"Friction"
Note : 14/20
Si je vous parle de metal electro / pop j’imagine (je l’espère) qu’il vous vient en tête Amaranthe et plus récemment, Within Temptation qui a aussi emboîté le pas, et Lacuna Coil d’une certaine manière. Même Ad Infinitum laisse peu à peu de côté le metal symphonique pour une approche plus moderne et electro.
We Are The Catalyst, formation suédoise qui évolue sur la scène depuis 2013, entre donc dans cette catégorie d’hybride rock / metal / electro / pop. Une production moderne, des guitares plutôt "down tuned", une section rythmique plutôt entraînante et des arrangements de clavier space viennent appuyer la voix de Cat Fey, qui elle, est bien mise de l’avant.
Tout comme les formations que j’ai citées précédemment, mon principal problème avec la musique de We Are The Catalyst est le manque cruel de mélodies accrocheuses. Certains morceaux semblent également plus longs que ce qu’ils ne le sont vraiment tellement, le tout est répétitif.
C’est dommage, car ce type de metal / rock est souvent la parfaite porte d’entrée pour ceux qui veulent s’initier au genre et explorer. Cependant, cet album risque d’ennuyer les amateurs plus avertis et certains risquent même de passer par dessus sans même s’y attarder.
Il existe tout de même des passages intéressants comme sur "Into Darkness" qui propose un refrain un peu plus élaboré et des growls bien sentis. Et même si cela me séduit moins, quand le groupe fonce dans l'electro, comme sur "The Awakening", force est d’admettre que cela s’avère assez efficace, un peu comme si Eurythmics s’était mis au metal.
Des influences industrielles bien présentes, mais qui rendent justement le produit final un peu trop stérile, voilà le sentiment que j’ai ressenti principalement à l’écoute de ce "Friction". Je crois qu’un travail plus soigné au niveau des mélodies pourrait propulser le groupe à l’avant-scène du genre.
"Perseverance"
Note : 12/20
We Are The Catalyst est de retour avec un album. Créé en Suède en 2012, le groupe peut
compter sur Cat Fey (chant), Kenny Boufadene (guitare / chant, Manimal) et Håkan Strind
(batterie) pour "Perseverance", leur nouvel album.
On débute avec "Set The World On Fire", un titre assez moderne et entraînant qui compte sur
un chant féminin et quelques choeurs, créant un son axé indus / metalcore. Les riffs sont
simples et accessibles, comme sur la douce et mélodieuse "Shallow Ground". Le morceau
intègre des patterns axés power metal avec des expérimentations vocales, puis "Angels Of
Death" se veut plus sombre et propose quelques parties légèrement plus complexes. Les cris
sont également mis plus en avant, puis "Järtecken" propose des riffs lents et une voix
mélancolique couplée à quelques sonorités claires, puis cette lenteur continue sur "Drowning",
un titre aux sonorités entêtantes. Une sorte de ballade qui fera sûrement son effet en
concert, et qui reste assez douce avant que "Better" ne vienne créer un son très alternatif à
la progression lente. L'album reprend du poil de la bête avec "Underneath It All", une
composition légèrement plus énergique tout en restant assez simple d’accès, tout comme
sur "More" qui mélange les sonorités indus avec une pop au tempo peu élevé. On remarque
un léger sursaut d’énergie sur la fin, puis "Noll" vient à nouveau apaiser les esprits. Le titre
laisse place à "Brave New Day", un morceau qui semble vindicatif, comme les intonations
peuvent le laisser supposer, puis à "Dancing Solo", un titre au groove qui ne demande qu’à
exploser. Mais l’explosion tant attendue ne viendra pas, et "I Will Follow" clôturera l’album
avec la douceur devenue habituelle pour le groupe.
Entre industriel, metal alternatif, musique pop
et éléments parfois metalcore parfois power, We Are The Catalyst a continué de construire son univers assez moderne qui… ne m’a absolument pas touché. Est-ce que "Perseverance" est pour autant un
mauvais album ? Je n’en sais rien, et je ne retenterai pas.
"Ephemeral"
Note : 14/20
Mêlant des influences aussi diverses que variées, We Are The Catalyst voit le jour en 2012,
après le split du groupe One Without. Cat Fey (chant), Kenny Boufadene (guitare / chant,
Manimal), Håkan Strind (batterie) et Joni Kaartinen (basse) travaillent d’arrache-pied en
Suède pour donner vie à leur musique. Traitant de thèmes sombres comme l’anxiété, la
dépression et le mal-être, les quatre amis se forgent peu à peu un nom sur la scène
internationale, et nous offrent aujourd’hui "Ephemeral", leur troisième album. Prenez le temps
de l’apprécier.
L’album commence avec la "Over Pale Waters". La rythmique est assez minimaliste,
mais elle tourne plutôt bien. Parfois accompagnée de samples, ou de quelques choeurs
hurlés ou non en arrière-plan, les Suédois nous exposent leur univers sombre mais
également mélodique, ponctué de quelques petits sursauts d’énergie. Les deux voix se
mêlent jusqu’à arriver sur "Alone Against The World". A première vue nettement plus taillé
pour la scène, le titre est un peu plus massif, et bénéficie d’une guitare lead intéressante, qui
n’a pas vraiment la possibilité de s’exprimer. Encore une fois aidée de son guitariste, la
chanteuse nous gratifie de sa douce voix sur un titre qui est malheureusement un peu
linéaire par rapport à "Predators", qui explore plus en profondeur les influences gothiques du
combo. L’intensité est donc le maître-mot de cette composition, qui est également plus
lourde, mais aussi plus mélancolique. On reprend avec une ballade nommée "Where The
Mountain Stands", dont la rythmique sait tirer profit des sonorités saturées pour un refrain,
mais qui reviennent vite à un son clair, qui leur sied finalement mieux.
