Le groupe
Biographie :

Viper Solfa est un groupe de gothic / black / power metal norvégien formé en 2013 et actuellement composé de : Endre Moe (basse / Cutthroat, Dimension F3H, ex-Trail Of Tears), Bjørn Dugstad Rønnow (batterie / ex-Sevenfield, ex-Trail Of Tears, Sphere, ex-Inbreed), Morfeus (guitare, clavier, orchestrations / Dimension F3H, ex-Ancient, ex-Limbonic Art), Ronny Thorsen (chant / ex-Trail Of Tears, ex-Natt, ex-Blood Red Throne), Miriam "Sphinx" Renvåg (chant / Ram-Zet) et Pendragon (guitare / Source Of Tide, ex-Fracture, Spider). Viper Solfa sort son premier album, "Carving An Icon", en Février 2015 chez Massacre Records.

Discographie :

2015 : "Carving An Icon"


La chronique


Viper Solfa est un groupe norvégien de dark metal sortant son premier album. Pourtant les membres de ce groupe n’en sont pas à leur coup d’essai. Comme d’ordinaire en Norvège, il est assez commun de voir des membres de groupes reconnus en créer de nouveaux ensemble, soit pour jouer entre potes, soit pour explorer un autre style musical que celui dont ils ont d’ordinaire l’habitude. Ou les deux en même temps. Dans le cas de Viper Solfa, on retrouve donc des gens de Trail Of Tears, Mayhem ou encore Limbonic Art. Mais les grands noms ne font pas forcément les grands plats, je refuse de vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Etudions donc ce cas.

Ouverture sur "Deranged". Et effectivement, les premières secondes font effectivement dérangées. Bruits assez bizarres, qui s’effacent rapidement pour... une voix féminine. Ah. Première surprise donc ! J’apprends donc qu’il y a un frontman mais aussi... une front-woman ! On va donc jouer avec la différence entre les deux voix, la féminine étant bien entendu claire et mélodique, alors que la masculine se chargera de contenter ceux qui veulent un truc plus violent à se mettre sous la dent. Cette première surprise dépassée, on enchaîne déjà avec le titre suivant "Funeral Of Kings". Le rythme est plaisant, et entraînant. Mais cette voix féminine, bien qu’ouvrant des possibilités au groupe, me fait vachement penser à un groupe de sympho à la Sirenia de par le timbre même de la voix. Mais en soi, ni l’écriture ni la composition n’apparaissent comme foncièrement dégueulasses, donc ça passe. En musique de fond. Passons à "Carving An Icon". Pour la brute épaisse que je suis, les guitares plus incisives et puissantes de ce titre m’ont davantage convaincue. La voix féminine joue plus un rôle dans le background symphonique du titre, mais sans retirer le côté plus violent du titre. Appréciable. Suit "The Toxic Thousands". Et là, le côté symphonique ressort davantage. Mais genre VRAIMENT. Je pense que ça plaira à un certain public, parce que c’est bien au-dessus du niveau des groupes phares actuels à la Epica et compagnie. Le tout ne manque pas de rythme, la production sonne impec, et je note l’égalité entre les deux voix, aucune ne cherchant à prendre l’ascendant sur l’autre. Mais personnellement, ce n’est plus trop mon délire ce genre de titres. Je note cependant la démarche artistique qui, même si ne me convenant pas, est digne de louanges. Démarche qui se retrouve d’ailleurs sur "Vulture King", titre suivant. Même si on trouve un côté plus orienté death sur ce titre, le résultat reste globalement le même.

"Call For Silence" essaie d’instaurer un titre plus ambiant, avec des passages diversifiés en termes de rythme. Je ne trouve pas spécialement que le résultat soit probant. Le côté doom du titre a eu tendance à un peu m’ennuyer, et je n’ai retrouvé mon intérêt qu’au retour au brutal. J’espérais donc plus de "War Of Zion". La volonté est ici d’afficher une certaine puissance dans le titre, voire même de virer à certains moments vers l’épique. Le final pourrait y prétendre à la rigueur. Avec "The Viper Legion", on assiste à l’apparition de quelques influences orientales légères. Etonnement, j’ai plus apprécié ce titre que les précédents. Peut-être parce que son identité semble plus développée que celle des autres morceaux. Mais tout de même, ce n’est pas spécialement original en soi. Ce genre de mix a été vu et revu, et même si c’est agréable à l’écoute, ça ne casse pas trois pattes à un canard. Et on en revient à ce côté épique recherché avec "Whispers And Storm" qui m’évoque très franchement le genre d’orchestrations chères à Dimmu Borgir pour ne citer qu’eux. Et pour continuer à parler de Dimmu, on a souvent blagué sur leur dernier album et leur titre qui semblait être fait pour qu’on l’écrive mal. Eh bien, même problème avec le morceau final "Shahanshah". Ce titre a sans doute une signification ou une symbolique particulière, je n’en doute pas. Néanmoins, c’est un titre fait pour se casser les dents à essayer de placer correctement les "h". Il a au moins le mérite de clôre l’album de façon logique, bouclant la boucle avec un morceau plutôt sympathique, jouant efficacement sur les changements de rythme et les vocaux distordus.

Que retenir alors de ce Viper Solfa ? Tout simplement qu’il n’était pas fait pour moi. Je ne peux que reconnaître le travail, et la production claire et soignée de cet album. Mais je n’ai tout simplement pas réussi à m’y accrocher, mon intérêt déviant de façon assez inquiétante. Musicalement, ça se tient et le tout apparaît comme relativement solide. C’est juste que je n’ai sans doute pas été assez ouverte pour m’y immerger. A réserver à un public d’initités qui saura apprécier le charme de la chose, sans doute.


Velgbortlivet
Mai 2015


Conclusion
Note : 14/20

Le site officiel : www.vipersolfa.com