Le groupe
Biographie :

We Came As Romans est un groupe américain de metalcore originaire du Michigan. Le premier album de We Came As Romans, "To Plant A Seed" a été vendu à plus de 70 000 exemplaires depuis sa sortie le 3 Novembre 2009. L’album suivant, le très attendu "Understanding What We’ve Grown To Be" est sorti le 16 Septembre 2011. Pour ce second album, les We Came As Romans sont retournés au Foundation Recording Studio avec leur ami de longue date et producteur Joey Sturgis (The Devil Wears Prada, Asking Alexandria, Attack Attack!). Le troisième album s'intitule "Tracing Back Roots" et est sorti le 26 Juillet 2013 sur le label Nuclear Blast. Le quatrième album, "We Came As Romans", sort en Juillet 2015 chez Spinefarm Records. Le cinquième, "Cold Like War", sort en Octobre 2017 chez SharpTone.

Discographie :

2009 : "To Plant A Seed"
2011 : "Understanding What We've Grown To Be"
2013 : "Tracing Back Roots"
2015 : "We Came As Romans"
2017 : "Cold Like War"


Les chroniques


"Cold Like War"
Note : 12/20

Surfant sur la vague de ce que nous appellerons le "core next-gen" ou de "seconde génération" (à comprendre avec l’apparition de vocales clean dignes de la pop), We Came As Romans présente son cinquième album, "Cold Like War". Style qui n’a aucune légitimité aux yeux de certains, qui manque de crédibilité aux tympans d’autres mais qui est un véritable culte dans la bouche d’une troisième catégorie d’énergumènes, le core n’en finira jamais de diviser (un peu comme le néo à son apparition finalement...). Quoi qu’il en soit, le fait et la constatation sont là, et force est d’admettre que cette ribambelle de groupes core est présent dans les festivals, les scènes et les pages spécialisées. Alors, de une, il est bien inutile et vain de ne pas être confronté à ce genre, de s’y pencher de deux et d’en chroniquer un jour pour finir.

Mais bon, autant prévenir d’emblée, comme chaque sortie du genre, ce "Cold Like War" aura le même effet : rassasier les fans du genre (non je ne tomberai pas dans le cliché de l’adolescent rebelle en quête de musique trop "dark"). Que ces derniers crient au génie ou non en écoutant l’album, pour les autres, disons que ce sera comme la première savonnette dans les douches de quartiers haute sécurité : un mauvais moment à passer durant lequel il n’y a aucun intérêt à serrer les fesses... Essayons toutefois de garder nos préjugés pour nous et de nous pencher de manière totalement neutre et impartiale sur ce disque. Bon ok, le premier riff du premier titre, "Vultures With Clipped Wings" pour ne pas le citer est plus qu’efficace et bien destructeur. Ah mais le premier chant clean lui aussi est destructeur, mais négativement cette fois... Difficile, même impossible d’y échapper, j’aurai tenté mais c’est bien plus fort que moi, je ne m’y fais pas désolé. Je ne comprendrai jamais l’intérêt de ces chants clairs trop pop, trop efféminés ou trop boys-band (appelez-ça comme vous voulez). Le chant brutal ou arraché, sans casser trois pattes à un canard, a évidemment ses qualités. Egalement, certains peuvent trouver dans le chant clean des qualités. Mais réunir les deux sur un même morceau est l’assurance presque automatique de rebuter plus d’une paire d’oreilles complètement hermétique au genre ("Foreign Fire"). Pour ne pas être entièrement mauvaise langue, le mélange des deux s’avère parfois assez fluide. Dans ce dernier cas, difficile de ne pas relever les ressemblances avec Architects qui fait figure d’influence principale ici ("Lost In The Moment"). Outre tout cela, nous serions bien sévères si nous ne reconnaissions pas à We Came As Romans l’audace de quelques expérimentations dans ses sons, même si le travail en post-production y est certainement pour quelque chose ("Cold Like War"). D’ailleurs, "Encoder" vaut largement le détour dans sa prise de position artistique. Mais globalement niveau instrumental, peu de riffs restent dans l’oreille, le tout sonnant comme déjà vu, déjà entendu et déjà oublié...

Alors que dire à la fin ? Et bien que ce "Cold Like War" ravira les amateurs et admirateurs du style, donc de ce core seconde génération et qu’à l’inverse il sera vite jeté par la fenêtre par ceux trouvant tous les maux à ce type de groupe. Quant à moi, et pour être tout à fait franc, j’admets que certains morceaux trouvent grâce à mes oreilles (notamment "Vultures With Clipped Wings" à l’exception de ses parties claires) mais que d’autres sont difficilement supportables ("Two Hands" et son refrain de crécelle ou "Promise Me" et ses airs de pleureuse pour ne citer que ces deux pistes). Dualité qui explique ce 12, note moyenne faisant le contraste des deux positions. Constat donc mitigé pour ma part, mais chacun demeure libre d’écouter et de se faire sa propre opinion. Le monde de la découverte et de la curiosité serait bien triste dans le cas contraire...


