Le groupe
Biographie :

White Stones est un groupe de death metal progressif espagnol formé en 2019 et actuellement composé de : Martín Méndez (basse, guitare / Opeth, ex-Eternal, ex-Fifth To Infinity, ex-Requiem Aeternam, ex-Proxima, ex-Vinterkrig), Jordi Farré (batterie / Apologoethia, Ered, Sheidim, ex-The Zen, ex-Abrahel, ex-Cruciamentum, ex-Karlahan) et Eloi Boucherie (chant / Vidres A La Sang). White Stones sort premier album, "Kuarahy", en Mars 2020 chez Nuclear Blast.

Discographie :

2020 : "Kuarahy"


La chronique


White Stones est le projet parallèle de Martin Mendez, bassiste d'Opeth, qui en profite pour un faire un double retour aux origines. Un premier musical puisque ce projet le voit renouer avec le death metal et un deuxième plus personnel puisque cet album est fortement lié à son pays d'origine, l'Uruguay. "Kuarahy" est donc un album très personnel dans lequel un musicien habituellement bien discret va se livrer.

C'est le morceau titre qui démarre les hostilités en guise d'intro assez mélodique et sombre aux sonorités sud-américaines marquées avant de laisser place à "Rusty Shell" qui démarre vraiment les choses sérieuses. Le death metal est bien là ne serait-ce que dans les growls ou des blasts épisodiques mais on garde tout de même une teinté progressive qui n'est pas sans rappeler Opeth justement. Cependant, White Stones a sa patte propre et ne peut en aucun cas être résumé à un side project pour ceux qui voudraient retrouver le visage death d'Opeth. Beaucoup seront sûrement tentés de résumer ce groupe à ça mais ce ne serait pas très judicieux, la façon de composer est parfois similaire mais vu le temps que Martin Mendez a déjà passé au sein du groupe, cela se comprend aisément. Toutefois, c'est bien son visage et ses influences que l'on reconnaît ici, White Stones est l'expression personnelle d'un musicien (même si le travail s'est probablement fait en groupe) et non pas le palliatif de qui que ce soit. "Worms" se démarque d'ailleurs suffisamment pour surprendre avec ce groove imparable et ces rires un peu fous en arrière-plan pour une ambiance assez particulière. Une fois de plus, les sonorités sud-américaines se font sentir en filigrane et on sent clairement que l'Uruguay est la source d'inspiration principale de ce premier album. Pour le côté death metal, le chant d'Eloi Boucherie est aussi impressionnant que versatile, passant de growls très profonds à des cris terrifiants en un claquement de doigts ! Par contre ,les bourrins seraient bien inspirés de ne pas s'exciter en voyant l'étiquette death metal puisqu'en dehors de quelques accélérations White Stones ne donne pas du tout dans la brutalité et préfère les ambiances sombres.

Comme je le disais, l'influence progressive s'entend discrètement dans certaines structures et dans quelques moments de tricotage à la guitare et il est très rare que le rythme s'énerve. Le groupe reste globalement sur une sorte de mid-tempo mais loin du monolithisme de certains groupes et encore plus loin des chars d'assaut du genre qui vous écrasent non stop. Il y a tout de même une certaine finesse chez White Stones qui le démarque du reste de la scène death et qui lui donne une patte bien particulière. Cela s'exprime aussi par une approche assez simple et directe, en dehors de quelques parties, les morceaux de "Kuarahy" balancent des riffs assez épurés et vont à l'essentiel. On sent que le groupe n'a pas voulu s'embarasser de multiples couches de sons et a préféré dégraisser un maximum pour ne garder que ce qui était nécessaire. Même les guitares ont une distorsion assez légère par rapport aux standards habituels du death et installent là aussi un pont avec le progressif. Même si l'étiquette apposée sur le groupe est celle du death progressif, il est compliqué de ranger le groupe dans une case tant tous ces éléments sont fondus en un tout bien plus personnel. On se retrouve avec une musique directe mais profonde, simple mais pas simpliste. L'apparente facilité avec laquelle on croit entrer dans l'album laisse vite la place à une richesse qui ne s'était pas dévoilée à la première écoute et si ce projet est fait pour durer, l'avenir risque de nous livrer de belles surprises.

Un premier album personnel et intéressant qui reste encore proche d'Opeth sur certains points mais on ne lui en tiendra pas rigueur, il y a pire comme référence. D'autant que ce n'est qu'un premier album et que je ne doute pas du fait que Martin Mendez et ses compères ont probablement pas mal de choses à nous dire.


Murderworks
Juin 2020


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/whitestonesofficial