"Loveless"
Note : 17/20
Une fois n'est pas coutume avec la Klonosphere, nous allons sortir du metal pur et dur avec le nouvel EP de Wallack "Loveless" qui fait suite à deux albums : "White Noise" sorti en 2018 et "Black Neons" en 2020. Le groupe se situe lui-même entre le rock, le grunge et l'indus et on sent effectivement un mélange accrocheur et direct qui emprunte l'énergie du premier, la mélancolie boueuse du deuxième et les incursions électroniques et froides du dernier.
Des sonorités électroniques qui se font de plus en plus de place dans la musique de Wallack puisque le premier album "White Noise" était encore très organique et clairement orienté guitares. On y trouvait certes une reprise Nine Inch Nails mais on était quand même sur quelque chose d'encore branché gros rock. C'est "Black Neons" qui a vraiment amené ces sonorités électroniques avec une optique plus froide et une musique plus posée et plus sombre. Cette fois avec "Loveless", le groupe affiche une envie de proposer quelque chose de plus accrocheur, de plus immédiat. D'ailleurs, après une petite introduction, "More A Shade Than A Man" ouvre les hostilités avec moins de trois minutes au compteur et un côté rock industriel bien prononcé. Accrocheur, mélodique mais toujours froid, ce premier véritable morceau se montre très efficace et confirme que Wallack a encore évolué. "Cold Blood" enchaîne et prend des allures de tueur de dancefloor avec sa rythmique frontale qui a tout du beat electro destructeur. Là encore la musique du groupe est mélodique, accrocheuse mais avec ce côté plus glacial dans les arrangements et les ambiances. En tout cas, tout ça a des airs de tube en puissance et je suis certain que si certaines ondes prenaient la peine de sortir de leurs carcans habituels, ce nouvel EP pourrait faire son petit carton ! Les vingt petites minutes passent à une vitesse folle et on se retrouve bien vite à en vouloir plus. Tout ça est en plus bien produit avec un son énorme, propre et surpuissant qui colle très bien à ces nouveaux morceaux directs et redoutablement efficaces. On espère que le groupe va continuer dans cette voie parce que ce visage plus électronique et plus froid lui va très bien. En attendant, la courte durée et l'impact de "Loveless" fait qu'il a tendance à tourner plusieurs fois d'affilée avec un plaisir constant. Non seulement le groupe évolue à chaque sortie mais il monte d'un cran en maîtrise et en qualité de composition. Si le prochain album continue sur cette lancée, il y a quelques paires de joues qui vont se retrouvées bien marquées !
Wallack revient donc avec un nouvel EP très efficace qui confirme l'orientation de plus en plus électronique et directe. Le groupe balance une succession de tubes en puissance donc certaines pourraient démolir quelques dancefloors. Mais il n'y a pas que ça, les émotions et la mélodie se font aussi une belle place et une certaine profondeur s'ajoute au côté très accrocheur et immédiat. Un mélange qui fait que cet EP passe facilement plusieurs fois de suite et donne envie d'en avoir plus dans un futur proche.
"Black Neons"
Note : 16/20
Poitiers regorge de formations talentueuses tout comme de formations prometteuses. Pas la peine de chercher bien loin, il suffit de citer Klone, Trepalium ou encore Seven Hate. Et si le tympan se cherche une dose de desert rock indus, il peut désormais piocher du côté de Wallack. Un quatuor qui nous revient avec "Black Neons", son troisième opus.
J’avais découvert Wallack par l’un de ses précédents opus, "White Noise", auquel j’avais d’ailleurs reproché d’être un peu trop près du son de ses influences (notamment Mars Red Sky, Desert Sessions et Nine Inch Nails de mémoire) et surtout de ne pas jouer la carte de son “desert rock indus” jusqu’au bout. D’emblée, "Black Neons" m’a rassuré sur ce point, l’instrumental et l’univers du premier titre, "All That’s Ever Been (Part. I)", mettant d’emblée les pieds dans le plat. Pourtant, ce même titre m’a quelque peu fait une frayeur. Cette fois, sur l’accent, j’avouerai que le "Resurrect so fast [...] if I could at last" m’a donné une sueur froide (disclaimer : je ne suis toutefois pas sûr que ce soit les bons lyrics). Le reste de ce "Black Neons" m’a rassuré. Et mieux ! Le reste de ce "Black Neons" s’est tissé une réelle personnalité. Avec des titres tels que "Slaughters" ou "Burnt", Wallack se révèle dans un amas psychédélique et fort en effets. Pourtant, il faut souligner que son coeur reste bien rock. Le démontrent d’ailleurs ces grosses guitares rejoignant le groove qui émane de la basse ! Du rock qui n’est pas non plus sans rappeler quelques pans du mouvement grunge ("Anxiety", "Century Boy"). Ce même rock qui ne rechigne d’ailleurs pas à se pavaner au milieu de touches industrielles ("All That’s Ever Been (Part. II)", "Black Neons"). Bref, "Black Neons" s’inscrit dans ce rock qu’affirme désormais Wallack de façon bien plus libre que par "White Noise" !
Un peu à l’instar de Junior Rodriguez et de son "Stellar Dream", Wallack et son "Black Neons" régaleront les amateurs de sonorités aussi progressives que psychédéliques baignées par la scène des 80’s et des 90’s. Bref, ça fuzze dans un univers désertique et industriel !
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