Le groupe
Biographie :

Wall Of Lies est un groupe de metal originaire de Liège en Belgique, combinant des riffs groovy et lourds à des vocaux revendicatifs. Le groupe est né dans les premiers mois de l'année 2017 et s'est rapidement mit à travailler sur son premier EP "Fistful Of Lies" enregistré et produit par ses soins et sorti le 5 Septembre 2017.

Discographie :

2017 : "Fistful Of Lies" (EP)


La chronique


Pour l’enfant du Nord que je suis, les Belges sont un peu comme des cousins. Mais, de ces cousins qu’on apprécie, à qui on aime rendre visite, pas de ceux qu’on fuit dès qu’on sait qu’ils seront de passage. Non, très sincèrement, j’aime beaucoup la Belgique. Les frites y sont excellentes, le chocolat et les gaufres aussi, la bière tout autant et pas chère de surcroît. Et aussi cliché que tout cela puisse sonner, ce sont pourtant de vraies et bonnes raisons, parmi bien d’autres évidemment, qui me font aimer la Belgique. Et récemment, j’en ai trouvé une de plus : un nouveau groupe du plat pays nommé Wall Of Lies…

En toute honnêteté, je n’avais jamais entendu parler d’eux avant de me voir offrir la possibilité de les chroniquer. Il faut dire cependant que le groupe est très récent, puisque c’est seulement en cette année 2017 que Wall Of Lies s’est formé. Efficaces, les bougres ! Même pas un an d’existence et déjà un EP de 5 titres ! Et dans une production intégralement DIY en plus ! Force est de reconnaître qu’on a ici à faire à des musiciens sacrément motivés ! Remarquez, ça colle bien avec le reste : le nom du groupe, tout comme celui de l’EP "Fistful Of Lies", le visuel, les choix de polices… Wall Of Lies se fend même d’un petit slogan sans concession : “Stand and protest against specism, sexism, racism, homophobia or any hate based on difference”. D’accord, nos chers Liégeois sont donc définitivement engagés et soignent leur image dans un souci de cohérence. Comprendre par là qu’ils apportent un soin particulier à faire fonctionner un ensemble musical / visuel de manière logique, pas que le groupe est composé de poseurs crachant des messages de révolte de cours de récré en basant tout sur leur look, ne vous méprenez pas sur mes propos.

Non, ici, ce serait même plutôt le contraire, il suffit d’écouter ! Oui parce que c’est bien beau tout ça, mais ça donne quoi Wall Of Lies, à l’écoute ? Eh bien, c’est simple, il m’a fallu environ 15 ou 20 secondes pour être… totalement emballé ! Après les échecs de Powerflo et Prophets Of Rage cette année, ça fait plaisir de pouvoir enfin écouter un bon album de metal engagé, hargneux, plein de rage. D’ailleurs, même si Wall Of Lies ne ressemble pas musicalement aux deux groupes américains, leur mention en ces lignes n’est pas anodine : Downset, Biohazard, Fear Factory, Cypress Hill, Rage Against the Machine, ça fleure bon les nineties tout ça ! Pile la décennie dont Wall Of Lies semble être un digne héritier, tant on retrouve chez eux ces sonorités hardcore, ces riffs rythmiquement puissants, peut-être mixés un peu trop grave, sourd, à mon goût, mais de très bonne qualité ! J’ai écouté des disques de groupes confirmés produits à grands renforts de dollars qui sonnaient beaucoup moins bien que ça…

Donc, en bref, la musique de Wall Of Lies, comment peut-on la résumer ? Imaginez… imaginez trois musiciens énervés qui joueraient un style au croisement du hardcore, d’un punk bien pêchu et premier album de Korn, sur lequel un chanteur tout aussi énervé si ce n’est plus vient poser ses gueulantes criardes de sa voix éraillée aux influences zackdelarochiennes indéniables, mais avec également une touche de post-hardcore que n’aurait pas renié Cedric Bixler dans ses moments les plus énervés d’At The Drive-In. Ça en fait des noms et des influences diverses et variées, n’est-ce pas ? Evidemment, ce serait réducteur et insultant de ne résumer Wall Of Lies qu’à cela, mais il est toujours délicat de présenter un nouveau groupe sans citer des références pour le situer aux yeux (et surtout aux oreilles) du public.

Quoi qu’il en soit, le résultat final de ce "Fistful Of Lies" constitue un ensemble très cohérent, où tous les riffs sont inspirés et s’enchaînent de manière très logique, sans jamais tomber dans la facilité. Le tout est terriblement groovy et nerveux, et dégage une énergie incroyable qui me fait penser que les gaillards doivent sortir de répèt’ lessivés, et qui doit être très intéressante à voir sur scène, où la transmission de cette énergie au public se fera sans aucun problème tellement on se laisse prendre rapidement par la musique de nos quatre chers Liégeois. Et tout cela est encore accentué par un chanteur qu’on imagine sans mal vivre ses paroles, les chanter autant avec sa voix qu’avec ses tripes. D’autant qu’avec des titres aussi explicites que "Charlottesville" (faisant évidemment référence aux défilés de suprémacistes blancs dans cette ville de Virginie, aux Etats-Unis) ou "No Peaceful Riot", on assiste à un véritable déchaînement de la part du chanteur de Wall Of Lies, véritablement engagé dans la cause de ses textes, de sa voix criarde et plutôt originale dans la mouvance actuelle de la tendance aux growls typés death.

Vous avez, j’espère, bien compris que "Fistful Of Lies"est donc une très bonne surprise, et Wall Of Lies une excellente découverte. Enervés, révoltés, pleins de rage et d’énergie, c’est un véritable défouloir auditif que nos chers Liégeois nous offrent en ce dernier trimestre 2017, qui pourrait parfaitement servir de bande originale à des scènes d’émeute, ou aux plus violentes interventions de Sea Shepherd, en imaginant leurs abordages ou leurs harponnages. Si l’on peut toutefois regretter un léger manque de folie de la part du groupe, qui ne sort de sa zone de confort que sur quelques petits passages notamment sur "Feed The Fish", il faut rappeler encore une fois que le groupe ne s’est formé que cette année et qu’il s’agit là seulement de leur premier EP. Laissons donc leur le temps de se perfectionner, de roder leurs compositions, de s’aventurer peut-être dans quelques nouveaux horizons musicaux, quoi qu’il en soit les bases sont présentes et sont on ne peut plus solides. Je vous invite donc tous à faire comme moi, à savoir découvrir Wall Of Lies et leur première production "Fistful Of Lies", et aussi et surtout à penser à les suivre, car vu comme ils sont partis, quelque chose me dit qu’on n’a pas fini d’entendre parler d’eux… en tout cas, moi c’est sûr, j’ai envie d’en entendre plus !


Nico
Novembre 2017


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.facebook.com/wallofliesband