Le groupe
Biographie :

Winterage est un groupe de power metal symphonique italien formé en 2008 et actuellement composé de : Gabriele Boschi (violon), Daniele Barbarossa (chant), Luca Ghiglione (batterie), Matteo Serlenga (basse), Gianmarco Bambini (guitare / Altair, Rising Dark). Winterage sort son premier album, "The Harmonic Passage", en Février 2015 chez Nadir Music, suivi de "The Inheritance Of Beauty" en Janvier 2021 chez Scarlet Records, et de "Nekyia" en Juillet 2023.

Discographie :

2011 : "Winterage" (EP)
2015 : "The Harmonic Passage"
2021 : "The Inheritance Of Beauty"
2023 : "Nekyia"


Les chroniques


"Nekyia"
Note : 16/20

J’ai parfois l’impression, personnellement, qu’après avoir connu l’âge d’or de groupes de power metal symphonique comme Rhapsody, Fairytales, Freedom Call et Dark Moor, pour ne nommer que ceux-ci, que ce style stagne depuis trop longtemps. Par chance, des groupes comme Frozen Crown redore le blason du power metal, et Winterage n’est pas indifférent à cela également.

Proposant son troisième album complet avec "Nekyia", le groupe italien s’aventure donc sur le chemin tracé il y a déjà plus de trente ans par leurs confrères de Rhapsody qui, à l’époque, avaient créé toute une déferlante avec "Legendary Tales". "Nekyia" n’est pas différent du "légendaire" album de la bande à Turilli, avec sa typique introduction orchestrale menant directement à "Simurgh The Firebird", pièce ultra rapide aux accents cinématographiques. Comme je le mentionnais en début de chronique, ayant connu la période la plus faste de ce genre de power metal, je suis toujours ravi lorsque je tombe sur un album de la trempe de "Nekyia" qui, sans révolutionner le style, témoigne tout de même d’une passion sans bornes pour s’assurer de sa pérennité. Masterisé par Jacob Hansen, "Nekyia" possède un son moderne et sombre qui aidera grandement à rendre le power metal un peu plus sérieux qu’il peut être considéré par l’élite parfois.

D’ailleurs, la pièce-titre de l’album est une excellente représentation de cette dernière affirmation. Les arrangements orchestraux sont sublimes et les guitares sont graves et puissantes. La pièce démarre sur des blast beats, habituellement retrouvés dans le death metal, ce qui est un excellent ajout. Cela ajoute un niveau technique au morceau. La performance de Daniele Barbarossa au chant est impeccable. Sorte de mélange entre Fabio Leone et Alessandro Conti, sa voix haut perchée est puissante et lui permet de livrer des mélodies complexes et travaillées. Il me rappelait également le chanteur de Aquaria, un groupe plutôt méconnu, mais dont le travail est fort similaire à Winterage.

Si vous êtes de ceux qui, comme moi, sont plutôt déçus des dernières offrandes en matière de power metal symphonique, réjouissez-vous, car Winterage est là pour satisfaire nos désirs.


Mathieu
Août 2023




"The Inheritance Of Beauty"
Note : 16/20

Dites-moi, appréciez-vous les introductions instrumentales ? Et lorsqu’elles font près de quatre minutes, qu’en pensez-vous ? Je vais vous avouer d’emblée que je ne suis pas friand de ce genre d’exercice. Plus souvent qu’autrement, je vais même jusqu’à sauter directement à la première pièce chantée de l’album. Cette "Overture" donc se veut un avant-goût instrumental de ce qu’offre Winterage comme power metal. Il faut donner au groupe la qualité de la production et des arrangements. Le volume à fond, on ressent vraiment toute la puissance que le groupe veut insuffler dans sa musique. L’un des points forts du groupe, cependant, est la présence d’une véritable violoniste et non pas de samples. Tout comme Mago de Oz, cela ajoute une facette intéressante à la musique du groupe, rendant le tout moins artificiel.

Produit par Tommy Talamanca (Sadist) et Roberto Tiranti (Labyrinth), "The Inheritance Of Beauty" se veut puissant et épique, mais souffre malheureusement du côté des guitares. Elles apparaissent beaucoup trop minces pour le mur de son qui les affronte. Jacob Hansen a fait ce qu’il a pu au niveau du mastering, mais comme il n’a pas fait la prise de son, on ne peut lui en vouloir pour le mix final. Même la voix en souffre également, se retrouvant souvent écrasée derrière la section rythmique. Dommage, car Daniele Barbarossa est excellent dans le rôle que l’on attend de lui. Registre haut perché, proche de Szymon Kostro (ex-Pathfinder), il livre ici une solide performance, pratiquement sans accent.

Puisqu’il est fait mention ici de Pathfinder justement, les amateurs de power metal symphonique seront en terrain connu ici tant les deux formations sont similaires, à la différence que la présence de Gabriele Boschi au violon apporte des influences folk qui ne sont pas nécessairement présentes chez Pathfinder. "The Inheritance Of Beauty" est justement un magnifique tableau composé de multiple moments épiques et mélodiques. Le tout tracé sur une toile de fond de power metal symphonique rapide et énergique, on est devant une belle représentation de ce que doit être ce genre.

Ajoutez à cela des orchestrations et des chœurs qui s’incorporent à merveille à la musique plutôt que donner l’impression de n’avoir été que juxtaposés et vous avez en mains un solide tour de force du genre. Par chance, pour éviter le piège linéaire dont est souvent affublé ce style de metal, Winterage s’assure d’une diversité avec des pièces résolument folk comme l’excellente "The Mutineers" rappelant Elvenking. Et que serait le metal à saveur "trame sonore de film" sans sa pièce de résistance, dépassant les 16 minutes, comportant tous les arrangements déjà proposés par le groupe et bien sûr l’éternel narrateur (pas trop mauvais, cette fois-ci, je dois l’avouer) ! Face à une telle pièce, le risque est toujours élevé. Dans le cas de "The Amazing Toymaker", on ressent tout de même l’ampleur du travail derrière celle-ci. Le groupe y va même de segments qui ne sont pas sans rappeler ce que l’on pourrait appeler d’avant-garde metal, ou de "circus metal" tant qu’à faire dans les sous-genres. Cela confère au morceau un côté technique et théâtral qui rend le tout fluide et sans répétition, ce que je considère primordial lorsque l’on dépasse les 7-8 minutes. On y retrouve même des growls mes amis, le style vocal tant détesté des puristes du power metal.

Ce qui, difficile de le nier, fut instigué par Rhapsody avec à sa tête Luca Turilli, est maintenant surpassé par de nombreuses formations, et il est parfois difficile de sortir du lot le meilleur de l’ensemble. On peut dire hors de tout doute que Winterage tire plutôt bien son épingle du jeu et permettra au genre de ne pas seulement demeurer sous un respirateur artificiel.


Mathieu
Février 2021


Conclusion
Le site officiel : www.winterage.net