Rm.RCZ
Février 2018




"We Came As Romans"
Note : 10/20

Les Américains de We Came As Romans prouvent qu’ils sont toujours à l’écoute du marché et investissent cette fois-ci dans la bulle du "nu-metal revival". Extrapolation de chroniqueur musical en manque de gossip ou réel tendance du moment, mettons ce terme entre guillemets. Bref, pour mener à bien cette stratégie de positionnement, We Came As Romans a fait appel à un cabinet de conseil expert dans le segment "metal / rock moderne / alternatif" : le producteur David Bendeth (Bring Me The Horizon, Paramore, Of Mice & Men). Espérant un retour sur investissement rapide dans ce secteur très volatile et concurrentiel, We Came As Romans devrait en toute logique atteindre des parts de marché raisonnables au vu des chiffres passés.

Tel un caméléon (ou un responsable marketing), We Came As Romans se met aisement en phase avec les dernières tendances du moment. Plutôt post-hardcore electro à ses débuts, carrément alternatif et "nu-metal"aujourd’hui, il va être difficile dans ses conditions de parier sur une quelconque valeur ajoutée artistique de la part de nos Américains avec leur dernier album éponyme.

Pour ouvrir la danse, "Regenerate", titre énergique branché metalcore moderne et dans la lignée du précédent album, fait office de palliatif (pour ne pas trop choquer les fans) car la suite de la galette est complètement assimilée nu-metal voire rock alternatif. En effet, changement radical d’ambiance dès le second titre "Who Will Pray ?" et le single "The World I Used To Know", et nous voilà transportés à la limite de la pop music, avec ces refrains MEGA entêtants, calibrés pour être addictifs et facilement communiqués aux clients potentiels. Loin d’être une mauvaise chose dans le fond (la pop et le rock alternatif, c’est cool), cela devient carrément inintéressant au bout de 2 – 3 écoutes. En effet, 4 accords de guitare et une ligne de chant ne sont pas suffisants pour être mémorables. Le reste de l’album se déroule à peu près de cette manière. Malgré tout, We Came As Romans a ses moments comme dans "Tear It Down" ou "12 :30", titres rappelant en autres Linkin Park (celui des débuts). Enfin, l’affreux "Savior Of The week" représente la limite qu’il ne fallait pas franchir dans cet album volontairement épuré et accessible. Une ligne de chant, un beat pop et le tour est joué ; en somme : une véritable arnaque ! Dire qu’ils avaient plus de 40 chansons en stock lors de la composition de cet album. Entre foutage de gueule ou réel manque d’inspiration, à leur niveau, je pencherais plus vers la première option.

Loin d’être un groupe creux et vide, We Came As Romans a toujours eu de l’énergie à revendre et su se placer dans les têtes de liste des groupes assimilés post-hardcore. Il n’est pas donné à tout le monde d’être le leader de son genre musical, par contre il est possible, avec un peu de travail, d’apporter du contenu acceptable à ce qui existe déjà. Je place We Cames As Romans dans la deuxième catégorie et leur album éponyme confirme cette idée. Malgré tout, une fois passé le stade de "l’écoute récréative", il ne reste pas grand-chose de consistant à se mettre sous la dent. À trop vouloir être mainstream, ils ont dénaturé leurs propos, donnant à leur galette une durée de vie quasi-éphémère. Vraiment dommage de la part d’un groupe comme We Came As Romans.


Vinny
Septembre 2015




"Tracing Back Roots"
Note : 19/20

We Came As Romans est un groupe originaire des Etats-Unis qui n'a, j'ai envie de dire, plus rien à prouver puisqu'ils sont sur le terrain depuis presque 10 ans et qu'ils ont acquis depuis, beaucoup d'expérience. Ils n'en sont pas à leur premier album, loin de là, et aujourd'hui ils nous reviennent avec leur nouveauté, "Tracing Back Roots".

Beaucoup préfèrent ce groupe en version CD, c'est-à-dire en l'écoutant presque peinard assis dans leur fauteuil (drôle d'idée pour un groupe qui bouge et surprant) mais d'autres, les préfèrent en live, et ils ont de quoi ! Parce que We Came As Romans, c'est décidément UN groupe à découvrir et à écouter en live ! C'est le genre de son qui envoie sur scène, c'est le genre d'atmosphère qui met grave l'ambiance dans la salle, c'est le genre de groupe qui te fait fondre du début à la fin lorsque tu les vois devant toi. Bref, c'est THE groupe qui tue en concert. Mais qu'en est-il de ce CD, véritablement ? Allons le découvrir.

