Une fois n'est pas coutume, voilà pour moi une totale découverte !!! We Are The Damned vient tout droit du Portugal, pays assez discret pour ce qui est du metal extrême, et pratique un style apparemment orienté death'n'roll, mélangé à de multiples autres influences... Même si ce n'est pas mon registre de prédilection, je suis curieux de nature et vais donc me lancer immédiatement dans le chronique de leur petit dernier "Doomvirate" !!! Amis de l'aventure, l'aventure nous attend...

Le premier morceau commence par une intro très teinté black sympho, limite Cradlienne, thème repris ensuite à la guitare dans un style plutôt énervé, entre death et punk !!! Mais cette première impression peut être trompeuse car le groupe va même vous proposer un petit passage aux tendances doom, mais avec un chant plutôt orienté black... L'ensemble reste en tout cas très puissant et plutôt efficace, à l'image du son qui valorise bien la musique du groupe, façon rouleau-compresseur old-school !!! Autant le dire tout de suite, We Are The Damned ne fait pas dans la dentelle, et c'est tant mieux... Du moins pour l'instant !!!

Le rythme est en effet très soutenu, avec une batterie dévastatrice aux patterns punkisant et des guitares acérées aux riffs rock sonnant très old-school !!! Quelques passages plus lourds seront parfaits pour vous briser vos cervicales, mais l'ensemble de ce "Doomvirate" est vraiment conçu pour vous rentrer dans le lard, mais pas que... Certes le groupe peu avoir la fougue d'un Napalm Death, d'un Benediction ou d'un Entombed, mais la maîtrise instrumentale et l'efficacité du jeu peu parfois les rapprocher de groupes plus modernes comme Goatwhore ou The Rotted, références non négligeables à mon sens... Quand elles sont intelligemment digérées et assimilées !!!

Finalement, c'est surtout le chant que je trouve un peu en-deçà car pas assez accrocheur comparé à la musique... Trop de saturation et le mariage des deux voix black et death n'est pas très heureux !!! Pour le coup, le chant death seul renforce largement le côté agressif de la musique du groupe... Dommage de perdre ainsi en efficacité et en cohérence !!! Un autre point négatif viendrait d'une surenchère d'influences, avec quelques passages ici et là pouvant, en plus du reste, rappeler des groupes comme Hatebreed : death, punk, core, doom... Cela devient parfois dur de retrouver ses petits et la perte de repères entraîne évidemment une perte de cohérence quelque peu préjudiciable, surtout vu à quelle vitesse s’enchaînent les morceaux...

Malgré ce léger manque d'homogénéité, la puissance dévastatrice de We Are The Damned nous fait vite oublier ces quelques désagréments, du moins lors de la première écoute !!! Car "Doomvirate" est au final plus un album qui se vit (en live) qu'un album qui s'écoute... Un album tellement dense et intense qu'il nous fait parfois passer à côté des petites subtilités qui pourraient faire des Portugais un groupe vraiment à part !!! Le genre d'album qui pourra facilement bluffer vos amis en soirée, qui engendra j'en suis sûr des pogos monstrueux en live, mais qui ne sera jamais l'album de chevet que vous écouterez en boucle... Bref, un album qui à coup sûr marquera plus votre corps que votre esprit, et ce sera finalement là mon principal reproche : à jouer la surenchère, on passe parfois à côté de l'essentiel !!!

Écouter cet album en boucle, sans aspirine, c'est le mal de crâne assuré !!! "Doomvirate" est ainsi un album coup de poing, aussi redoutable qu'un uppercut, mais qu'on oubliera une fois la petite demi-heure du CD passée... Dur de faire passer un message, voir de construire quelque chose de musicalement plus cohérent en aussi peu de temps !!! En mettant l'accent sur l'efficacité, We Are The Damned a oublié, malgré quelques tentatives, de donner du relief à son album qui, malgré ses qualités, ne fait pas le poids face à ses illustres influences... Gageons que LifeForce donnera au groupe les moyens de ses ambitions et l'envie de composer ce qui pourrait être l'album de la maturité !!! En attendant, il faudra se contenter de ce "Doomvirate" en demi-teinte... Dommage !!!

"Holy Beast"
Note : 14/20

Sous son air de divinité malsaine la bête illustrant "Holy Beast", album récemment sorti de We Are The Damned, nous hypnotise et donne envie d’écouter ce qu’elle garde bien secrètement. De petites touches de piano parsèment le début de "The Anti-Doctrine" premier titre de l’opus. L’apparition du gros son bien musclé se fait dans les quelques secondes suivantes sur un riff lourd et lent.

Puis apparition du vrai WATD avec "Serpent". C’est un buffle tête baissée qui vous piétine la gueule sans réfléchir que l’on découvre. Le tempo est très rapide, la batterie mitraille, infatigable et la voix démoniaque nous montrent que nous ne sommes pas là pour nous marrer. La suite s’annonce plus punk avec un zeste de death notamment avec des morceaux comme "Throne Of Lies", "Christian Orgy", "Atrocity Idol" ou encore "The Glorious Grisly". Mais n’oublions pas que We Are The Damned c’est aussi et surtout, une grosse dose de death metal. Les titres "Diogo Alves 1841", "Summon The Black Earth" et "Vengeance Havox" en reflètent d’ailleurs bien l’esprit. Quelques morceaux sortent tout de même du lot avec notamment "Devorador Dos Mortos" qui nous offre quelques arrangements sympathiques et un court passage acoustique. "Viral Oration", lui, se démarque par sa musique luciférienne. On trouve aussi "Raping The law Of The Land" où la basse très punk-hardcore permet à la guitare d’exprimer un peu autre chose que de l’accord de puissance. Mais le meilleur de tous, reste "Lucifer VIP (Chapter II)", titre le plus long de l’album. Et il n’y a pas que le piano qui y soit pour quelque chose puisque les riffs aussi sont plus recherchés. L’album se termine par un bonus track nommé "Neo Pigs" qui, somme toute, est vraiment intéressant musicalement même s’il reste relativement simple.

Pour être concis et aussi efficace qu’eux, We Are The Damned s’écoute de la même manière que c’est joué. On ne réfléchit pas et on fonce dans le tas puisque de toute façon c’est fait pour ça et que c’est ce que nous avons de mieux à faire. Un album dont il ne faut pas attendre des merveilles, mais de temps à autre ça défoule !

Kévin Avril 2011