Les groupes de revival thrash old school sont plus qu'archi nombreux maintenant (archi : j'aime bien ce mot....), on peut même dire qu'il y a plus de groupes old school récents que de groupes véritablement sortis dans les années 80/90. Question thrash, entre Evile, Merciless Death , Austrian Death Machine, Gama Bomb, Warbringer, Bonded By Blood, les petits frères, les cousins, les tontons, le copain du copain et celui de la copine, on ne sait plus quoi en foutre... Alors finalement quand il y a en un qui tombe devant nous, on se lasse assez rapidement, vu que c'est plus ou moins la même chose... C'est comme à la grande époque, Defiance ou encore Living Death, ou Evil Dead ou Xentrix ou machin ou bidule sont cultes pour ceux qui ne les ont pas écoutés , alors qu'au moment de leur "apogée" ils trempaient au beau milieu d'une fourmilière incessante et abondante et tout le monde s'en foutait. Finalement le cercle interminable de la vie , l'ourobouros disent certains, se répète inlassablement. Et vu que dans les années 2000 à 2010 le pantalon patte d'eph est bien revenu, le disco refait surface, on ressort les momies d'antan, alors pourquoi le thrash ne pourrait pas en faire autant ?

Vindicator naît dans l'Ohio aux Etats Unis, en 2005, et après un album autoproduit en 2008, voici enfin un album digne de s'appeler album, avec une signature chez les Brennus Américains, j'ai nommé Heavy Artillery Recs. Pour accompagner leur album, les ricains ont choisi une pochette chopée dans les archives des années 80's autant dans le heavy que le début du thrash. On retrouve le thème de guerre, le vieux dessin de ses morts, le casque de guerrier (très important celui là et toujours présent), il y en avait toujours à cette époque du metal, et en avant marche !!! On pourrait se dire que l'album ne va pas casser trois pattes à un canard, mais cette fausse pensée s'arrête assez rapidement parce que les gars, sans aucune prétention arrivent, avec leur thrash poilu, à redonner la trique à Pépé Mougeot alors qu'il change sa couche dans sa chambre à la maison d'accueil pour personnes âgées. Vindicator arrive à faire danser Mémé Tromblon au beau milieu de la salle de détente du foyer pour anciens, c'est haut les déambulateurs, au sol les cannes, dentiers dans la poche et une main levée (l'autre tenant le pyjama pour ne pas qu'il tombe ou la chemise de nuit pour ne pas qu'elle s'ouvre). Je m'excuse d'avance pour cette allégorie, mais au delà du respect que j'ai envers les personnes âgées, cette image m'a semblée percutante sur le moment... Horns up !!!

Enfin, bref, Vindicator joue un thrash couillu, avec un chanteur Marshall Law à la voix adaptée à ce genre de musique, comme celle d'Evile d'ailleurs. Et en parlant d'Evile, Vindicator joue plutôt dans ce genre de cour, si au début de l'album , avec le titre "Beneath The Guillotine", on se retrouve dans le trip Metallica / Megadeth époque "Kill'em All" et "Killing Is My Business", le reste de l'album évolue en bien pour s'éloigner d'influences trop importantes. Déjà la suivante "Fearmonger" est plus rentre-dedans, plus maîtrisé et plus... Slayer... oui, c'est vrai... Mais Evile aussi sur leur premier album ça sentait le Slayer à plein nez, et pourtant ils font leur trou (pas de nez sinon j'aurai dit "narines")... Non, sérieux, c'est un album très bon, pas vraiment personnel mais très bon, dynamique, percutant des rythmiques qui collent au palais comme les Carambars. Entre un thrash presque crossover par endroits et des riffs aspergés de heavy metal rock 'n' roll Vindicator se taille une bonne autouroute avec "The Antique Witcheries". Les fans d'Evile seront comblés à l'écoute de "Communal Decay", il n'y a que des tueries sur cet album, pas de gros temps mort mais suffisamment d'aération dans les morceaux pour ne pas les faire suffoquer... ça respire la guitare de psycho-killer, ça fait transpirer le haut du corps avec 11 morceaux pour tout juste 39 minutes, ni trop courts, ni trop longs, et je peux vous affirmer que si vous n'avez pas connu la vague thrash, vous pouvez quand même sentir la bise fracassante de cette nouvelle vague. Du tube énergique avec "Dead In The Water" et des backing vocals qui tombent à pic.

Pas de quoi les mettre sur le podium de l'album le plus original de tous les temps, mais qu'est-ce que leur solos sont cool, qu'est-ce que l'ambiance est chaude à l'écoute de cet album et les concerts doivent être torrides, on ressort de là on a envie de hurler, on a envie de décharger ce trop plein d'énergie, cette explosion de folie... C'est ça que l'on demande à un album de thrash !!! En plus Vindicator ne tombe pas dans la caricature, c'est ce que j'ai apprécié par dessus tout. Alors voilà, jusqu'au dernier morceau "Stranger Aeons" qui est vraiment énorme, véritable apothéose, avec ses harmonies de guitares, Vindicator propose un album de première classe, je les vois bien faire une bonne carrière si la promo suit, en tous les cas, s'ils pouvaient être assez connus pour passer au Hellfest l'année prochaine, j'en connais qui prendraient leur petite baffe estivale, c'est certain !!