Pour cette chronique, je vous embarque dans les terres froides de Norvège, direction Oslo où nous attendent, une fois n’est pas coutume, les blackeux / thrasheurs du groupe Vesen. Cette horde nordique s’est créée en l’an de disgrâce 1999 regroupant en son sein un line-up plutôt stable, issu de différentes scènes metal, si on excepte les bassistes qui jouent plus les chaises musicales que les partitions. Musicalement, nous nous retrouvons plus dans le mouvement thrash que black metal avec un chant assez énergique et une voix tirant légèrement vers le thrash / death. Sinon que dire de ce cinqui-me album signé sur un label hollandais, que seuls les plus fins connaisseurs apprécieront, Soulseller Records ?

Pour ma part (honte à moi vont penser certains), je n’avais jamais entendu parler de ce groupe et encore moins de ce label étant plus attiré par le black metal depuis plusieurs décennies. Pas du tout évident de rentrer dans ce monde sonore qu’est l’univers de Vesen, je m’avance à tâtons pour ne pas me perdre et pourtant c’est chose faite. Je n’accroche que peu ou pas du tout mais je ne suis qu’à mi-chemin de cette première écoute qui risque d’être l’une des dernières. La musique est très bien exécutée mais le problème est le mixage : les basses sont trop mises en avant et le résultat flanque une migraine pas possible. J’ai une magnifique forge naine entre les oreilles à chaque note du bassiste qui tient plus du tracteur de paysan que de la 4/5 cordes traditionnelle et que penser de la batterie qui enfonce le clou jusqu’au cerveau à chaque frappe. Non désolé mais là le mixage a tout fait pour que l’écoute et la découverte se fassent dans de mauvaises conditions. Quoi ??? Qui a dit que j’étais vieux ??? Oui, peut-être après tout 28 ans de metal dans les oreilles laissent indéniablement des traces voire des séquelles tôt ou tard mais là je dois dire que, encore une fois, le problème vient de l’ingénieur du son qui, je ne sais pour quelle raison, a mis beaucoup trop en avant les basses. Après tout est une histoire de goûts qui sont, et c’est certain, pas ou plus les miens.

Dommage car l’exécution, la rythmique, la puissance tout est là et cette voix d’écorché vif sortie tout droit du monde d’Helheim. Si cet opus venant à être réédité avec un autre mastering et un autre mixage, je pense que mon avis sera nettement meilleur.

Les Norvégiens de Vesen formés en 1999 sortent cette année leur troisième album après "Desperate Mindless Aggression" qui fut de bonne facture. Le groupe évolue toujours dans un black / thrash Metal et ne se soucit en aucun cas de l’image qu'il pourrait véhiculer rien qu’avec le nom de l’album : "Goat Carcass Rising", autant dire que la charogne est déjà dans un état pitoyable.

On commence avec une intro "Ave Nihil (Part 1)" qui ouvre l’album comme il se doit avec des notes assez malsaines pour enchaîner sur quelque chose de plus sérieux avec "Mindfield Paranoia", "Flies To Shit" et "Goatshin" où le groupe se contente de faire ce qu’il sait faire, et ne cherche pas à explorer autre chose, et ce n’est pas plus mal en soi. Les enchaînements sont assez kick-ass, le côté black pointe le bout de son nez justement dans ces enchaînements. On arrive à la moitié de l’album avec "Spotlight Junkie", "Famous Last Word", "AK-47" et "MonuMental" où le groupe tombe dans quelque chose d’un peu plus obscur qu’au début de l’album je dois dire, les teintes de black se font plus ressentir et estompent un peu le côté thrash. Les enchaînements sont magistraux, ne me parlez surtout pas de ceux de "MonuMental" qui sont carrément jouissifs où on aura droit à du blast comme on aime ! Autrement dit, le mixage est excellent ! Tout est assez propre dans l’ensemble, on distingue bien tout les instruments, et le son est assez pur, sans fioriture. Tout le monde trouve son compte et arrive à se faire entendre sans tomber dans un brouhaha impossible à suivre. Le groupe continue sur sa lancée avec "Something's Rotten" qui me fait légèrement penser à "The Angel And The Sodomizer" de Carpathian Forest, ce qui ne me laissera pas un goût amer dans la bouche ! Et "To The Braves" et "Ave Nihil (Part 2)" concluent cet album comme il se doit par une bonne sodomie auditive.

Bref c’est du lourd, il faudra plusieurs écoutes pour bien capter les subtilités de certains morceaux. Le groupe signe un excellent troisième album. Qu’il continue maintenant sur cette lancée…