Le groupe
Biographie :

Né officiellement à la sortie d’un premier single "Drapeau Rouge", le groupe trouve en fait ses racines il y a maintenant 10 ans, lorsque Adrien, Edwin, Arthur et Simon se rencontrent sur les bancs des lycées de Dole (39). De leurs multiples projets avortés naîtra la formation actuelle de WTSB en 2016, réunie presque par hasard autour de l’urgence d’un concert à assurer. À cette anecdotique naissance succèdera un projet alimenté dès lors par une passion et des amitiés inébranlables, qui mèneront après deux singles à un premier EP en 2018 : "Jungle Urbaine". Substance en fusion, à la fois insaisissable et superfluide, le son de WTSB ne s’embarrasse que très peu des étiquettes, s’aventurant presque au hasard sur tous les territoires. Du rap aux musiques du monde, de l’indus à la fusion, tout y passe et se distille sur un substrat de metal moderne, ou les graines ont été plantées 20 ans plus tôt, aux grandes heures de la Team Nowhere et autres Family Values Tour. Entre rébellion punk désabusée et réflexions pleines d’espoir, le quatuor déploie un univers qui se veut prenant, tribal et taillé pour le live. C’est donc sur scène que l’énergie de WTSB se dévoile pleinement, et c’est sur scène qu’ils défendront avec le plus d’ardeur leur nouvel opus "Porno Future", réveillant au passage une nouvelle fois le métaphorique ours endormi qui sommeille en chacun de nous.

Discographie :

2018 : "Jungle Urbaine" (EP)
2021 : "Porno Future"


La chronique


Après plusieurs rappels à l’ordre, je me mets sur cette chronique d’une sortie qui dormait dans les cartons depuis quelques semaines, que dis-je, mois. Honte à moi. Des Francs-Comtois en plus. Même si on ne trouve plus d’ours par delà la Comté, c’est bien un ours qui se réveille . Premier "vrai" opus, il arrive en eaux troubles au coeur de ces années Covid et, il faut le dire, il est assez rafraîchissant.

Puisant ses inspirations dans les groupes français, c’est avec un certain bonheur que l’on trouve des textes justement en français plutôt biens exécutés. Un phrasé "rappé" qui fait le bonheur de nos oreilles, des mots qui s’enchaînent en textes avec un vrai fond et qui sont compréhensibles. Puisant donc ses influences ici et là, on trouvera de faux airs (et même plus) d’un Mass Hysteria ou encore d'un Smash It Combo. Après une intro et une montée en puissance, lente, le second titre "Interférences" part sur un combo electro / batterie avec une entrée plus pêchue des guitares et avec un ensemble qui se veut puissant, compact et rappelant ses grands frères du metal à la française. "Porno Future", single du groupe, arrive très tôt dans l’album, faisant la part belle au chant, aux paroles rappées posées sur des lignes de guitares plus rock que metal. L’enchaînement se fait sur un refrain quelque peu déroutant. Ce titre jongle entre les différentes ambiances, les différents rythmes et va de quelque chose de lancinant pour repartir sur des parties beaucoup plus énervées où vient se rajouter de l'electro quelque fois schizophénique, et c’est le fil rouge de cet album. Le chant se fait prépondérant. Les titres suivants sont de très bonne qualité, avec une forte densité, pas de temps morts ou si peu, mais malgré moi je ne peux m’empêcher de faire des comparaisons ou des remarques du genre "Oh tiens ça me rappelle SHC ou des mélodies de MH", ce sentiment est très présent dans "Des Heures" ou encore dans "Plus Rien A Perdre". Mais passons ce "détail".

"Caryocinèse" est un morceau bascule, c’est une sorte de respiration dans l’album, on vient de se prendre un premier gros bloc et ce titre plus lancinant partant sur des sonorités orientales calme un peu l’ensemble avant de repartir de plus belle sur "Nouvelle Dissidence" où, il faut l’avouer, le chant rappé est très impressionnant, dans le phrasé et dans l’enchaînement.. "Porno Future" dure un tout petit moins d'une heure (55 minutes) mais est compact, puissant, bien amené, donnant une belle image d’un groupe se posant sur les eaux metal / rapcore, en y ajoutant des touches indus / electro très présentes. Les morceaux disposent d’un gros potentiel en live, la production n’a rien à envier à personne, je note tout de même une petite déception sur la partie chant de "Soldat Du Sommeil" avec ce double chant qui laisse une impression bizarre, mais je chipote.

Waking The Sleeping Bear teste beaucoup, s’appuie sur plus de certitudes avec le temps, se détache de certaines influences, et même si les comparaisons sont (quasi) inévitables, le groupe ne se laisse pas dominer par celles-ci. On soulignera le chant en français (Cocorico !) d’une grande qualité et des arrangements assez bien foutus, des guitares pêchues, et des titres qui sont tous ou presque tous taillés pour le live où ils feront, j’en suis sûr, un malheur ("Pogo Culture" mon amour). Cet album démontre un vrai potentiel pour la suite, pas de doute, l’ours bien est réveillé !


Sam
Décembre 2021


Conclusion
Note : 17/20

Le site officiel : www.wakingthesleepingbear.com