Après huit ans d'absence, en général, on oublie un groupe, aussi bon fut-il. Nos souvenirs se retrouvent noyés dans l'immensité du metal et ses nombreuses nouveautés. Alors que les hommages continuent de fuser pour un boxeur que je croyais décédé depuis longtemps (oui, Mohamed Ali, honte à moi je sais), voilà Walls Of Jericho qui enfile de nouveau ses gangs et grimpe sur le ring pour nous casser la gueule. En 2008, "The American Dream" ne m'avait pas du tout convaincu, et je me disais même "ça y est, ils sombrent dans le metalcore, leur prochain album sera vraiment merdique". Je me suis bien trompé !

Je m'attendais clairement à rester sur ma faim, comme récemment avec Otep. Mais non, grâce notamment à une Candace Kucsulain déchainée comme au premier soir (je viens de voir que j'étais ami avec elle sur Facebook, je lui enverrai cette chronique en signe de mon amour), WoJ signe un retour particulièrement flamboyant, qui renoue avec leurs tubes d'antan. Une fois l'intro passée, les premières notes de "Illusion Of Safety" posent clairement le rythme de ce qui sera un album 100% hardcore, proche d'un Terror au féminin. Ce qui fait la force d'une telle production made in Napalm Records, c'est que, contrairement à "All Hail The Dead", la rage dégagée par cette musique ne repose pas seulement sur les viscères de notre chanteuse préférée, mais aussi sur les épaules de musiciens qui n'hésitent pas à nous envoyer des directs du droit non stop dans les mâchoires. Ainsi, à l'image des meilleurs morceaux de "With Devils Amongst Us All", on a droit à d'excellents back vocals, le tout offrant des mélodies qui donnent envie de se défouler sur un sac de sable, même à la maison.

Indéniablement, ce passage en force ne laisse de marbre personne, et réussit à convaincre tout en surprenant par son extrême maturité, on a vraiment l'impression que ces huit années ont servi à peaufiner ce qui s'annonce sans le moindre doute comme l'un des meilleurs albums hardcore de l'année. Seule petite ombre au tableau, la dernière piste, "Probably Will", qui nous fait craindre une dangereuse rechute vers le monde impur et moche du metalcore (oui, elle a une belle voix, elle peut chanter, mais ce n'est pas ça qu'on veut, bordel !). Rien de bien méchant au final, puisque les douze autres morceaux, y compris l'intro même si peu originale, méritent largement cette bagarre auditive dont on ne se lasse pas.