Quand j’ai lancé "Plague" de Warbell, je ne m’attendais pas à être surpris de la sorte. Après
une première tentative en 2008, le groupe polonais s’arrête en 2010, ne sortant qu’une
démo. Mais ils se reforment en 2013, sous l’impulsion des trois membres d’origine, Pawel
"Bloody" Szczypka (basse / chant / claviers), Piotr "Peter" Hasioli (guitare) et Marcin
"Maroon" Witeska (guitare), auxquels s’ajoutent Rafal "Vader" Wiaderek (batterie) et
Karolina "Gigi" Wiecek (chant). Le groupe sort un premier album en 2015, et se sépare
finalement de Maroon en 2016. Mais qu’importe, les autres membres continuent l’aventure,
et c’est aujourd’hui en compagnie de Karol "Maniac" Mania (guitare) en live qu’ils évoluent
pour ce deuxième album. Leur style ? Un death mélodique groovy à souhait, que l’on écoute
de suite !
Le premier morceau s’appelle "Dualmind", et nous met tout de suite dans l’ambiance. Ca tape
fort, ça crie, mais on oublie pas les mélodies. Bien qu’hésitant au début, je rentre facilement
dans l’univers des Polonais, me surprenant à remuer la tête dès les premières minutes. Mon
impression se confirme avec "Every Storm", un morceau dont la guitare lead prend le dessus
en compagnie du chant sur le refrain, et qui nous emporte sans difficulté. Quelques choeurs
pour parfaire le tout, et on passe à "Plague", le morceau éponyme. On accélère légèrement,
et c’est un morceau empli de rage qui nous frappe de plein fouet. Le double chant participe
également à cette ambiance guerrière et viscérale que j’apprécie énormément. Même
lorsque le groupe tente d’adoucir les riffs avec un son clair et une citation de Peire Lunel de
Montech, la violence reste omniprésente !
C’est avec une introduction sans saturation que "The Fallen" démarre, et la mélancolie
demeure même lors des riffs violents. On continue avec "Wheel Of Life", un morceau qui, à
mon avis, fera des ravages pour peu que la fosse soit réceptive, car la rythmique est
vraiment entraînante ! Des harmoniques, des power chords, de la double pédale massive…
j’adhère totalement. On passe à la virulente "Flames Of Truth", et c’est une tornade qui
démarre instantanément. Peu importe que le groupe en soit seulement à son deuxième
album, ils savent comment me parler, et je suis certain que je ne serais pas le seul de cet
avis. Pas le temps de digérer cette déferlante que les Polonais enchaînent avec
"Dethronement", un morceau à l’ambiance beaucoup plus sombre et planante que les autres.
Les riffs rapides et quelques samples ajoutent cette saveur sanglante à la musique déjà
martiale des Polonais.
Et le groupe ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, puisque l’envoûtante "Wolfpack" est la
suivante. Si l’introduction est planante, le ton reste le même sur tout le morceau, peu
importe si les riffs deviennent plus violents. On prend de la vitesse avec l’ouragan "Icaros", qui
revient aux bases du death mélodique. Si les cymbales sont peut-être un peu trop mises en
avant, ces harmoniques nous déchirent littéralement de l’intérieur jusqu’à la fin ! Vous
pensiez finir en douceur ? Dommage, car "Mercenary’s Fate" ne va pas vous ménager, avec
une nouvelle déferlante de notes qui vous font directement remuer la tête dans votre salon
ou dans le métro. Une dernière ? "The Passenger" est là pour ça. Une longue introduction, qui
mène à un nouveau riff épique, puis qui renoue avec un son clair et une citation d’Homère,
le poète grec. Le ressenti est incroyable.
Alors que je n’attendais rien de Warbell, le groupe m’a énormément surpris. Sans
révolutionner le genre, "Plague" est un excellent album, et je regrette d’avoir tant tardé à
l’écouter. Vous pouvez être certains que si le groupe s’aventure sur Paris, je serai au
premier rang à me briser la nuque !
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