Le groupe
Biographie :

WeaksaW naît en fin 2007, sous l'impulsion de Léo Sendra (guitare) et Bryan Tronquet (batterie), réalisant leur ambition musicale première. Le line-up est rejoint plus tard par Tristan (vocals), Charles (basse) et Erwan (guitare). Le quintette s'efforce de délivrer un metal moderne et varié, refusant de s'enfoncer dans une "vague" à proprement parler, au vu des goûts très différents de chacun.

Discographie :

2008 : "13x13" (Démo)
2009 : "The Overture" (EP)
2012 : "WeaksaW"
2016 : "The Wretched Of The Earth"


Les chroniques


"The Wretched Of The Earth"
Note : 16/20

"The Wretched Of The Earth" est le dernier album des Français de WeaksaW. Quatre ans de travail, un rapprochement avec la maison de disque Lifeforce Records et les services du producteur Mark Lewis (et de Jason Suecof pour la batterie, rien que ça !) ont été mis dans cette galette lui conférant dès le départ une apparente longueur d’avance. "The Wretched Of The Earth" est-il à la hauteur de cette hype ?

Tout d’abord prenons le temps de s’arrêter sur le titre : "The Wretched Of The Earth". Loin d’être choisi au hasard - "Les Damnés de la Terre" (1961)- est le dernier livre-essai paru post mortem de l’écrivain et psychiatre martiniquais Frantz Fanon. Ce dernier y aborde l’aliénation et la brutalité du colonialisme, et prône la violence et l’émancipation du tiers monde comme moyens de lutter contre le colonialisme. En outre, le sujet derrière la musique de WeaksaW est inévitablement dur et pesant.

En effet, WeaksaW disperse dans l’ensemble de ces titres une atmosphère massive et pénible. En témoignent les très bonnes pistes "Zabveniye" 1 et 2 . Malgré une musique chargée de douleur, WeaksaW joue la carte de la brutalité à tout prix. Il n’y a ni balLade, ni moment de faiblesse, et même si le tempo venait (encore) à baisser? c’est pour y laisser place à des guitares clean ou des claviers aux sonorités malsaines. En un mot, la brutalité est omniprésente, mais réfléchit et loin d’être gratuite à l’image du thème de fond (la violence émancipatrice) de "The Wretched Of The Earth".

Au niveau de la forme, "The Wretched Of The Earth" est un assemblage de nombreuses inspirations lui conférant de la sorte un style assez unique et personnel. J’y perçois du Gojira pour la lourdeur, du Lamb Of God pour le groove, du Black Crown Initiate pour le death ambiant lancinant ou également du Architects ancienne génération pour l’humeur générale (douloureuse et énervée). En conséquence, WeaksaW est rythmique et sous-accordé tout en se tenant à bonne distance du djent et du "Meshuggah-like". Même si ce n’est pas l’attention de départ, je remarque une certaine ressemblance avec le son des américains de Structures ; en moins fougueux et démonstratif bien entendu. Peut-être est-ce dû au travail du célèbre Mark Lewis à la production (Whitechapel, The Black Dahlia Murder, Chimaira…) apportant cette touche américaine tout aussi léchée que puissante. Inutile de dire que la production est quasi parfaite et au niveau des références citées ci-dessus.

En résumé, "The Wretched Of The Earth" est puissant, lourd et dote d’une production moderne impeccable. Côté composition, WeaksaW mise à fond sur son atmosphère tantôt peinée tantôt hargneuse et déroule de ce fait une ligne directrice limpide à défaut d’être remarquable. En effet, les riffs ne sont pas très fédérateurs et exceptionnels. Quoi qu’il en soit, WeaksaW n’est pas un groupe de deathcore "lambda" et semble promis à grandir sur les fondations d’une maturité définitivement accomplie avec "The Wretched Of The Earth".


Vinny
Décembre 2016




"WeaksaW"
Note : 15/20

WeaksaW nous sert -enfin ! Diront les plus attentifs- un album homonyme faisant écho aux deux précédentes démos. Hop, je m'ouvre une fisher pour m'écouter ça. Une bière toujours agréable mais dont on connait la saveur, même s'il faut la reconnaître entre milles...

L'artwork du skeud est très sympa, parlant et sobre à la fois. Les racines multiples d'un arbre mort donnant naissance à un arbre renaissant, où loge des oiseaux bien en vie. Graphisme épuré et symbolisme en priorité, la musique des Weaksaw elle, ne fait pas dans la dentelle, les 'tits gars de Montpellier nous servant là un sympathique death-core, brutal-core et d'autres cores en-core. Alors oui, tu me diras, du death-core, même du brutal-core, j'en ait deja entendu. Et je serais, bien entendu d'accord avec toi. Les groupes oeuvrant dans cette branche sont plus nombreux que les photos de Jenna Jameson sur le net, et si les Weaksaw ne renouvelle pas le genre, leur propos n'est pas là. Cet album à pour unique but de divertir, de passer un chouette moment naviguant entre brutalité et groove bien senti et pour ce côté là, cet album réussit tout à fait son travail.

Ben oui. Les Weaksaw envoient du bois et c'est bien tout ce qu'on leur demande, même si il y a des moments 'hachement bien sentis, des refrains bien trouvés (l'énorme "Oil Sick", bien évidemment), des gueulantes qui font bien envie et des passages bourrins bien sympatoches (le très bon "Alder Scroll"). En gros, rien d'innovant, rien de transgressif, de follement original. Que de l'attendu avec une pointe d'énergie en plus et des envies de grandeurs, à l'image de cette arbre, avec ses racines bien enracinées dans son héritage ne demandant que de prendre son envol vers d'autres horizons.

Et ouais... Mais le tout est servi avec panache, professionnalisme et envie de tout casser. Rien que pour ça, les amateurs du genre devraient avoir trouver un nouveau groupe pour leur discographie. Chapeau bas messieurs. Essai tranformé. Le tout est fort agréable.


Groumphillator
Décembre 2011




"The Overture"
Note : 15,5/20

Double pédale, chant hurlé et riffs semblant souvent venir d’outre-tombe, voici la définition de ce "The Overture". Oui, faciles comme qualificatifs lorsqu’il s’agit de metalcore, me direz-vous. Et la réflexion serait juste. Mais voilà, on est dedans, le metalcore, parfois Lamb Of God, parfois Entombed… Donc rien de révolutionnaire, c’est clair, mais tout est bien maîtrisé. Les compos s’enchaînent très bien, l'EP est très agréable même si parfois on attend un peu plus de patate au niveau du son. Pour ce qui est des vocaux, la voix, bien que maîtrisée ne semble pas aller jusqu’au bout, comme timide, mais Tristan nous offre tout de même une très bonne presta pour la jeunesse dont il fait preuve. Niveau instru, ma foi de cirrhosé, ça le fait. C’est bien en place, les idées de construction sont bonnes et variées sans être dans ce que l’on pourrait nommer de plus original. En à peine un an les WeaksaW gratifient la scène metalcore de deux EPs, n’en déplaise à nos oreilles, et dans une progression plutôt notable, le groupe étant fort de pas mal de scènes. A noter un feat de Ole de Eyeless (groupe auquel on peut d’ailleurs parfois penser à l’écoute de ce EP) sur "My Own Necropolis" qui ne vient pas sur-rajouter quoi que soit de futile ou du moins inutile, mais qui vient s’inscrire aisément dans la compo. Bref, un très bon EP, dont on attend une suite légèrement plus mature.


El Caco
Août 2009


Conclusion
Le site officiel : www.weaksaw.com