Voilà "Green Fairy", un EP assez convainquant, 5 titres tous aussi particuliers des un des autres, WYS (Watch Your Six !) lancera donc sa sauce avec "What Color?", aux riffs de guitare psychédéliques sur un chant qui sonne hurlé / étouffé, ce qui est une grosse pointe d’originalité, ils ne tiennent clairement pas en place au sein d’un même morceau et c’est ici, une très grande qualité. On se retrouve avec des riffs allant dans tous les sens avec des variations de tempo assez atypiques, et le tout sonne avec une certaine efficacité.
Une guitare criarde, très bien gérée au début de "Chief Seattle", sous une ligne de basse excellemment posée, je pense d’ailleurs qu’au niveau qualité sonore, la basse est ce qu’il y a de plus réussi sur "Green Fairy", le chant d’Olivier fait toujours son effet mais reste un peu trop dans la lancée du premier morceau c’est dommage, par contre, niveau guitare, François envoie sévère, il n’est pas là à balancer des triolets à tout va, mais la technique n’en est pas des moindres et les sonorités utilisées toujours aussi intéressantes et envoûtantes. "Chief Seattle" est un très très bon morceau qui ne sera pas sans laisser de vilaine trace à l’auditeur, le tout monte en puissance, j’ai vraiment pris du plaisir à l’écoute.
Le troisième morceau, dont je ne peut citer le nom du fait que je n’ai pas envie de changer la langue de mon clavier (en Japonais si je ne m’abuse), se voudra plus speed que les autres et relevant bien plus le côté punk moderne du groupe, au niveau genre musical, je suis tout de suite moins fan, mais dois reconnaître qu’il y a du bon travail derrière ce morceau aux riffs et solis endiablés. "Mashed Potatoes", à l’introduction axée sur le jeu aux futs de Maxime, une batterie très efficace en soi, mon seul questionnement sur ce morceau en restera sur le titre, car non ce morceau ne sonne pas comme de la purée, je le trouve même contradictoirement équilibré et déséquilibré, enfin déséquilibré dans le bon sens, je pense que WYS, c’est un peu ça, un quartet totalement dérangé qui nous offre un son au final très convainquant, après je dirais qu’au vu des influences diverses de chacun, cela n’en est pas si étonnant.
Déjà le dernier morceau, et oui, chers auditeurs, tout début a une fin, aussi bon soit-il, l’EP se terminera donc sur "Cursed Euphorion", que je pensais en premier lieu en rapport avec le poète grec Euphorion de Chalcis (-275 av. JC), mais qui au final, parle du personnage de l’Odyssée, il était un des matelots d’Ulysse ayant réussi a conquérir le coeur d’une immortelle, Leucosia, une sirène pour être précis. Cet amour s’étouffa hélas dans les méandres d’incompréhension de deux êtres bien trop différents. Et ce dernier morceau sonne bien dans ce sens, on sent de la hargne entremêlée d’un côté assez torturé et beau à la fois, plein de volonté et de tristesse, le tout opérant avec un mystère pesant, l’ambiance est envahissante, le chant poussif, les riffs aiguisés comme des lames de rasoir, que du bonheur mes aïeux.
Voilà un groupe que je vais suivre et que je ne manquerai pas d’aller voir en concert pour voir si ça envoie autant que sur galette.
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