Le groupe
Biographie :

Vitriol est un groupe de death metal américain formé en 2013 (anciennement Those Who Lie Beneath) et actuellement composé de : Adam Roethlisberger (chant, basse / ex-Those Who Lie Beneath, ex-Arkaik, ex-Velaraas), Kyle Rasmussen (chant, guitare / ex-Those Who Lie Beneath), Matt Kilner (batterie / Gorgasm, Iniquitous Deeds, Nithing, ex-Decryption) et Daniel Martínez (guitare / ex-Atheist, ex-Black Trip, ex-The Offering). Vitriol sort son premier album, "To Bathe From The Throat Of Cowardice", en Septembre 2019 chez Century Media, suivi de "Suffer & Become" en Janvier 2024.

Discographie :

2017 : "Pain Will Define Their Death" (EP)
2019 : "To Bathe From The Throat Of Cowardice"
2021 : "Antichrist" (EP)
2024 : "Suffer & Become"


Les chroniques


"Suffer & Become"
Note : 19/20

Vitriol fête son retour en 2024. Après un excellent album en 2019 puis une réédition de leur première démo, le groupe mené depuis 2013 (après une première vie sous le nom de Those Who Lie Beneath) par Adam Roethlisberger (chant / basse) et Kyle Rasmussen (chant / guitare), accompagnés par Matt Kilner (batterie, Gorgasm, Nithing) et Daniel Martinez (guitare, ex-Atheist) dévoile "Suffer & Become", son deuxième album, chez Century Media Records. Stephen Ellis (Cybercrime, ex-I, Detest), ancien guitariste du groupe, a participé à l’enregistrement de son instrument.

"Shame And Its Afterbirth", le premier titre, débute avec quelques notes inquiétantes, qui s’intensifient en accueillant la déferlante de violence. Blast et riffs effrénés se drapent autant de dissonance que de sonorités dévastatrices, tout comme les hurlements viscéraux qui complètent cet ouragan de puissance brute mais extrêmement travaillée que l’on retrouve dans les leads qui mènent à l’écrasante "The Flowers Of Sadism". L’approche change légèrement, laissant le groupe explorer d’abord la lourdeur avant de nous déverser une avalanche d’harmoniques cinglantes à toute vitesse, complétant parfaitement les parties vocales massives avant que "Nursing From The Mother Wound" ne prenne la suite. Le titre propose des sonorités perçantes qui s’allient naturellement aux vagues de rage et aux cris sauvages, ajoutant cette touche dérangeante complémentaire à la violence avant de nous dévoiler un rythme plus lancinant sur les premiers instants de "The Isolating Lie Of Learning Another", avant de revenir aux éruptions old school puissantes, que ce soit au niveau des riffs ou du chant. On notera quelques passages plus plaintifs mais tout aussi intenses avant un final abrupt, puis c’est avec "Survivals Careening Inertia", un titre instrumental, que le groupe s’essaye à la douceur, tout en la teintant de noirceur puis la laissant s’enflammer grâce à un blast solide suivi de sa saturation infernale habituelle.

Les parties vocales furieuses reviendront dans l’imposante "Weaponized Loss" qui place également quelques orchestrations oppressantes pour accompagner ce raz-de-marée implacable de riffs déchirants, qui se poursuit sur "Flood Of Predation" et sa rythmique inarrêtable. Le morceau reste incroyablement constant du début à la fin, intégrant tout de même des claviers plus majestueux ou un break étouffant avant le final qui nous propulse vers "Locked In Thine Frothing Wisdom" dont la rythmique se montre toute aussi bestiale. Rien ne semble pouvoir freiner les musiciens dans leur quête de violence sanguinaire qui se poursuit avec "I Am Every Enemy" et ses harmoniques criardes que le groupe intègre à une base aussi pesante que malsaine avant de refermer l’album grâce à "He Will Fight Savagely", dont le nom évocateur ne me fera pas mentir tout en prouvant une fois de plus à quel point la maîtrise des instruments est totale sur chaque aspect.

