Seulement le deuxième opus pour Virus, mais qui ne manquera pas de se faire remarquer, il faut dire que les barbus n'en sont pas à leur premiers essais. Ecouter cet album, c'est, en dépit de la pochette, se plonger dans un océan de pétrole, qui nous colle à la peau et nous ronge jusqu'aux os. Avec des titres extrêmement longs et sinueux, nul doute sur la provenance geographique de Virus, ni sur leur style qui parait si naturel, si parfait. Virus c'est un coup de poing dans la tronche du black metal puisque dans mon coeur le groupe se hausse tout à coup à la hauteur des grands Arcturus ou encore Enslaved. Passons, là c'est encore autre chose bien que le patron semble bien être découpé dans le même carton. "The Black Flux" est composé de morceaux aux longues experimentations guitaristiques et aux compositions en boucle, lentes et souffreteuses ("Inward Bound") qui font la magnificience de l'album. De lentes harmonies entrecoupées par d'étranges transitions aux sonorités naturelles, souvent marines ("Intermission : The Ocean Highway") font que l'album s'écoute naturellement et que je n'ai pas ressenti cette lassitude ou parfois même les moqueries que m'inspirent le black metal à ses/mes heures perdues. Mais ces structures entrecoupées ne sont là que pour en remettre une couche par dessus le tout, Czral revenant à la charge, sur un fond progressif suivant la lignée d'autres groupes Norvégiens, et il faut dire que sa voix est tout simplement poignante et parfaite. "The Black Flux" est un album sombremement parlant, qui s'écoute fort et seul. L'album sort chez Season Of Mist et il est produit par Bård Ingebrigtsen qui s'occupe aussi sur cet album de passages au violon, piano... Tout pour séduire les mélancoliques, et en plus un groupe s'inspirant de Lynch, ça ne se refuse pas, et cela se ressent à l'écoute des riffs completements tordus qui ponctuent certains morceaux comme "Shame Eclipse". Alors même si la toile de fond, sonorité principale semble rester la même, "The Black Flux" est juste captivant, redonne enfin des frissons aux désabusés et me projete dans ces océans glacés que je n'avais pas affectionnés depuis si longtemps...
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