Le groupe
Biographie :

Verdun se forme dans une cave brumeuse de Montpellier durant l’été 2010. Très vite, "The Cosmic Escape Of Admiral Masuka", un premier EP, marque les prémices du concept jalonnant Verdun, les débuts et fins de Demon-Masuka. Ivre de rage, celui-ci s’est jeté dans un trou noir. Réduit ainsi à l’état de particules, il flotte à travers le cosmos à la recherche d’un nouveau corps. Quatre ans plus tard, avec "The Eternal Drift’s Canticles", ce spectre quantique, tout comme Verdun, poursuit sa destinée errante. parallèlement une autre histoire se dessine : celle de l’arrivée imminente d’un Second Soleil, un cataclysme qui éradiquera toute vie sur Terre. A travers l’Europe, en Russie et au Hellfest, Verdun conte la réalisation imminente de cette prophétie. Le 15 Novembre 2019, l’heure est venue, Astral Sabbath est né.

Discographie :

2011 : "The Cosmic Escape Of Admiral Masuka" (EP)
2016 : "The Eternal Drift’s Canticles"
2019 : "Astral Sabbath"


Les chroniques


"Astral Sabbath"
Note : 18,5/20

Hasard ou pas, nous sommes le 11 Novembre, date anniversaire de l’armistice mettant fin à la 1ere guerre mondiale. Jour que j’ai choisi pour poser sur mon clavier ce que j’ai ressenti en écoutant le dernier né de Verdun. Conquis par le son et l’ambiance dégagée par les deux premiers opus, j’étais pressé de découvrir "Astral Sabbath".

"Return Of The Space Martyr" reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée. La musique, brutale, profonde, dense, lourde apparait comme une évidence. La bête est bien là, connue, sombre et douée d’une violence écrasante. Le coeur de l’album avec "Darkness Has Called My Name", "Venom(s)", et la piste 3 (cherchez le nom, vous comprendrez) nous plonge dans un chaos nouveau, avec une musique presque parfois en apesanteur. Après avoir fait son retour, le démon brûlant hurle sa douleur sur fond de dissonances parfaites. Sans abus, son râle s’exprime très justement, souvent mêlé au pas lourd de la musique quand ce n’est pas avec les mélodies détachées et enivrantes. C’est sur "The Second Run" qu’on se fait littéralement aspirer et dévorer par ce monstre sonore. Surprenant même, sur "L’Enfant Nouveau", où le souffle ténébreux laissera passer quelques paroles en Français. Franchement réussi, cette renaissance puissante laissera finalement place au titre-album, la chute, une nouvelle fois. Une chute longue et douloureuse comme sait magnifiquement bien les faire Verdun.

Ces aventures imaginaires contées de la sorte par une formation douée et inspirée pourraient être transposées à l’histoire de notre planète ou plutôt de l’humanité. L’interprétation est aussi juste que la composition. Verdun est avant tout une entité sonore brulante et lourde comme le soleil, sombre et froide comme une nuit sans lune.

- L’être humain est un être incompréhensible, capable du meilleur, il s’efforce toujours à finir par faire le pire - Roman Frayssinet.


Kévin
Novembre 2019




"The Eternal Drift’s Canticles"
Note : Parfait/20

Aujourd’hui, aujourd’hui n’est pas un jour comme les autres, pour tout un tas de raisons ; mais en plus, il pleut. J’avais presque oublié le bruit que faisait ces centaines de gouttes au mètre carré sur la véranda. Aujourd’hui, tous les projets extérieurs sont réduits à néant. Aujourd’hui est une journée de merde. Moral à zéro. L’impression de tourner dans mon bocal comme un poisson rouge. J’ai besoin d’un truc de circonstance. Une musique lourde comme l’air orageux et étouffante comme l’humidité ambiante.

