Si un groupe prétend être "pour moi", cela laisse deux possibilités principales : soit il s’agit d’un groupe rock n’roll à souhait, soit ce groupe est mené par une chanteuse. Qu’en est-il de Violet Sun ? Deuxième proposition, mes amis ! Violet Sun, groupe de gothic metal Italien, qui délivre aujourd’hui son tout premier album, appelé "Loneliness In Supremacy" : c’est à peu de choses près les seules informations disponibles sur son compte. Année de création ? Antécédents potentiels des musiciens ? Aucune idée ! Certes, ces informations ne sont pas primordiales, mais j’avoue néanmoins apprécier connaître un minimum l’histoire du groupe auquel je m’attaque avant d’entamer une chronique. Cela dit, peu importe, au fond. Après tout, le travail qui m’est demandé n’est pas celui de réaliser une biographie détaillée, mais celui de me pencher sur la musique proposée (…et la suite, vous la connaissez).

"Loneliness In Supremacy" est constitué de douze pistes différentes, d’une durée avoisinant en moyenne les 5, voire les 6 minutes. La bonne surprise n’attend pas plusieurs écoutes avant de se confirmer : cet album est un bon album ! Ô bonheur, Violet Sun ne fait pas partie des groupes qui ont besoin de réaliser une pléthore de sorties avant de commencer à incorporer divers éléments participant à leur personnalité propre ! Le charme des Italiens opère directement, et ce pour des raisons bien multiples. Tout d’abord, même si Alessandra Amata ne fait pas partie des chanteuses les plus marquantes qu’il m’ait été donné d’écouter, son timbre de voix (parfois curieusement proche d’une certaine Charlotte Wessel, de Delain) reste très agréable d’un bout à l’autre : tantôt clair et direct, tantôt plus profond, et parfois soutenu par des chœurs ("Cross The Line"), qui apportent gracieusement une chaleur toute caractéristique. La prestation la plus remarquée de la demoiselle se situe sans aucun doute sur la sixième piste, le très réussi "Falling In Love", avec son solo de saxophone à la fois étonnant et mirifique. Morceau que je conseillerais à ceux qui désireraient connaître le groupe, sans savoir par où attaquer. Alessandra n’est pas, au sein de Violet Sun, la seule personne à se tenir derrière le micro : son compère Dario Grillo (guitariste, bassiste, claviériste, homme à tout faire…) la seconde plaisamment, non pas aux grunts comme je m’y attendais, mais lui aussi au chant clair. Une autre raison pour laquelle Violet Sun m’a charmée ? Pour l’incorporation solide de très nombreux éléments empruntés au metal progressif. Ce qui, en plus de surprendre, nous permet de bénéficier d’instrumentaux davantage recherchés et mis en valeur, plus particulièrement au niveau des claviers, à l’importance capitale pour les Italiens ! Les guitares ne sont pas en reste, elles non plus, notamment grâce à quelques soli placés astucieusement au sein des titres.

Bon, cela dit, n’écoutez surtout pas Violet Sun pour tenter de découvrir le nouveau virtuose du metal, mais la maîtrise est très correcte (!) –pour des musiciens multi-instrumentistes qui plus est-, et l’effort est appréciable. "Loneliness In Supremacy" est une belle bouffée d’air frais, qui a de grandes chances de plaire à la fois autant aux amateurs de metal symphonique que de metal progressif. Ce trio de Catane n’a certainement pas terminé de faire parler de lui !