Le nom de Vitriol est depuis son précédent album associé à la plus pure sauvagerie, et "Suffer & Become" ne peut que contribuer à cette réputation sanguinaire tant le groupe s’est amélioré. L’année commence à peine, mais elle révèle déjà l’un de ses meilleurs albums de death metal !


Matthieu
Février 2024




"To Bathe From The Throat Of Cowardice"
Note : 19/20

Amateurs de death metal, voici une offrande que vous n’êtes pas prêts d’oublier ! "To Bathe From The Throat Of Cowardice", le premier album de Vitriol , qui fait suite à un excellent EP paru en 2017. Créé en 2013, la formation américaine menée par Adam Roethlisberger (basse / chant), Kyle Rasmussen (guitare / chant) et Scott Walker (batterie) a peaufiné son art afin de nous offrir dix compositions dans la plus pure tradition de la violence. Ils ont également recruté Mike Ashton (guitare) et prévu de venir nous rendre visite en fin d’année et l’an prochain…

On commence par "The Parting Of A Neck", un morceau dévoilé l’an passé qui avait déjà fait sensation, et ce à juste titre ! En effet, c’est un death metal surpuissant, ultra rapide, plutôt très technique et encadré par un rouleau de double pédale interrompu seulement par un blast furieux qui s’abat sans crier gare. Les hurlements viscéraux de Kyle et Adam s’enchaînent presque sans temps mort, et c’est déjà bien amochés que nous arrivons à "Crowned In Retaliation". Et on constate avec plaisir que la même énergie est employée sur ce titre, avec cependant une préférence pour les harmoniques vicieuses qui sévissent tout au long de ce titre assez malsain. On continue avec "Legacy Of Contempt", un morceau qui va enfoncer encore un peu plus le clou, mais qui prend le temps de ralentir pour un refrain empli de noirceur, mais ô combien prenant !

"I Drown Nightly" prend la suite, et je commence à douter de l’humanité des membres tellement les riffs sont rapides mais ils s’enchaînent pourtant à la perfection. La créativité semble visiblement être leur point fort, puisque "The Rope Calls You Brother" suit, mais ne ressemble en aucun cas à ses prédécesseurs, avec ces parties en tapping qui donne une saveur particulière à la musique des Américains, sans jamais occulter la rythmique. Plutôt long, ce titre prend le temps d’instaurer une impression malsaine avant de nous larguer finalement sur "A Gentle Gift" et son sample introductif. A ces sonorités guerrières succèdent des guitares hurlantes et une basse au son très mis en avant, et toujours cette mitrailleuse en mode automatique niveau batterie. Ponctuée par des parties leads déchirantes, la rythmique passe comme une lettre à la poste.

On ne change pas une équipe qui gagne avec "Violence, A Worthy Truth", qui met l’accent sur la technique et sur sur un shredding incessant, tout comme la martiale "Victim" met l’accent sur des riffs assomants mais prenants. Si vous n’avez pas déjà headbangué, je ne sais pas ce qu’il vous faut, mais pour ma part il m’a été impossible de me retenir sous cette avalanche de notes. Des sonorités dissonantes pour introduire "Hive Lungs", et on conserve cette atmosphère dérangeante tout au long de cette tranche de violence qui alterne les deux chants pour un rendu violent au possible, avec des parties leads acérées. Dernier morceau, qui est également le plus long (et que ceux qui suivent le groupe depuis un moment connaissent déjà en partie), "Pain Will Define Their Death" va nous emporter dans ce tourbillon de fureur pendant plus de six minutes. Impossible de définir le nombre de frappes ou de notes que le groupe a joué, mais je vous assure que malgré l’évidente technicité la composition est loin d’être sans âme !

Pendant plus de quarante minutes, Vitriol n’a eu aucun temps mort, et c’est ce qui fait de "To Bathe From The Throat Of Cowardice" un excellent album. Quand la maîtrise rencontre la fureur, le death metal des Américains se façonne avec une facilité effroyable. Pour ma part, j’ai hâte de découvrir ces morceaux sur scène !


Matthieu
Septembre 2019


Conclusion
Le site officiel : www.facebook.com/vitriolwarfare