ce disuqe bénéficie d’une production sans aspérités. Culte !


M.B.
Mai 2023




"Swallow The Venom"
Note : 18/20

Voilà le moment tant attendu pour tout inconditionel de doom / stoner avec un minimum de goût : le retour de Witchthroat Serpent ! En effet, les Toulousains, qui sont loin de passer inaperçus, nous ont concocté un troisième album, "Swallow The Venom", qui sent bon la forêt et la sorcellerie. Et l'artwork à couper le souffle (qui est aussi en totale cohésion avec le titre de l'album) réalisé par Andy Julia nous donne rééllement envie d'écouter ce qu'ils nous réservent !

Sur la lignée de "Sang-Dragon" sorti en 2016, les huit titres de cet opus nous summergent d'un doom brumeux avec des pics stoner psychédéliques. On retrouve la musique du groupe mais avec une certaine maturité et une personnalité plus affirmée. Ainsi, bien que l'inspiration d'Electric Wizard soit toujours là, notamment avec le chant de Fredrik Bolzann qui est assez proche de celui de Justin Oborn, le groupe se détache du groupe fondateur pour faire du Witchthroat Serpent. Et le résultat est plus que positif. "Swallow The Venom" se trouve être plus occulte, avec une essence ésothérique palpable tout du long, et plus particulièrement dans l'introduction très païenne et chamanique "Feu Sacré". Ensuite, on se prend un veritable mur de son avec notamment "Lucifer's Fire". On a une musique lourde, peut-être pas autant que With The Dead, mais qui s'en rapproche quand même en nous en mettant plein la tête ! La musique est également plus sombre et plus froide comparée aux travaux passés. On pense alors à "Red Eyed Albino" qui nous invite à un sabbat avec des riffs hynotiques et pachydermiques. "The Might Of The Unfailing Source", qui est plus rythmé, nous envoûte, tout comme le captivant et addictif "Hunt For The Mountebank" qui est le morceau le plus court mais terriblement efficace !

Le bassiste Lo Klav, qui a quitté le groupe après l'enregistrement de l'album (remplacé par Ügo Greifengeier), a su apporter beaucoup de personnalité dans les titres avec une basse bien mise en valeur qui amène une certaine tension. C'est d'ailleurs ce qui nous séduit en premier dans le morceau "Pauper's Grave", cette basse grasse et orgasmique crée un suspens fou ! Mais il n'y a pas que cela d'intéressant dans ce titre qui est l'un des meilleurs de l'album, il nous offre pas mal de surprises avec une composition variée qui passe d'une lenteur abyssale à des passages plus punchy ou psychés. "Scorpent Serpion", qui est plus long à se mettre en place, peut paraître un peu mou au début mais en se mettant vraiment dedans l'on comprend ce qu'apporte ce morceau et nous rentrons alors dans une agréable transe cosmique. Et on termine cette écoute avec "No More Giant Octopus" qui est aussi une vraie bombe psychée mais qui est aussi plus mélodique et vibrante.

"Swallow The Venom" est définitivement l'album de la maturité pour Witchthroat Serpent ! Chaque titre a sa place et se complète pour créer un album qui allie force et inspiration, devenant ainsi essentiel dans notre CDthèque.


Nymphadora
Octobre 2018




"Sang-Dragon"
Note : 16/20

Les Toulousains de Witchthroat Serpent, forts du succès de leur premier opus, reviennent avec de nouvelles compositions qui frappent toujours plus fort ! Ce "Sang-Dragon" a déjà tout d'un grand, rien qu'en regardant cet artwork bluffant et qui attire le regard, réalisé par Branca Studio.

Le trio nous amène ainsi dans une transe durant sept morceaux bercés dans un stoner / doom toujours aussi efficace. La première moitié est vraiment excellente, avec des titres percutants, comme dans "A Caw Rises From My Guts", "Lady Sally" et "Siberian Mist". Il est difficile de parler de chacun d'eux en particulier car ils sont dans la même veine sans être pour autant identiques, et ils forment un tout très cohérent. Les riffs sont bien gras et dégoulinants tout en restant très propres pour conserver de la puissance. C'est profond, groovy, et psyché bien comme il faut.

Le chant à la Electric Wizzard fait toujours son effet et colle bien avec le reste. Et le fait qu'il ne soit pas trop présent permet des passages instrumentaux et hypnotiques qui nous laissent nous évader. On s'évade mais on se fait aussi lobotomiser le cerveau avec ce son qui tambourine, c'est surtout le cas avec "Siberian Mist". Les morceaux sont donc lourds mais aérés, ce qui les rend frais et faciles d'écoute. La seconde partie de l'album est moins percutante mais est loin d'être mauvaise pour autant, avec de bons titres tels que le planant "Behind Green Eyes", "Into The Black Wood" ou un "Mystical Devotee" sombre et occulte.

On peut compter sur les Toulousains pour briller par leurs talents, "Sang-Dragon" est un opus qui tient en haleine jusqu'au bout et qui est vraiment bien travaillé. C'est de la bonne came !


Nymphadora
Octobre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/witchthroatserpent