Le groupe
Biographie :

Warcrab est un groupe de death / sludge metal anglais formé en 2009 et actuellement composé de : David Simmonds (basse), Rich Parker (batterie / ex-Cretinous Breed, ex-Schiztome), Martyn Grant (chant / ex-Cadaverous, ex-Cretinous Breed), Leigh Jones (guitare / ex-Cretinous Breed, ex-Schiztome) et Geoff Holmes (guitare / ex-Schiztome). Warcrab sort premier album, "Warcrab", en autoproduction en Novembre 2012, suivi de "Scars Of Aeons" en Octobre 2016 chez Black Bow Records, de "Damned In Endless Night" en Août 2019 chez Transcending Obscurity Records, et de "The Howling Silence" en Novembre 2023.

Discographie :

2012 : "Warcrab"
2014 : "Ashes Of Carnage" (EP)
2016 : "Scars Of Aeons"
2019 : "Damned In Endless Night"
2023 : "The Howling Silence"


Les chroniques


"The Howling Silence"
Note : 17/20

Warcrab nous veut tous morts. Quatre années après leur dernier album, Martyn Grant (chant), Geoff Holmes (guitare), Leigh Jones (guitare), David Simmonds (basse) et Rich Parker (batterie) renouvellent leur partenariat avec Transcending Obscurity Records pour la sortie de "The Howling Silence", leur quatrième album.

L’album débute par "Orbital Graveyard" qui dévoile immédiatement ses influences sludge grasses sous l’agressivité du death metal. Les cris sauvages du vocaliste se joignent aux riffs efficaces et accrocheurs, renforçant la puissance de ce titre explosif, puis "Titan Of War" propose une approche plus dissonante et entêtante avec des patterns groovy sur lesquels les musiciens ajoutent une touche de rage. Le mélange reste parfaitement équilibré, la saturation aidant à la lourdeur de la rythmique qui a tendance à accélérer brutalement, alors que "Black Serpent Coils" dévoile tout d’abord un son de basse inquiétant, suivi par des harmoniques mystérieuses puis par la masse sonore.

Le groupe reste ancré dans ses tonalités pesantes tout comme sur l’énergique "Sword Of Mars" qui débute par de régulières éruptions de violence, mais autorise également quelques leads plus perçants à se joindre à la vague de puissance brute, puis c’est avec une douceur sombre que "As The Mourners Turn Away débute", laissant les quelques notes voler dans l’air avant d’adopter des riffs plus imposants. La lenteur du titre lui donne une ambiance très différente des précédents, tout en restant dans les tonalités que l’on connaît au fur et à mesure que le son avance, offrant même quelques touches mélancoliques avant de revenir au son malsain sur "Sourlands Under A Rancid Sun" qui reste dans l’oppression lancinante. L’album se termine avec "Howling Silence", la longue dernière composition, qui vient nous marteler à son tour en accélérant pour devenir obsédante sur la course finale, puis le son s’éteint progressivement.

Le mélange sale et saturé de Warcrab fait de "The Howling Silence" un album relativement accessible mais toujours très sombre et accrocheur. Les riffs du groupe vont rapidement faire remuer des crânes tout en propageant sa puissance brute !


Matthieu
Novembre 2023




"Damned In Endless Night"
Note : 16,5/20

C’est bien ce que je pensais, Warcrab signifie bel et bien "crabe de la guerre" ! J’en doutais un peu quand même parce qu’un nom de groupe pareil, faut l’assumer jusqu’au bout et franchement, ces British ont l’air de porter une attention toute particulière à leur blaze, la preuve en est le logo du groupe qui représente un crabe, original. Sur le premier album, la pochette représentait elle aussi un crabe démesuré, du genre qui peut se fighter avec Godzilla, la bestiole se tenant fièrement, toutes pinces tendues vers les cieux, surplombant des collines qui se jettent dans la mer. L’artwork de ce troisième et nouvel album en revanche est nettement plus sombre, moins fun, et je dirais même, monotone.

Ne nous méprenons pas sur la marchandise, Warcrab sait où il va. L’album débute avec une douce intro en sons clairs et des leads de guitares qui fleurent bon le désespoir, quel choix incongru, car cela absolument rien à voir avec ce qui suit. Dès "Halo Of Flies", voici que se présente à nos petites oreilles un gros sludge / death viril, lourd et puissant, avec du bon gros beat de batterie mastoc et des guitares vintage prenantes. Le premier truc qui saute aux oreilles, c’est le chant à la Carcass, vraiment, on a l’impression d’entendre Jeff Walker, pas étonnant de la part d’un groupe anglais, je les soupçonne d’être des gros fans de la formation mythique ! Warcrab, même si cette comparaison leur colle irrémédiablement aux basques, propose sa propre vision du metal. Le groupe crée la surprise grâce à des enchaînements qui occasionnent la relance, des solos eux aussi très Carcassiens qui ponctuent efficacement le propos, et l’ensemble dégage un truc menaçant bien sympathique. Un poil de dissonance, un son graveleux, un batteur audacieux qui distribue des breaks saisissants, Warcrab se défend très bien en enfonçant le clou toujours plus profondément au fil de l’écoute. Impossible de ne pas headbanger, de nombreux moments font vivement réagir le haut du corps. On trouve également des réminiscences de la scène suédoise, notamment dans le son, caverneux à souhait et dans les cavalcades mid-tempo de double pédale. il y a, chez Warcrab, un petit quelque chose bien rock’n'roll assez délicieux et en ce sens, le groupe se détache assez finement des autres formations actuelles en misant sur le côté doom, avec un traitement plutôt metal de l’ensemble. Ces musiciens possèdent une incroyable facilité à fournir du groove, ce genre de rythmes pachydermiques grandioses qui laissent des grosses traînées de graisse là où la musique se diffuse, un régal. Dans l’ensemble, l’aura dégagée est néfaste, pessimiste, obscure, les guitares dessinent des schémas mélodiques macabres, on pense également au Crowbar des premières heures, revisité à la sauce Carcass, évidemment, avec un soupçon de Bolt Thrower par dessus tout ça (encore un groupe anglais) un pur bonheur de doom / death / sludge monolithique !

Que ça fait du bien de s’enfiler ce petit "Damned In Endless Night", surtout que dans le genre extrême, en ce moment, rien de tel n’est proposé. Malgré le fait que l’on puisse effectivement ressentir une influence particulière qui prédomine dans les compositions, et ce coup-ci, je me permettrai de ne pas re-citer Carcass, mince, je l’ai fait, Warcrab propose sa propre vision du metal, en mode rouleau compresseur rythmique. Les 50 minutes qui constituent le disque ne se font pas ressentir et dès les premiers instants, on se retrouve propulsé au milieu du champ de bataille sans crier gare. Voici donc ici une excellente manière de s’extirper des choix actuels qui s’offrent à nous, au sein d’une scène metal stéréotypée qui, ma foi, tourne parfois en rond. Sans renouveler quoi que ce soit, Warcrab offre sa vision des choses grâce à des compositions attractives et stimulantes, et ça fait du bien par où sa passe !


Trrha’l
Avril 2020


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/warcrab666