Le groupe
Biographie :

Virutality est une collaboration de cyber death metal formée en France pendant le premier confinementet et actuellement composé de : Omnius (instruments écriture, design sonore), Xy-Tah (chant / paroles) et Kyrieh Alienor (chant). Virutality sort son premier EP, "Rising Singularity", en autoproduction en Mai 2021.

Discographie :

2021 : "Rising Singularity" (EP)


La chronique


Formé durant le confinement, le trio Virtuality nous amène un EP de metal moderne, froid et brutal décrit comme étant à la croisée des chemins de Napalm death, Fear factory et Meshuggah entre autres. L'objectif annoncé est clairement de faire une musique froide, synthétique et brutale teinté de science-fiction. Amis de la finesse et de la poésie tant pis pour vous, ça va bourrer dans les chaumières et ce "Rising Singularity" ne vous veut pas du bien !

"The Virtuality Experiment" ouvre le bal et ne prend pas de gants, on sent directement l'influence du djent mais dans une version bien plus méchant avec des blasts bien bourrins en supplément. On est plus proche de Vildhjarta dans l'esprit que de Periphery avec des riffs techniques mais brutaux et une ambiance froide et sans pitié. Virtuality bourrine comme un beau diable sur ce premier morceau et les blasts, s'ils ne sont pas continuels, restent très soutenus, on comprend pourquoi Napalm Death est cité pour le coup. Les breaks brise-nuque sont là aussi et celui qui débarque en milieu de morceau fait très mal, quant aux mélodies en arrière-plan elles posent là encore une ambiance froide et effectviement synthétique. Même le chant fait parfois penser à celui de Barney Greenway et l'objectif de faire une musique qui donnerait l'impression d'être l'oeuvre d'une intelligence artificielle est atteint. Que ce soit la production ou les riffs syncopés à l'extrême, tout concourt à enlever la moindre trace d'humanité qui pourrait s'infiltrer dans la musique de Virtuality. On sent évidemment l'influence de Meshuggah dans les passages les plus hachés avec toutes ces polyrythmies font forcément penser aux malades suédois. A la différence près que Virtuality se fait bien moins monolithique que ces derniers qui ont un peu trop tendance à se répéter à mon goût depuis un moment. "Paradox" arrive même à installer une ambiance franchement malsaine et si les influences se font sentir plus d'une fois sur ce premier EP, le groupe montre déjà une patte particulière et des ambiances assez glauques voire barrées.

On sent une folie qui manque souvent chez les groupes de metal moderne ou de djent, on sent que le groupe, s'il veut faire une musique synthétique, laisse paradoxalement une marge de manœuvre à la folie et ne cherche pas à produire quelque chose de contrôlé jusqu'au bout des ongles. Il y a quelques pétages de plombs sur ces six morceaux qui font que la musique du groupe part soit dans des parties totalement folles soit dans une brutalité débridée qui laisse une impression de chaos. On entend d'ailleurs un saxophone complètement possédé sur la fin de "Sentience" qui ajoute encore à la folie ambiante, comme si ce n'était déjà pas assez intense. "Virus" se fait plus rampant et tout aussi destructeur avec des growls plus profonds et une ambiance encore plus froide et glauque. Un break bienvenu qui tranche avec la violence des morceaux précédents et qui contribue finalement à noircir encore le tout. Malgré la durée de trente deux-minutes, ce premier EP est très intense et ne laisse que peu de place pour souffler, ses attaques étant quasiment constantes. Si le but était de donner l'impression de se prendre un tir d'artillerie sur la tronche, c'est réussi, Virtuality nous matraque la tronche et ne relâche quasiment jamais la pression. Ceux qui pensent que le metal moderne ou le djent sont trop soft vont prendre cher, "Rising Singularity" est franchement teigneux de bout en bout et le groupe y a adjoint des influences extrêmes en plus histoire d'être sûr que ça déboise bien. Pour un projet monté dans le but de s'occuper pendant le confinement, ça arrache quand même bien la gueule et ça montre déjà une patte, si suite il y a, il y a des chances qu'on se prenne encore quelques baffes dans les dents.

Un premier EP prometteur et surtout destructeur qui arrache tout ce qui bouge, voire même ce qui ne bouge pas. Un mélange très brutal de djent, de metal moderne en général, de death, bref un metal teigneux, froid et bourrin qui cherche à vous étouffer et vous écraser par tous les moyens pendant un peu plus d'une demi-heure. Virtuality se montre intense et violent et laisse espérer une suite à ce projet visiblement formé quasiment sur un coup de tête.


Murderworks
Août 2021


Conclusion
Note : 15/20

Le site officiel : www.facebook.com/virtualityband