Après une absence longue de quatre ans, les thrashers suédois de Warfect sont de retour avec un nouvel opus, "Spectre Of Devastation", sorti fin Novembre dernier sur le label autrichien Napalm Records. Le moins qu’on puisse dire du dernier album de ce trio infernal fondé en 2008, c’est que ses musiciens n’ont absolument pas ralenti le tempo. Bien au contraire !

Si les Suédois jouent un thrash des plus classiques entre Kreator, Sodom et Destruction, la qualité et l’efficacité sont néanmoins au rendez-vous. De même, la voix du chanteur Fredrik Wester a ce petit côté profond et dark qui lorgne du côté du black metal, si bien que le résultat évoque une sorte de black / thrash dans la lignée des Norvégiens d’Aura Noir. Pour ne rien gâcher, ce disque bénéficie d’une production irréprochable.

Après une courte intro ("Spectre Of Devastation") qui pose le décor, la tuerie sonore démarre à toute pompe avec l’ultra speed "Pestilence". La boucherie se poursuit avec le magnifique "Rat King", lequel est suivi de "Left To Rot" qui semble être un hommage à Exodus avec des soli de guitare d’une virtuosité exemplaire. Dans la foulée, le morceau "Hail Caesar" est un véritable hymne thrash qui mettra certainement tout le monde d’accord. Avec ses riffs incisifs, le morceau "Into The Fray" n’est pas loin de rappeler le Sepultura époque "Beneath The Remains". Précédé du très efficace "Colossal Terror", le morceau "Witch Burner" représente sans doute l’apogée de l’album avec des riffs endiablés à faire pâlir des groupes aussi cultes que Demolition Hammer ou Exhorder. Enfin, le trio clôt les hostilités musicales le morceau "Dawn Of The Red" qui est d’une brutalité exemplaire.

Preuve vivante que la Suède peut produire autre chose du death ou du black, Warfect est un groupe incontournable à conseiller à tous les fans de thrash old school teinté de black. Up the horns !

Trois ans après avoir défrayé la chronique avec leur album "Exoneration Denied", les thrasheurs suédois nous reviennent avec leur nouvelle offrande : "Scavengers". Cette fois encore, c'est le dessinateur thrash Andrei Bouzikov (Municipal Waste, Cannabis Corpse...) qui signe la pochette. On y voit des pilleurs de tombes, aux visages un peu monstrueux, qui s'activent dans un cimetière, éclairés par la lumière glauque d'une lampe verdâtre. On découvrira, d'ailleurs, un clin d’œil à la pochette précédente en voyant la tête décapitée du juge emperruqué qui sévissait sur "Exoneration Denied".

Dès le premier morceau, on se rend vite compte qu'en Suède, on sait même faire du très bon thrash. En effet, "Purvoyers Of Cadavers" nous offre des riffs bien envoyés, une batterie qui tabasse, un chant hargneux à la limite du death, des chœurs massifs et un solo très bien exécuté. On retrouvera les mêmes qualités sur "Reptile" avant de prendre en pleine poire "Anatomy Of Evil", un troisième titre qui vient appuyer encore un peu plus sur l'accélérateur. On aura ensuite une petite accalmie avec un "Watchtower" plus fouillis et moins efficace malgré quelques bons passages.

Le reste de l'album reste de très bonne qualité mais, comme souvent avec les albums de thrash, j'ai vraiment du mal à rester captivé jusqu'au bout. Pour résumer, je dirais que ce "Scavengers" a probablement les défauts de ses qualités. Sur cet album, Warfect nous apparaît, certes, être un excellent élève du thrash à la Exodus mais il en résulte, au final, un album peut-être un peu trop propre qui ne parviendra pas à nous surprendre. Bien qu'il soit très proche du précédent opus, on ne retrouvera pas ici la même sensation de sauvagerie qui animait "Exoneration Denied".

Ce constat global étant fait, on rappellera tout de même au lecteur que, à l’exception de ce "Watchtower" qui ne m'a pas trop emballé, "Scavengers" ne propose que de très bons morceaux. On alternera généralement entre des parties rapides avec tabassage en règle et soli vertigineux ("Suffocate The Chosen", "Savaged By Wolves"...), et des parties plus lentes qui distilleront des ambiances sombres et malsaines, comme dans le titre de six minutes "Devil In" ou "The Resurrectionnists".

En guise d'outro, on terminera sur "Into The Crypt", un titre instrumental plutôt ambiant qui achève l'album sur de longs arpèges énigmatiques. Un morceau qui aurait peut-être pu apporter une respiration intéressante s'il avait été placé plutôt en milieu d'album...

Vous l'aurez sans doute compris, mes impressions sur cet album sont très mitigées. Bien qu'il soit, objectivement, bien composé, bien exécuté et bien mixé, ce CD n'a pourtant pas réussi à me séduire complètement. Je pense, cependant, que ces dix nouveaux titres devraient énormément gagner à être entendus en live au milieu d'une fosse agitée et avec quelques bières dans le gosier !