L’invasion des zombies ne va pas tarder car je vois fleurir de part et d’autre des publications musicales qui viennent renforcer les rangs annonciateurs d’invasion zombiesque.. Le groupe Legion Of Bokor parlait des zombies qui sont déjà parmi nous, ce qui n’est pas faux, car nous sommes déjà zombifiés par un système qui nous pousse à l’être. Les zombies c’est nous, et on mange la chaire de nos congénères sans pitié, en se repaissant de leurs organes mis à nu, et comble du vice, on se délecte de la vision de nos congénères maltraités dans les vidéos qui circulent sur le net. Alors oui, les zombies ce sont nous, et pas les cadavres de Romero.

En ce qui concerne le deathcore des Walking Dead qui marchent sur Broadway, mis à part leur démarche assez opportuniste de plonger corps et âmes dans le concept des cadavres grouillants qui veulent nos entrailles, ça ne reste pas moins du deathcore basique comme j’en ai entendu déjà pas mal de fois. Je retrouve les plans syncopés aux rythmiques minimalistes. En fait, tout l’album réside dans le chant ultra guttural qui, bien sûr, est impossible à reproduire sur scène... Ce chant donne la dimension et la puissance nécessaires aux compos moyennement intéressantes et surtout vite lassantes… Trop de rythmiques déjà entendues, même avec leur super prod' hollywoodienne je ne réussis pas à me mettre dans le skeud. Certaines compos comme "Dark Passenger" (merci Dexter... opportunisme bonjour, une fois de plus) sont même chiantes à en crever le cul par terre. "Last Existence" sort sa maigre épingle du jeu grâce à son côté plus rapide et plus death brutal, par contre la prod' très actuelle aseptise un peu l’album, voire le rend trop commun. Enfin bon, ce sont des jeunots dans le groupe et donc je pense qu’avec l’avenir ils vont revenir à des choses plus crades et moins dans l’ère du temps, car peut-être qu’être un zombie c’est finalement se fondre dans la masse et avancer à la même cadence mollassonne.

"Aeshma" est loin d’être mauvais loin d’être transcendant aussi. Walking Dead On Broadway met au goût du jour certaines recettes qui viennent, elles aussi, d’être remises au goût du jour. Du gros son bien trop léché pour être intéressant, malgré quelques bonnes idées qui se sont extraites du magma putride et suintant des compos. Des morts-vivants bien trop propres sur eux pour faire peur à qui que ce soit. Pas un frisson de plaisir durant les 33 minutes de l’album.