Avec son introduction acoustique, "Coming Home" me laissait présager le même modèle que
le titre précédent, alors que ce morceau est bien plus énergique, et donne une importance
supplémentaire à la basse, qui était un peu oubliée jusqu’alors. Un sample electro a été
choisi pour débuter "The Code", un titre qui pioche clairement ses influences sur le metal
industriel, mais avec cette touche alternative / emo que le groupe se plaît à combiner à tous
les styles depuis le début, ce qui donne une rythmique saccadée, mais qui passe finalement
assez vite. On continue dans cette voie avec "Innan Allt Faller", un morceau chanté en
suédois avec sensiblement les mêmes caractéristiques que le précédent. Cependant,
l’exotisme de la langue lui apporte un petit avantage. Le groupe continue sur "Breathing
Black", un morceau dans la plus pure tradition du metal alternatif. L’énergie des Suédois est
communicative, et les coupures avec des passages plus émotionnels se fait sans aucun
souci, les deux parties se mêlant particulièrement bien.
L’album enchaîne avec "In Shadows", et c’est sur ce morceau précisément que j’aimerais
attirer votre attention. Il n’est pas plus technique que les autres, il n’est pas si différent des
précédents, mais le groupe a réussi à trouver un équilibre entre les riffs lourds, les samples
modernes et le chant prenant de Cat. Même constat sur "Without You", qui s’apparente à une
ballade gothique, mais avec cette touche propre à We Are The Catalyst qui vient de la
guitare lead couplée au chant féminin, et qui nous emporte enfin dans leur univers. On durcit
un peu les riffs pour "The Broken", et on les adoucit par la suite sur le refrain, mais l’énergie
est présente. Le contraste entre les deux caractéristiques de leur son est présent, mais la
mélancolie et l’énergie s’entrechoquent et donnent un résultat motivant, qui fait secouer la
tête, alors que "Dust", le dernier morceau, est celui qui calme le jeu. S’axant plus sur la
combinaison de deux voix, la composition est un véritable hymne à la relaxation et autorise
notre esprit à s’évader. Différent, mais tout aussi appréciable.
Si "Ephemeral" a eu un peu de mal à démarrer, We Are The Catalyst nous a offert un recueil
de compositions de qualité, avec un final absolument adapté à leur style. Les quelques
maladresses du début sont pardonnables, et j’espère vivement que les Suédois continueront
dans ce style à la fois riche et personnel.
"Elevation"
Note : 16/20
Ce qu'on aime chez un jeune groupe, c'est de voir une évolution dans le bon sens du terme, et autant dire que We Are The Catalyst a bien fait de nommer cet album "Elevation". Cette formation a bien grandi depuis l'EP "Panem Et Circenses". Ce dernier mélangeait metal, rock, pop, electro et rap. Beaucoup trop de styles dans un seul EP, comme si le groupe se cherchait. Eh bien aujourd'hui il s'est trouvé. Il nous propose désormais un rock / metal alternatif avec quelques touches electro bien ficelées.
La voix toujours claire de Cat contraste parfaitement avec l'instru plus énervée. Les deux premiers titres, "Delusion" et "A Millions Claws", par exemple, sont mélodiques mais énergiques, accrocheurs mais sombres, rythmés mais puissants. La voix masculine de Kenny vient également apporter un plus au tout pour un résultat efficace.
Le jeu semble se calmer avec l'arrivée de "Our Dark World", ce qui n'empêche pas à WATC de continuer à offrir ce son qui les différencie déjà des autres formations. Il est bien loin le temps de "Panem Et Circenses" où le groupe n'allait dans aucune direction précise et finissait par se perdre. C'est bien connu, tous les chemins mènent à Rome, eh bien WATC est l'exception qui confirme la règle puisque le quatuor a utilisé l'expression latine de la Rome Antique "Panem Et Circenses" ("Du pain et des jeux") comme point de départ de sa carrière.
Le morceau à ne pas louper dans "Elevation" est "Home", c'est le single qui est ressorti de l'album et ça se comprend dès la première écoute. Cat commence à chanter avec une voix plus dure, plus déterminée, différente du reste, sur une instru très calme avec une batterie simpliste mise en avant et un son electro léger en fond. La guitare entre en scène, la batterie s'accelère et le groupe balance alors ce qu'il sait faire de mieux, de la meilleure des manières. Tout se calme à nouveau, la basse se fait plus lourde, le groupe laisse penser à un nouveau décollage sonore mais ce morceau reste finalement plus mystique que le reste de l'album avec notamment des répétitions des phrases "I'm all alone" et "There is no place like home".
C'est avec la ballade "Life Equals Pain" que l'album se termine. Avec "Elevation", We Are The Catalyst a su montrer une évolution évidente de sa musique et est sur la bonne voie pour nous délivrer un troisième album encore meilleur.
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