Après plusieurs rappels à l’ordre, je me mets sur cette chronique d’une sortie qui dormait dans les cartons depuis quelques semaines, que dis-je, mois. Honte à moi. Des Francs-Comtois en plus.
Même si on ne trouve plus d’ours par delà la Comté, c’est bien un ours qui se réveille . Premier "vrai" opus, il arrive en eaux troubles au coeur de ces années Covid et, il faut le dire, il est assez rafraîchissant.
Puisant ses inspirations dans les groupes français, c’est avec un certain bonheur que l’on trouve des textes justement en français plutôt biens exécutés. Un phrasé "rappé" qui fait le bonheur de nos oreilles, des mots qui s’enchaînent en textes avec un vrai fond et qui sont compréhensibles.
Puisant donc ses influences ici et là, on trouvera de faux airs (et même plus) d’un Mass Hysteria ou encore d'un Smash It Combo.
Après une intro et une montée en puissance, lente, le second titre "Interférences" part sur un combo electro / batterie avec une entrée plus pêchue des guitares et avec un ensemble qui se veut puissant, compact et rappelant ses grands frères du metal à la française.
"Porno Future", single du groupe, arrive très tôt dans l’album, faisant la part belle au chant, aux paroles rappées posées sur des lignes de guitares plus rock que metal. L’enchaînement se fait sur un refrain quelque peu déroutant. Ce titre jongle entre les différentes ambiances, les différents rythmes et va de quelque chose de lancinant pour repartir sur des parties beaucoup plus énervées où vient se rajouter de l'electro quelque fois schizophénique, et c’est le fil rouge de cet album. Le chant se fait prépondérant.
Les titres suivants sont de très bonne qualité, avec une forte densité, pas de temps morts ou si peu, mais malgré moi je ne peux m’empêcher de faire des comparaisons ou des remarques du genre "Oh tiens ça me rappelle SHC ou des mélodies de MH", ce sentiment est très présent dans "Des Heures" ou encore dans "Plus Rien A Perdre". Mais passons ce "détail".
"Caryocinèse" est un morceau bascule, c’est une sorte de respiration dans l’album, on vient de se prendre un premier gros bloc et ce titre plus lancinant partant sur des sonorités orientales calme un peu l’ensemble avant de repartir de plus belle sur "Nouvelle Dissidence" où, il faut l’avouer, le chant rappé est très impressionnant, dans le phrasé et dans l’enchaînement..
"Porno Future" dure un tout petit moins d'une heure (55 minutes) mais est compact, puissant, bien amené, donnant une belle image d’un groupe se posant sur les eaux metal / rapcore, en y ajoutant des touches indus / electro très présentes.
Les morceaux disposent d’un gros potentiel en live, la production n’a rien à envier à personne, je note tout de même une petite déception sur la partie chant de "Soldat Du Sommeil" avec ce double chant qui laisse une impression bizarre, mais je chipote.
Waking The Sleeping Bear teste beaucoup, s’appuie sur plus de certitudes avec le temps, se détache de certaines influences, et même si les comparaisons sont (quasi) inévitables, le groupe ne se laisse pas dominer par celles-ci.
On soulignera le chant en français (Cocorico !) d’une grande qualité et des arrangements assez bien foutus, des guitares pêchues, et des titres qui sont tous ou presque tous taillés pour le live où ils feront, j’en suis sûr, un malheur ("Pogo Culture" mon amour). Cet album démontre un vrai potentiel pour la suite, pas de doute, l’ours bien est réveillé !
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