A la première écoute, on ressent déjà les vibrations des guitares qui s'emparent de nos corps. On ressent déjà les frappes de la batterie qui nous parcourent le corps et surtout nous transpercent l'estomac. Le chant (aussi bien le scream que la voix claire) ne peut nous laisser de marbre. Forcément il y a des choses qui se passent, des sentiments, des émotions, des pensées, des désirs. L'ensemble musical est prenant, on est obligé de réagir. C'est prometteur.

Le chant du second morceau Fade Away rappelle plus au moins celui du heavy metal, puis lorsqu'il vire vers le 100% clair, il rappelerait presque le pop rock. Loin d'être un défaut, c'est même une force, un plus. Oui, parce que du coup ça peut toucher un public plus large, et ça évite de tomber dans la monotonie du metal. Le scream, ça va un temps, mais tout le long d'un album ça en devient insupportable à la longue. Ici, le fait que le chant soit alterné, est tout à fait supportable, et même agréable ! Tantôt les sonorités sont metal (limite ça vire vers le death), et tantôt vers le rock. Le mix est cool, le tout est pas mal. Cette chanson vous l'adorerez ! Le début du morceau "I Survive" pourrait rappeler du Placebo, du moins des similitudes dans le style se font entendre. C'est encore une fois, un morceau qui s'éloigne du pur metal pour se fondre dans l'univers et l'atmosphère rock. Le chant est de plus en plus clair. Les fous de metal, c'est sûr qu'il vous faudra rebrousser chemin. Mais les autres, les plus éclectiques, vous risquerez de vous y intéresser, de vous y penchez de plus près. Et c'est un risque à prendre !

Aurai-je parlé trop vite ? Car le morceau suivant, intitulé "Ghosts" est à nouveau furieux, dans un metalcore extrême (outre les passages plus calmes, c'est du metalcore devrai-je le rappeler). "Present, Future And Past" est dans la même lignée, voire encore plus furieux. C'est sûr, ils ont beau avoir des têtes de gentils garçons, il faut pas les chercher ! Ils nous montrent, avec ce titre, ce qu'ils ont dans le ventre, et croyez-moi, il y en a ! Encore un morceau qui ne peut vous laisser passif et qui suffira à vous donner l'envie d'en écouter davantage. Et on alterne avec "Never Let Me Go", qui nous permet de nous reposer un peu. Comme quoi, il y a vraiment de tout dans cet album, et à très bonne dose. De quoi éviter la lourdeur et la lassitude. C'est sûr, cet album a tout pour lui ! Dans le chanson "Hope", il y a les fameux "wohohooo, wohohooo" en choeur. Le détail qui plaît toujours ! Surtout en live lorsque le public reprend en choeur ces "paroles". Effet escompté : assuré ! Sur "Tell Me Now", on retrouve le petit côté Placebo, qui finalement n'est pas détestable. Le scream est le bienvenue sur ce morceau. Il accentue le côté metal, c'est important. Mais alors grosse surprise lorsque la chanson "A Moment" retentit. La première seconde, on croirait entendre une publicité. Ensuite les secondes suivantes, on croirait entendre un morceau d'RnB. Mais que se passe-t-il ?? Ce n'est pourtant pas mon lecteur CD qui fait des siennes. C'est bien la chanson qui est telle quelle. Heureusement, ce n'est que pour une courte durée. Quoique... ce même début, qui du coup fait penser à un couplet, se renouvelle au milieu du morceau. Décidément ceci est un titre assez spécial. Dommage, ils ont faillit frôler la perfection !

"I Am Free" défile, puis vient le tour du dernier titre, "Through The Darkest Dark And Brightest Bright", avec une intro synthétisée qui laisse place non seulement à du bon son, mais également au retour des fameux "wohohooo, wohohooo". Il y a même un effet psychopate qui se définit par des sons electro modulés, bidouillés qui rendent limite barjo. Bref, tous les ingrédients sont réunis dans ce même morceau pour offrir au final, un morceau non seulement renversant, mais carrément dément. A ne pas passer à côté ! Conclusion : Ecoutez We Came As Romans, procurez-vous l'album, éclatez-vous sur ces morceaux, soutenez le groupe et allez les voir en concert s'ils repassent dans le coin !


Cassie
Août 2013


Conclusion
L'interview : Joshua Moore

Le site officiel : www.wecameasromans.com