Le problème avec le power metal (et pratiquement tous les styles au final) est que l’offre est tellement importante, et la ressemblance entre plusieurs albums plutôt flagrante, et donc il devient difficile de comprendre pourquoi l’on en apprécie un et pas l’autre. Veonity lance ici son sixième album et s’il existait une liste de cases à cocher pour décrire un album power metal typique, disons que celui-ci aurait une note de 100%.

En effet, disons seulement que ceux qui adorent le power metal de type europeen un peu old school seront ravis et que du côté des  haters, eh bien ce sera juste un album de plus pour confirmer leur dédain. "The Final Element" peut clairement être vu comme ce que j’appelle un album hommage aux grands du genre. Cependant, comme la plupart des anciens  ne font plus vraiment rien de bon, ou surfent sur leur vieux succès, on peut avancer que Veonity apporte un certain vent de fraicheur, ou du moins, un retour aux sources.

Helloween est certainement en tête de liste des influences du groupe, la musique sur "The Final Element" étant surtout, avec sa section ryhtmique frénétique en trame de fond, une affaire de duo de guitares en harmonie ainsi que la voix puissante et haut perchée du petit nouveau, anciennement de Lancer, Isak Stenvall. De par sa voix, ainsi que les moments plus lents de l’album, on peut également citer sans gêne HammerFall comme autre influence principale.

Donc au final, j’utiliserai la sortie facile et laisserai le soin aux amateurs de décider dans quel camp ils se retrouvent. Pour ma part, le power metal mélodique hyper cliché est dans mes plaisirs coupables, alors lorsque c’est fait avec passion, je ne peux que me délecter.

La Suède n’est décidément pas étrangère au power metal, et Scarlet Records en est en partie responsable. Le pays autant que la maison de disques sont tous les deux de grands pourvoyeurs de formations connues du genre, que l’on pense notamment à Persuader, Nocturnal Rites, Lost Horizon ou ne m’en déplaise de les nommer HammerFall, sans en faire une list exhaustive qui pourrait ici s’éterniser. L’on peut également ajouter à cette liste Veonity, que je ne connaissais pas du tout avant aujourd’hui. Présent sur la scène metal depuis 2013, le groupe présente ici son cinquième album complet en carrière.

Les premiers instants de l’album donnent le ton immédiatement. Veonity ne cache nullement ses intentions. Guitares ultra rapides, batterie endiablée et chant stratosphérique, tous les codes du genre sont ainsi respectés. Avec "Altar Of Power", le groupe change un peu de tempo, laissant un peu de côté la pure et simple vitesse. Ce changement de rythme est le bienvenu puisqu’il vient changer la dynamique de l’album, s’assurant du même coup que le tout ne soit pas unidirectionnel. La vitesse revient immédiatement sur la pièce-titre de l’album, cette fois-ci avec une facette encore plus épique et orchestrale que les morceaux précédents. Veonity sait clairement écrire du power metal dans la pure tradition du genre, avec des refrains plus grands que nature.

Tout comme Trick Or Treat, Veonity connaît ses classiques et il ne vous sera pas surprenant de reconnaître des influences venant des plus grands du genre, Helloween en tête de liste. Le tout paraît surtout évident dans le jeu des guitares, rappelant les meilleurs moments de Weikath et Hansen. Vocalement, Anders Sköld n’est pas sans rappeler le grand Michael Kiske.

Donc si tout comme moi, vous êtes des nostalgiques de l’époque où Sonata Arctica et Dark Moor jouaient encore du power metal de qualité, ne cherchez pas plus loin, "Elements Of Power" est tout désigné pour vous.