Le groupe
Biographie :

Wergeld est en constante évolution depuis l’an de grâce 2013. Greg Mac Leod a côtoyé de nombreux musiciens avant d’arriver à l’équilibre permettant au groupe de donner tout son potentiel sur scène. Rien n’est jamais figé, et le line-up connaîtra inévitablement d’autres changements afin de servir mieux encore l’idée fondatrice du groupe : redonner vie à l’Histoire sur scène. Le premier disque de Wergeld est un EP qui s'intitule "Warriors From The Black Forest". Le premier album, du groupe, "Imperium Delecta", sort en Mars 2018 chez Khaos Division Productions.

Discographie :

2015 : "Warriors From The Black Forest" (EP)
2018 : "Imperium Delecta"


Les chroniques


"Imperium Delecta"
Note : 13/20

Vous pensiez que les barbares avaient été éradiqués de notre pays, ou qu’ils étaient repartis chez eux ? Que nenni mes amis, car Wergeld s‘est formé grâce aux histoires de ces pilleurs assoiffés de sang et en sont devenus eux-même ! Regroupés sur un camp près d’Angoulême, Greg Mac Leod (guitare / chant), Julius De Sanctis (guitare / chant), Laurent Fumanal (basse / chant), Fredo (batterie) et Gilles Chaveroux (chant) ont composé un "Imperium Delecta", leur premier album qui fait suite à la première annonce de 2015 pour avertir les populations alentour de l’arrivée de la horde. Leur black / pagan se répand dans les villages comme la peste chez la ménagère, alors soyez attentifs !

L’album débute par "Domine Salvum Nobis", un sample au son de cloche assourdissant et aux psaumes récités par des moines qui sont loin de se douter de ce qui va leur tomber sur le nez. Rapidement, "Imperium Delecta" gagne nos esgourdes. Un black metal sale, crasseux et qui rappelle les premiers disques du mouvement emplit mes enceintes. Si la composition, ponctuée de différents types de chants et choeurs semble intéressante, impossible d’y comprendre quoi que ce soit. Le seul instrument dont le mix est audible est la basse, mais malheureusement celle-ci n’est pas mise en avant. Mais rien n’empêchera le groupe de placer un solo avant de continuer sur sa rythmique qui finit par être entraînante, avant de débuter "Bloody Goddesses". Une fois encore, la production gâche un peu ce titre qui semble beaucoup plus entraînant, et tout aussi impossible à apprécier correctement. Un break composé d’instruments folkloriques viendra briser le rythme, mais le groupe repart aussitôt. "Drinking The Blood Of The Beheaded Priest" mettra en valeur la capacité des Gaulois à jouer vite, ainsi que la voix de leur chanteur, mais lorsque la double pédale entre en action, il est impossible de discerner les harmoniques du groupe, qui se noient sous le son. "Wisigotthorum Regnum" est un petit interlude acoustique qui démontre l’engouement du groupe pour la culture dont nous sommes issus, ainsi que son amour des instruments anciens. Il sera vite remplacé par "Antrustion", une composition qui, même si le mix ne s’est pas amélioré, m’incite fortement au headbang. Le morceau tourne tout seul, même s’il semble plutôt simple. Son efficacité se confirme au fur et à mesure, les quelques harmoniques faisant mouche à chaque fois, et les choeurs renforçant l’aspect cohésif. "Prelude To Beltan" introduit divinement bien, malgré le souci de bruit blanc en arrière-plan d’une magnifique flûte, "In Tribute To Beltan", un titre à la fois axé sur un metal pagan sombre et sur une technicité affirmée. Que ce soit sur les passages aériens ou sur les riffs plus violents, les Français maîtrisent leur affaire.

"Myrkvior (La Forêt Enchantée)" et les animaux qui la peuplent se retrouvent pour écouter le groupe conter son histoire. Sur ce titre, ponctué de choeurs mystiques, il est aisé de se laisser bercer par les mélodies, mais le tonnerre de la basse qui gronde au loin peut appeler une rythmique beaucoup plus puissante et qui dévaste tout sur son passage après quelques solos. En effet, c’est "Ragnarök Now" qui a la lourde charge de nous replacer dans une ambiance guerrière après ce moment de quiétude. Un blast ravageur entre alors en scène, et le reste du groupe se chargera d’en finir avec les survivants. Sur la fin, quelques choeurs permettront de rester dans le thème que le groupe s’impose depuis les premières notes. Le dernier titre, "Syagrius Rex Romanurum", restera dans un registre martial ponctué d’influences pagan, mais malheureusement c’est le mixage qui me coupera l’herbe sous le pied en gâchant quelques parties avant la… attendez, qu’est-ce que c’est que ce passage dansant avant la fin…? Le groupe a décidé de se lâcher sur la fin, pourquoi pas.

Je ne peux pas dire que j’ai réellement apprécié cet album. Mais je ne dirais jamais que je l’ai détesté. Certains riffs sont vraiment intéressants, le chant de Gilles est parfait pour les compositions, mais le mixage est clairement à revoir. Si l’effet old school est recherché, il faut avouer que c’est raté. La qualité sonore bouffe littéralement la moitié des harmoniques, et il faut se concentrer pour apprécier le reste. Pour avoir déjà vu le groupe sur scène, je sais que leur son peut être meilleur, et j’attendrais donc d’avoir quelque chose d’autre pour donner un réel avis sur son travail.


