Après un deuxième album acclamé en 2015, Welicoruss revient avec "Siberian Heathen Horde". Créé en Russie en 2002 par Alexey "WelicoRuss" Boganov (chant / guitare / orchestrations) pour jouer du black / pagan aux influences symphoniques, le projet évolue finalement en groupe en 2005. Les musiciens s’enchaînent, et le groupe se relocalise finalement en République Tchèque, tout en suivant une évolution de style vers un black metal symphonique. Aujourd’hui, ce sont Ilya "Ilyas" Tabachnik (batterie) et Tomaš Magnusek (basse) qui complètent la formation, mais ce troisième album a été enregistré par Gojko Maric (guitare) avant son départ en 2019. Igor Hohlovkin prête à nouveau sa voix pour quelques samples, et il n’est pas exclu qu’un invité se glisse dans l’un des titres…

Premier morceau, "Spellcaster" débute avec l’univers glacial du groupe. Un sample regroupant une voix, du vent, des percussions et des orchestrations… puis la rythmique explose après un passage de batterie. Les éléments symphoniques sont présents, et le titre est très accrocheur. Les hurlements se changent parfois en choeurs, et les riffs s’adaptent à la perfection pour finalement reprendre. On garde la même dynamique pour "Siberian Heathen Horde", un titre dont les choeurs donnent un aspect beaucoup plus folk. Le groupe n’a pas perdu ses racines, et il les utilise à nouveau avec brio tout en mettant un point d’honneur à exploiter les aspects symphoniques. Inquiétante, l’introduction de "Paths Of Seduction" nous amène à une rythmique brumeuse. Des passages mélodiques et aériens se mêlent au son du groupe, et ce morceau possède réellement une atmosphère particulière. On reste dans les sonorités sombres et inquiétantes pour "Frostbounded", un titre qui prend le temps d’instaurer une ambiance particulière avant de lâcher la rythmique. Très énergique, le morceau est entraînant, et fera des ravages en live !

Passons à "Metaphysical", avec son introduction à la douce et chaude voix avant de lancer à nouveau des riffs puissants. Rob Carson (Xaon) se joint au groupe pour offrir une diversité vocale supplémentaire, et c’est finalement la rythmique qui frappe. Les deux chants se rejoignent alors, et l’épopée avance jusqu’à "Tree Of Nations". A nouveau l’introduction est calme, et la force de frappe intervient par la suite. Très axé sur les accents symphoniques ainsi que sur des harmoniques teintées de black / folk sombre, le titre est très efficace. Une pause instrumentale sera marquée par "Crossroads Of Life", un sample symphonique rapide qui nous introduit à merveille "The Prophecy". Et le titre démarre de suite, combinant passages efficaces surmontés de samples à des riffs rapides et accessibles. Le morceau se veut également riche grâce aux claviers, et c’est à nouveau une chevauchée fantastique qui se déroule autour de nous. L’ambiance frôle le culte religieux avec l’introduction au piano de "Hymn Of Lost Souls", le dernier titre, mais la fureur revient vite. Et pour ce dernier titre, le groupe n’y est pas allé de main morte, amplifiant les éléments symphoniques pour créer une composition emplie de désespoir, de violence, de noirceur… Et le rendu est excellent.

Pour ce troisième opus, Welicoruss confirme sa position dans la scène metal. Bien que plus axé sur des éléments de black metal symphonique, "Siberian Heathen Horde" n’oublie pas les touches de folk qui forgent l’univers du groupe. Bien trop rare dans nos contrées, le groupe est une véritable machine de guerre sur scène, et je ne demande qu’à réitérer l’expérience !

Comme l’indique le nom du groupe, nous avons affaire à des Russes. Ils décrivent leur musique comme du black / pagan symphonique, tout un programme ! Après un premier album en 2008, ils reviennent avec "Az Esm`".

On découvre alors 12 titres très complémentaires. En effet, certains sont plutôt posés comme l’acoustique "Fires Of Our Native Land" ou comme "Fragments Of Forgotten Dreams". "Outsider" et "Dolmen" sont, eux aussi, calmes mais avec une atmosphère sombre et froide. "Dolmen" est d’ailleurs le seul morceau avec du chant féminin en lead. Sensuel et bien géré, celui-ci ressort à merveille. On monte d’un cran avec "Woloshba" qui est planant et assez linéaire, avec de beaux riffs mélodiques et des chorus féminins venant pimenter le tout. Et bien sûr, on a des morceaux plus rythmés et dynamiques avec "Kharnha" qui est vraiment prenant dès les premières secondes ou "Bridge Of Hope" qui est plus moderne mais bien rentre-dedans avec un petit côté du groupe, également russe, Drygva. On a aussi "Voice Of The Millennium" qui est plus rapide et violent. Le point commun de tous ces titres, c’est qu’ils sont vraiment très symphoniques et épiques ! Les deux morceaux "Az Esm`" et "Sons Of The North" ont un côté symphonique plus joyeux mais les orchestrations des autres titres de l’opus le sont beaucoup moins. Elles sont justes, prenantes, et un peu en avant mais sans en faire des tonnes non plus. Cela enrichit les morceaux considérablement tout en gardant l’intensité des autres instruments et des chants. On peut alors dire que le mix est réussi ! On est donc d’accord pour dire que c’est de la musique symphonique. Par contre, on recherche toujours le "black metal" une fois les 12 morceaux passés… Ce n’est pas vraiment un reproche car l’album est très bien comme ça mais on se retrouve à la fin avec cette interrogation. Si on voulait être plus juste, on qualifierait Welicoruss de pagan / folk symphonique et non de black / pagan symphonique.

Bon, à part ce malentendu, il n’y a rien à reprocher, cet opus est vraiment bon ! Il est plein de vie et de surprises ! Ainsi, chaque titre apporte quelque chose d’intéressant et nous tient en haleine. On ne s’ennuie pas un seul instant ! Le groupe nous montre avec cet album qu’il a sa propre identité musicale !