Amateurs de death metal, voici une offrande que vous n’êtes pas prêts d’oublier ! "To Bathe From The Throat Of Cowardice", le premier album de Vitriol , qui fait suite à un excellent EP
paru en 2017. Créé en 2013, la formation américaine menée par Adam Roethlisberger
(basse / chant), Kyle Rasmussen (guitare / chant) et Scott Walker (batterie) a peaufiné son
art afin de nous offrir dix compositions dans la plus pure tradition de la violence. Ils ont
également recruté Mike Ashton (guitare) et prévu de venir nous rendre visite en fin d’année
et l’an prochain…
On commence par "The Parting Of A Neck", un morceau dévoilé l’an passé qui avait déjà fait
sensation, et ce à juste titre ! En effet, c’est un death metal surpuissant, ultra rapide, plutôt
très technique et encadré par un rouleau de double pédale interrompu seulement par un
blast furieux qui s’abat sans crier gare. Les hurlements viscéraux de Kyle et Adam
s’enchaînent presque sans temps mort, et c’est déjà bien amochés que nous arrivons à
"Crowned In Retaliation". Et on constate avec plaisir que la même énergie est employée sur
ce titre, avec cependant une préférence pour les harmoniques vicieuses qui sévissent tout
au long de ce titre assez malsain. On continue avec "Legacy Of Contempt", un morceau qui va
enfoncer encore un peu plus le clou, mais qui prend le temps de ralentir pour un refrain
empli de noirceur, mais ô combien prenant !
"I Drown Nightly" prend la suite, et je commence à douter de l’humanité des membres
tellement les riffs sont rapides mais ils s’enchaînent pourtant à la perfection. La créativité
semble visiblement être leur point fort, puisque "The Rope Calls You Brother" suit, mais ne
ressemble en aucun cas à ses prédécesseurs, avec ces parties en tapping qui donne une
saveur particulière à la musique des Américains, sans jamais occulter la rythmique. Plutôt
long, ce titre prend le temps d’instaurer une impression malsaine avant de nous larguer
finalement sur "A Gentle Gift" et son sample introductif. A ces sonorités guerrières succèdent
des guitares hurlantes et une basse au son très mis en avant, et toujours cette mitrailleuse
en mode automatique niveau batterie. Ponctuée par des parties leads déchirantes, la
rythmique passe comme une lettre à la poste.
On ne change pas une équipe qui gagne avec "Violence, A Worthy Truth", qui met l’accent sur
la technique et sur sur un shredding incessant, tout comme la martiale "Victim" met l’accent
sur des riffs assomants mais prenants. Si vous n’avez pas déjà headbangué, je ne sais pas
ce qu’il vous faut, mais pour ma part il m’a été impossible de me retenir sous cette
avalanche de notes. Des sonorités dissonantes pour introduire "Hive Lungs", et on conserve
cette atmosphère dérangeante tout au long de cette tranche de violence qui alterne les deux
chants pour un rendu violent au possible, avec des parties leads acérées. Dernier morceau,
qui est également le plus long (et que ceux qui suivent le groupe depuis un moment
connaissent déjà en partie), "Pain Will Define Their Death" va nous emporter dans ce
tourbillon de fureur pendant plus de six minutes. Impossible de définir le nombre de frappes
ou de notes que le groupe a joué, mais je vous assure que malgré l’évidente technicité la
composition est loin d’être sans âme !
Pendant plus de quarante minutes, Vitriol n’a eu aucun temps mort, et c’est ce qui fait de "To Bathe From The Throat Of Cowardice" un excellent album. Quand la maîtrise rencontre la
fureur, le death metal des Américains se façonne avec une facilité effroyable. Pour ma part,
j’ai hâte de découvrir ces morceaux sur scène !
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