Matthieu
Février 2018




"Warriors From The Black Forest"
Note : 09/20

Voilà pour moi une totale découverte que ce groupe d’Angoulême se revendiquant du metal mMérovingien, et à ce stade-là, ma première réflexion est : "Mais où va-t-on s'arrêter ?". Certes, les groupes évoquant l'histoire de France ne sont pas légion, a contrario des pays nordiques par exemple, mais pour sortir du lot de toutes ces formations pagan / black metal, Wergeld a intérêt à être sacrément bon et à apporter un peu d'originalité s'il ne veut pas être bouffé tout cru... Car oui, ce courant musical est probablement le plus difficile pour un jeune groupe car extrêmement concurrentiel  et offrant aux auditeurs autant de qualité que de médiocrité ! Où vont donc se situer nos petits Français avec leur premier EP intitulé "Warriors From The Black Forest" ? Réponse dans ces quelques lignes bien entendu...

Tout commence avec "Coming From The Black Forest", courte intro nous plongeant dans une ambiance médiévale à tendance guerrière plutôt agréable et ouvrant sur "Ouer Fona Rhin", premier véritable morceau. Ce qui perturbe au début, c'est le son un peu faiblard et le mix pas assez travaillé à mon goût qui met la batterie beaucoup trop en avant ! Et en parlant de la batterie justement, elle sonne étonnamment comme une boîte à rythmes, mais des années 90... Ce choix apporte en tout cas à l'ensemble un côté vintage pouvant rappeler les vieux albums d'Ancient Rites ! Le chant ne fera d'ailleurs que me conforter dans cette idée, plus narratif que purement chanté d'ailleurs, à l'instar de Gunther Keys... Mais comme chez les Hollandais, ce type de voix manque cruellement de puissance ! Ce sentiment ne sera pas non plus démenti par les guitares beaucoup trop en arrière malgré une qualité évidente et une touche heavy metal rappelant là encore Ancient Rites période "Fatherland"... Malheureusement, l'ensemble est bien plus poussif que chez les maîtres du genre, manquant d'un souffle épique qui mettrait tout le monde d'accord ! Même les quelques chœurs laissent à désirer, manquant de fougue et de puissance... Dommage !

On enchaîne avec "Frejya", morceau résolument mid-tempo bénéficiant d'une intro sympathique jouant sur la corde émotionnelle et qui fonctionne parfaitement. Les parties de guitare mériteraient là encore d'être mises en avant, et les chœurs mériteraient plus de conviction car le morceau atteint bien trop vite sa vitesse de croisière laissant peu à peu l'ennui s'installer... Heureusement, un solo de fort belle facture viendra nous sortir de notre torpeur ! Quelques sonorités médiévales viendront aussi agrémenter l'ensemble, mais on quand même l'impression que Wergeld se cherche encore, ne sachant pas trop vers quel style s'orienter : un pagan metal posé ou un heavy / black metal nerveux ! Même problème avec "Foreteen Years Of War" dont la fougue toute contenue est gâchée par un son trop bancal et des guitares presque inexistantes... Et que dire des saccades, passage puissant s'il en est desservi par un son de guitare manquant de précision et un pattern de batterie on ne peut plus déconcertant ? Dommage là encore car, par exemple, le lead mélodique et le solo sont plutôt agréables et inspirés ! Mais surtout, sur ce genre de morceau plus court et rentre-dedans, pourquoi ne pas opter pour un chant résolument brutal et guttural ? Fut une époque où les guerriers ne faisaient pas dans la demi-mesure...

On terminera l'écoute de ce "Warriors From The Black Forest" avec "Nibelungenlied" et son premier riff où le pattern de batterie et les sonorités médiévales vous donneront très vite mal au crâne... L'atmosphère s'annonçait plutôt agréable, mais tout est gâché sur ce premier riff sans queue ni tête, sûrement pas assez travaillé, ou pas assez propre, mais dont la construction laisse surtout à désirer ! Et cette batterie qui donne encore une fois l'impression d'une boîte à rythmes mal programmée est toujours aussi déconcertante... Les chœurs à plusieurs voix auraient pu sauver la mise, mais il y a une voix qui ne s'accorde pas avec les autres, condamnant l'ensemble à une fausseté on ne peut plutôt dérangeante... Et pourtant, quand on se penche vraiment sur les discrètes guitares, on aperçoit un certain savoir-faire qui ne demande qu'à être mis en valeur comme sur la fin de morceau enfin un tant soit peu épique ! Pour moi, Wergeld est donc passé à côté de son premier EP, tant au niveau du son que des compositions, mais ce n'est pas rédhibitoire pour autant... J'ai pu déceler ici et là un véritable talent guitaristique qu'il faudra faire éclore sur les prochaines sorties du groupe ! Le chant et la batterie devront être travaillés, et surtout, le groupe devra trouver son style propre... En effet, Wergeld a trouvé son sujet, ce qui est très bien, mais reste maintenant à trouver la musique qui lui correspond le mieux ! Peut-être alors que nos petits Français auraient dû attendre un peu pour peaufiner autant le son et que les compositions et nous offrir non pas un EP mais un album de qualité et ainsi s'afficher sur le devant de la scène aux côtés de formations telles que Belenos, Drakwald ou encore Himinbjorg !


Carcharoth
Septembre 2016


Conclusion
Le site officiel : www.wergeld.wix.com/wergeld