Le groupe
Biographie :

Virocracy est un groupe de death metal progressif allemand formé en 2018 et actuellement composé de : Flo (basse / Sucking Void, Worm Cluster, ex-Chaosreign, ex-Infected Chaos, ex-Havok), Anika (chant / Chaos Rising), Alex J (guitare / Illunis, ex-Alex Jelinek, ex-Boiling Blood), Leo (guitare) et Mika (guitare / Doomed Cathedral). Virocracy sort son premier album, "Irradiation", en Mars 2020 chez Black Sunset, suivi de "Ecophagia" en Mars 2022 chez Apostasy Records.

Discographie :

2020 : "Irradiation"
2022 : "Ecophagia"


La chronique


Après "Irradiation", premier album du groupe sorti en 2020, Virocracy est déjà de retour avec "Ecophagia" et on peut dire que ces Allemands ne se sont pas calmés en deux ans ! Pour situer un peu la musique du groupe, disons qu'elle se trouve aux frontières du death, du thrash et du progressif et qu'elle n'oublie jamais de faire mal. Si vous aviez peur de tomber sur un groupe trop doux pour vous, vous voilà rassurés !

Et si vous êtes tentés de faire quelques comparaisons foireuses dues au fait que le groupe comporte une chanteuse qui growle, effacez-les de votre mémoire, Virocracy a déjà une personnalité bien marquée et propose quelque chose de bien plus riche et profond que vous ne le pensez. C'est là que les racines progressives s'entendent le plus d'ailleurs, dans cette volonté de faire une musique riche, sans barrières stylistiques, qui donne des morceaux assez longs et tortueux. On a droit à la petite introduction de rigueur qui installe déjà une sale ambiance et nous annonce très vite que le groupe n'est pas là pour plaisanter, chose que "Irradiation" nous avait déjà fait comprendre. Et quand "Devolution" lance vraiment les hostilités, on est vraiment fixé avec des riffs qui sentent le thrash / death avant de balancer de bons gros blasts dans un morceau déjà bien teigneux. Virocracy continue sur la voie qu'il s'est tracée avec son premier album et ses morceaux sont une fois plus complexes, profonds, brutaux et mélodiques à la fois, un équilibre difficile à tenir que le groupe semble produire tout naturellement. On flirte parfois avec le techno-thrash (je rappelle pour les jeunes que cela veut dire thrash technique) et "Echophagia" est tout aussi énervé que son prédécesseur avec pas mal de blasts, de passages thrash ou death bien teigneux et évidemment les growls rageurs de Anika Ov Moseberg. "Reminisce" nous fait entendre quelques brefs passages plus posés et nous offre un tout petit peu d'air dans un morceau par ailleurs bien nerveux et brutal. L'occasion aussi d'entendre une ambiance sombre et oppressante au milieu de ce déluge de coups qui nous laisse déjà endoloris après deux morceaux !

Une ambiance sombre qui se fait encore plus rampante sur "Arboreal Sleep" qui en profite aussi pour être plus mélodique et nous laisser le temps de respirer avant le retour de la tempête. On en profite aussi pour entendre encore un peu plus une basse qui arrive souvent à se faire une place dans le mix et qui nous rappelle elle aussi aux bons souvenirs des scènes death et thrash techniques. "Denial" fait même entendre une proximité avec un certain Atheist avec tous ces riffs tordus, techniques et ces mélodies presque spatiales. Comme précisé plus tôt, la plupart des morceaux de "Ecophagia" sont assez longs et s'approchent des six ou sept minutes et si la technique justement se fait entendre plus d'une fois, elle ne prend jamais le pas sur le reste. Virocracy s'en sert intelligemment pour ajouter de la profondeur à ses morceaux et nous prendre plus facilement par surprise avec des changements de ton ou de rythme très efficaces. Difficile de rapprocher le groupe d'un autre tant les influences sont digérées et tant le groupe développe son propre univers. Malgré la profondeur et la complexité de certains passages, le tout reste relativement accessible grâce à la brutalité qui est tout de même bien prononcée. Virocracy tape fort et ne lésine pas sur les passages bourrins à grands coups de blasts. Et malgré la longueur des morceaux, "Echopagia" reste très efficace justement grâce à cette violence très présente et cette tendance assez fréquente à renrter dans le lard.

Un nouvel album dans la lignée de "Irradiation", donc assez brutal avec un death metal qui n'hésite pas à flirter à la fois avec l'ancienne scène technique qu'elle soit death ou thrash d'un côté et des sonorités ou constructions plus progressives de l'autre. Virocracy confirme qu'il a du potentiel, une personnalité et une capacité innée à nous briser la mâchoire.


Murderworks
Juillet 2022


Conclusion
Note : 16/20

Le site officiel : www.virocracy.org