Un coup d’oeil dans le dossier French Metal, Il est 16h. Ce sera Verdun. 1 album, 5 morceaux, 55 minutes écrasantes et 2 ans de retard sur la chronique. C’est presque devenu ma marque de fabrique. Mais franchement, on s’en fout, la musique est gravée sur un disque, intemporelle. En revanche il faut admettre que la musique de Verdun est une musique de circonstance. Soit tu vas mal et tu as envie d’enfoncer le clou, soit tu vas bien et tu t’ennuies alors tu laisses le groupe broyer ta joie de vivre. "The Eternal Drift’s Canticles" est un opus incroyable. Incroyable de part sa force et de part sa justesse. L’inspiration de ces musiciens est telle qu’ils vous baladent comme ils le veulent au milieu des paysages calcinés, là où n’importe quel homme sain d’esprit s’écraserait la tête à même la roche. L’enregistrement et le mixage font partie intégrante de ce que dégage cet album. Le son est aussi lourd et puissant que les riffs de grattes sur l’alternance de grosse caisse et de caisse claire. "Manking Sepukku" qui ouvre l’album est un peu hors normes dans la mesure où ce titre pose les bases, l’ambiance, prépare les oreilles et la tête à recevoir la suite. Le reste est simplement sublime. Verdun fait partie de ces groupes qui donnent du sens au mot "album". Aucun mauvais choix, une logique d’ambiance entre les morceaux, des compos qui défoncent et une interprétation incroyable. Verdun vous secoue la gueule de gauche à droite, vous fait tituber nonchalant alors que vous êtes à jeun. Verdun vous retourne la tête à 180°, vous brule les joues si vous êtes déjà mal.

Cela fait une semaine que j’écoute l’album en boucle maintenant. Cela fait une semaine que je me laisse surprendre à chaque explosion, à chaque moment de sérénité. On peut parfois se demander comment en est-on arriver à écouter des musiques aussi violentes. Ces groupes-là, qui crachent leurs tripes, ils sont vrais. Ils font gonfler les veines du cou et des tempes. Je retrouve, dans leurs rythmiques, dans leurs hymnes, quelque chose de très primitif, qui me touche. Merci les mecs pour les longues minutes le corps stoppé, les yeux dans le vide.


Kévin
Août 2018




"The Cosmic Escape Of Admiral Masuka"
Note : 16,5/20

Ca vibre, ça gronde, c’est sombre, c’est une bataille de trois titres pour une trentaine de minutes de musique, c’est Verdun… et leur EP "The Cosmic Escape Of Admiral Masuka". Ca n’est pas avec la fleur au fusil que le groupe vient vous barbouiller de ce qu’il a de plus poisseux, mais bien avec une baïonnette métamorphosée en son gras et purulent pour desservir dans nos tranchées auditives des compositions qui le sont tout autant. "Son Of The Atom" vous charge d’un doom vicieusement hardcore doté d’un effet quasi hypnotique. C’est ainsi que ces Montpelliérains s’accordent avec justesse à leur artwork, sombre, blessant, inexplicable. Car, le charme de Verdun, bien qu’on en décèle le mur porteur, reste un peu mystérieux. On entend, on écoute, on réécoute, et petit à petit le plaisir s’installe en même temps que la compréhension de ce qui justifie la musique du groupe. Verdun au terme de ses longues compositions vous noie dans quelque chose de très lointain (notamment au niveau vocal), quelque chose de subtil bien que massif, qui mérite qu’on y porte un certain intérêt. On retrouve cette sensation sur "Jaxa" qui clôt cet enregistrement, sur une lourdeur frappadingue (oui je fais partie du groupuscule de personnes à encore utiliser ce mot). Dans ses ambiances plus hypnotiques, plus apaisées même, il y a un petit relent de post-hardcore pas désagréable du tout, et qui ne déconne absolument pas avec le reste, bien au contraire. Au milieu de tout ça, un titre plus court - tout est relatif puisqu’il nous tient sept bonnes minutes tout de même – qui se joue d’un naturel un peu moins obscur. En effet, le doom / stoner qui parsème la piste nous offre un bref échappatoire de cette mélancolie générale… mais puisque tous les chemins mènent à Rome, la musique de Verdun mène inévitablement aux profondeurs abyssales de ce qui nous malmène. "The Cosmic Escape Of Admiral Masuka" représente bien plus qu’un EP. C’est une clé d’entrée pour un groupe inspiré et une agréable épopée à partager pour ceux qui prendront la peine d’aller jeter une oreille ou deux à la musique proposée par ce quintette.


Kévin
Mars 2012


Conclusion
Le site officiel : www.verduntheband.com